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Immigration

Rendre Mayotte aux Mahorais ? Et la France aux Français ?

Rendre Mayotte aux Mahorais ? Et la France aux Français ?

Chroniqueur depuis peu à l’Institut des Libertés, Bruno Larebière évoque le débat sur l’immigration qui s’est tenu récemment à l’Assemblée :

[…] Début octobre se tenait à l’Assemblée nationale le débat – non suivi d’un vote, faudrait quand même pas exagérer – « sur la politique migratoire de la France ». Parmi les orateurs : une obscure élue nommée Ramlati Ali. Issue du Parti socialiste et opportunément ralliée à La République en marche après diverses péripéties qui font tout le sel de la politique ultra-marine (procurations douteuses, scrutin annulé par le Conseil constitutionnel, puis réélection dans un fauteuil), elle est l’un des deux députés de Mayotte, l’autre étant Mansour Kamardine (LR).

Ainsi qu’il fallait s’y attendre, Ramlati Ali débute son intervention en se disant inquiète des « scores de l’extrême droite dans les territoires d’outre-mer » – elle entend par là les scores de Marine Le Pen à la présidentielle de 2017 – et ulcérée par la « vague de populistes qui jettent de l’huile sur le feu alors que nous avons besoin d’apaisement ». On s’attend donc à ce qu’elle plaide pour une politique généralisée d’« accueil » quand elle s’arrête sur le « cas particulier » de Mayotte. En tant que « Mahoraise de souche » ? Elle ne le dit pas mais le cœur y est.

En « direct live » à la tribune de l’Assemblée nationale, comme on dit sur les chaînes d’info, mais sans qu’aucune « breaking news » n’interrompe les programmes, voilà que Ramlati Ali s’enflamme. A Mayotte, explique-t-elle, sur 259 000 habitants, il y a moitié d’étrangers, « dont une immense partie en situation irrégulière ». Combien ? Le conditionnel est de rigueur : « Le territoire compterait 62 000 étrangers en situation irrégulière », p’t’être ben un peu moins p’t’être ben beaucoup plus. « Les flux illégaux entrants, ajoute-t-elle, sont estimés (sic) entre 24 000 et 28 000 personnes par an », soit sensiblement le nombre de clandestins qui seront expulsés cette année de l’archipel, ce qui relativise la performance.

Que veut Ramlati Ali ? Plus, et plus vite ! « Nous devons adopter une approche globale avec un renforcement de la chaîne pénale, juridique et sécuritaire, […]. Tout récemment, la ministre des outre-mer est venue présenter le plan de renforcement et d’approfondissement de la lutte contre l’immigration clandestine – Pralic –, dénommé Opération Shikandra. Je tiens à saluer l’action du gouvernement qui a pris la mesure de la réalité mahoraise. Toutefois, il est nécessaire de durcir certains critères d’accès au séjour afin que les détenteurs de titres puissent quitter le territoire de Mayotte. En d’autres termes, il faut poursuivre cette politique différenciée afin de rendre Mayotte aux Mahorais » !

Oups ! Et la France aux Français ? Nous avons consulté le compte rendu des débats. Il n’y a eu aucune protestation. Aucun hourvari. Aucune rumeur sur les bancs de la gauche – ni de la droite. Ni, hélas, aucune acclamation hilare des élus du Rassemblement national. Pas même un rappel à l’ordre du président de séance, le député LREM de Paris Hugues Renson, ancien soutien de François Hollande après avoir été l’un des collaborateurs de Jacques Chirac. Hugues Renson s’était prononcé en faveur de l’accueil des migrants de l’Aquarius, mais « Mayotte aux Mahorais », ça lui va.

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