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France : Politique en France

Restauration des églises : la mauvaise foi de la Mairie de Paris

Un éclairage de la Tribune de l'Art, qui vient compléter le post d'hier sur le délabrement de l'église Saint-Augustin :

"Ce serait risible si ce n’était tragique. La seule réaction de la Mairie de Paris au sévère constat effectué par le World Monument Fund, les associations ou la presse (dont La Tribune de l’Art) sur l’état désastreux des églises parisiennes est un communiqué de presse publié le 13 novembre dont la mauvaise foi le dispute au grotesque.

Les chiffres que nous citons régulièrement ne sont même pas contestés par la Mairie de Paris. Celle-ci explique en effet qu’entre 2001 et 2014 elle a investi 10,8 millions d’euros par an pour entretenir les édifices religieux. Nous ne reprendrons pas ici les seules comparaisons qui vaillent, à savoir celles avec les projets aussi pharaoniques que destructeurs que la paire Delanoë/Hidalgo inflige à Paris et qui se chiffrent par centaine de millions d’euros. (…)

Le communiqué recense ensuite toutes les opérations de restauration effectuées pendant ces treize ans par la Mairie de Paris. Mais si personne n’a jamais contesté que celles-ci ont bien été menées (nous en parlons d’ailleurs parfois comme ici, ou là), expliquer que trente opérations de toitures ont été effectuées (soit trois par an) n’a aucun sens si l’on ne donne pas la taille réelle de ces chantiers. Cela signifierait-t-il que trente églises ou édifices religieux ont vu leur toiture entièrement restaurée ? Évidemment non. La meilleure preuve en est que la ville n’est même pas capable de restaurer celle de Saint-Philippe-du-Roule que l’on a couvert d’une protection temporaire qui va durer des années faute d’y affecter le financement nécessaire !

Le même communiqué explique doctement, à propos de Notre-Dame-de-Lorette à laquelle nous avons consacré un article et un film, que « certaines peintures [ont été sauvées] par la pose de papier de protection ». Cette contre-vérité manifeste laisse planer le doute sur tout le reste. Car si les papiers de protection peuvent effectivement protéger les peintures murales en attendant une restauration, les laisser trop longtemps (pour ne pas parler de plusieurs années comme c’est le cas ici) est extrêmement dangereux comme nous l’ont confirmé plusieurs restaurateurs. Quant à affirmer les avoir sauvées, les photos que nous avons publiées, prises il y a quatre ans et aujourd’hui, prouvent qu’il n’en est rien.

On nous annonce aussi que la restauration des peintures de Notre-Dame-de-Lorette est aujourd’hui à l’ordre du jour. S’il est exact que le cul-de-four, comme nous l’avons d’ailleurs dit ici, a été restauré (pour 54 000 €, dont un tiers payé par la DRAC), s’il est vrai que la mairie, devant l’urgence et les actions des associations, commence à s’interroger sur la possibilité de restaurer la coupole du chœur, le financement n’est toujours pas débloqué, et encore moins pour les chapelles des Morts, des Mariages et des Fonts-Baptismaux (on se demande d’ailleurs pourquoi la chapelle de la Vierge de Victor Orsel n’est pas citée…). En réalité, la Ville, dans cette restauration comme pour celles actuellement en cours (par exemple à l’église Notre-Dame-de-l’Assomption) ou celles à venir (notamment Saint-Germain-des-Prés) souhaite que des mécènes les prennent en grande partie à leur charge.

Soyons sérieux un instant. L’état désastreux bien réel des églises parisiennes est visible par tous ceux qui prennent le temps de les regarder. Une preuve vient encore d’en être apportée par l’église Saint-Augustin dont nous avons déjà dit qu’elle était l’une des plus menacées. Ce que nous savions depuis quelques jours sans avoir eu le temps d’aller le voir a été confirmé aujourd’hui par le Parisien : l’une des sculptures représentant les symboles des évangélistes, au dessus du porche de l’église, est tombée au sol. On se rappelle qu’une pierre avait également chuté de la façade de l’église Saint-Paul-Saint-Louis ce qui avait obligé la ville à la restaurer. Un jour, quelqu’un sera tué par une pierre tombant d’une de ces églises laissées en partie à l’abandon, et la municipalité parisienne ne pourra pas parler de fatalité. (…)"

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9 commentaires

  1. Et les Parisiens qui vont voter pour Hidalgo ou NKM (bonnet blanc et blanc bonnet) ! Cette ville ne serait-elle plus habitée en majorité que par des bobos athées et incultes ? Ce serait triste !

  2. En revanche, dès qu’il s’agit de la détérioration des si belles pelouses du Champ de Mars, Monsieur de la Noix est beaucoup plus pointilleux.

  3. Le jour où l’incurie de la Mairie de Paris sera responsable d’un décès (chute de pierres, par exemple), elle y verra le signe de détruire le bâtiment. Et de céder en bail emphytéotique le terrain pour y construire une mosquée, voyons !

  4. “Canopée” du forum des halles : 1 milliard d’euros (sans compter les dépassements, sans compter les coûts des dégâts causés par les travaux par ex. le plafond défoncé sur la piscine, sans compter les futurs frais de maintenance)
    ICI (institut des “cultures” d’islam) : 30 millions d’euros, et les associations cultuelles qui dès le départ n’avaient pas un sou pour racheter les parties culte n’ont toujours pas un sou… donc c’est pour vos impôts. La loi de 1905 est violée sans cesse.
    N’oublions pas les millions d’euros dévolus au centre “culturel” juif (17e).
    le 104 et autres montages pseudo-artistico-culturels : des centaines de millions d’euros.
    Dépenses relatives aux sympathies du maire : la “gay pride” (subventions + frais de voirie), les femens (logées, subventionnées, protégées -eh oui, elles coupent, cognent et gazent mais elles sont en danger…), fêtes cultuelles juives et musulmanes à la mairie… etc etc.
    ET : la tour triangle, nouveau monument franc-maçon, les aires d’accueil pour roms (10 M d’euros pièce, +les frais de maintenance et de restauration/reconstruction après chaque passage), les “logements sociaux” destinés aux africains et autres immigrés qui rentrent par 250 000 minimum chaque année…
    A méditer, mais pas trop longtemps.

  5. 10,8 millions par an pour 110 paroisses à Paris (sans compter les chapelles et autres bâtiments cultuels non rattachés à des paroisses), ça fait juste même pas 100.000 € par an par paroisse !!!

  6. Article 13 de la loi de séparation : … La cessation de cette jouissance, et, s’il y a lieu, son transfert seront prononcés par décret, sauf recours au Conseil d’Etat statuant au contentieux :
    3° Si la conservation de l’édifice … est compromise par insuffisance d’entretien, et après mise en demeure dûment notifiée du conseil municipal ou, à son défaut du préfet !

  7. Savent-il seulement ce que c’est LA FOI?

  8. La volonté de la franc-maçonnerie est l’éradication, par tous les moyens, de la foi chrétienne, tout particulièrement catholique. Ils savourent chaque jour, par anticipation, le plaisir qu’ils prendront à faire démolir demain les églises qu’ils auront rendues sciemment vétustes faute d’entretien.

  9. Et si je refusais, en tant que parisien et athée, que mes impôts servent à la réfection des églises ? Quant à la loi de 1905 a laquelle nombre d’entre vous font allusion, je rappelle qu’elle traite de la séparation des églises et de l’état. L’Etat et à fortiori les collectivités locales ne devrait pas avoir a financer la réfection de lieux de cultes, sauf bien sur au titre de la conservation archéologique et du patrimoine. L’article 2 de cette loi stipule, pour mémoire : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte », ce qui paraît clair, n’est-ce pas. L’article 4 ajoute que les associations cultuelles dont l’objet exclusif est l’exercice du culte, disposent d’un avantage fiscal important, levier financier très appréciable. Elles peuvent recevoir des donations et des legs qui sont exonérés de droits de mutation. De plus elles ont pour objet exclusif de « subvenir aux frais, à l’entretien et à l’exercice public d’un culte » (art. 18) ; ces dernières pourront recevoir le produit des quêtes et des collectes pour les frais du culte, mais elles ne devront en aucun cas percevoir de subventions de l’État, des départements ou des communes. Si cela ne suffisait pas, l’article 13 ajoute : L’État se réserve le droit de confier gratuitement les bâtiments de culte aux associations cultuelles. Les associations bénéficiaires, sont tenues « des réparations de toute nature, ainsi que des frais d’assurance et autres charges afférentes aux édifices et aux meubles les garnissant ». (art. 13) ; Les cultes protestants et israëlites ont acceptés de gérer leurs édifices via ces associaitions. Les catholiques, non. Les obligations des collectivités ne concernent que les édifices qui ne sont pas confiés a une association cultuelle : la loi de 1907 leur fait obligation d’engager les dépenses nécessaires pour les seuls travaux d’entretien et de conservation des édifices du culte.
    Je rappelle pour mémoire que la ville de Paris est une commune, et qu’en conséquence, au titre de la loi française, elle n’est en aucun cas tenue de participer a la maintenance des édifices cultuels qui devraient, toujours selon la loi, être intégralement gérés par les associations cultuelles.
    On ne peut refuser d’appliquer la loi et se plaindre de ce que les collectivités territoriales entretiennent mal les églises… Vous voulez des églises mieux entretenues, formez des associations cultuelles, faites des dons à vos diocèses, dieu vous le rendra peut-être…
    [Vous avez une lecture partiale et partielle des lois de 1905 et 1907. Que cela vous plaise ou non en tant qu’athée, depuis que l’Etat a volé les biens du clergé, les communes sont propriétaires des églises datant d’avant 1905 tandis que l’Etat possède les cathédrales. Or les maires sont responsables de l’entretien et de la protection des édifices et des objets mobiliers appartenant à la commune, vis-à-vis de leurs administrés, et envers l’Etat pour les objets inscrits à l’inventaire supplémentaire ou classés au titre des Monuments Historiques. Si vous êtes locataire d’une maison, même si vous avez des revenus élevés et la possibilité de créer une association des amis de votre maison, c’est à votre propriétaire de financer la réparation du toit ou le ravalement de façade. Eh bien là, c’est pareil.
    L.T.]

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