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Homosexualité : revendication du lobby gay

Récit d’un interrogatoire par un OPJ de Manuel Valls

Extrait du témoignage de Maître
Paul Yon
, avocat au barreau de Paris, désigné pour défendre plusieurs gardés à
vue suite à la « Manif pour tous » du dimanche 26 mai :

"Je
tiens à signaler, en préambule, que dans l'ensemble, les officiers de police
judiciaire (OPJ) ont été corrects vis-à-vis des manifestants. Mais tous ne l'ont
pas été
. Comme vous allez le voir avec cet exemple particulièrement éloquent.

I-Les faits

Ma
cliente,
Sophie M.*, avait rejoint un de ses cousins à Montparnasse, prenant un
des cortèges de la « Manif pour tous » en marche pour arriver aux
Invalides. Près de la station de métro Duroc, son cousin a proféré une
insulte
à l'égard des CRS, sans doute agacé par la répression policière qui
s'est abattue sur les manifestants depuis trois mois, mais ma cliente
l'a immédiatement repris et lui a demandé
d'arrêter immédiatement. Pensant que l'incident était clos, ils ont tous
les
deux repris la marche en direction des Invalides.

Au
bout de quelques mètres cependant, une vingtaine de policiers en civil les enjoignait
de  les suivre dans une impasse
perpendiculaire au boulevard des Invalides. Les policiers leur ont dit qu'ils
interpellaient le cousin pour le mettre en garde à vue.
Ma cliente s'est alors
interposée, en faisant barrage de son corps, tout en essayant de leur faire
comprendre que son cousin n'avait jamais participé à une manifestation et que,
de plus, il ne connaissait pas Paris. Pour toute réponse, elle s'est alors retrouvée
projetée au sol
par cinq policiers qui lui ont signifié qu'elle était, elle
aussi, placée en garde à vue.

Il
convient de préciser que ma cliente pèse 45 kilos et qu'elle est atteinte d'une
maladie génétique qui lui fragilise les vaisseaux sanguins.
Un choc au ventre
pourrait entraîner une rupture de l'aorte !

Alors
qu'elle était plaquée à terre, ma cliente a expliqué aux policiers qu'il ne
fallait pas la brutaliser à cause de sa maladie qu'elle pouvait prouver avec sa
carte médicale. Les policiers lui ont rétorqué qu'ils s'en moquaient et qu'elle
était placée en garde à vue pour avoir commis le délit de rébellion.

Une
policière en civil a alors effectué sur ma cliente les palpations de sécurité. Cette
policière a touché la poitrine et le sexe de ma cliente en lui demandant si ça
l'excitait !
Emmenée finalement au commissariat, elle m'a désigné comme
son avocat.

II -La garde à
vue

[…] L'interrogatoire
commence et je me rends compte rapidement que l'OPJ veut à tout prix piéger ma
cliente et son cousin.
J'interviens pour rappeler à la gardée à vue qu'elle a
le droit de garder le silence et qu'elle n'a pas à participer à sa propre
incrimination. Cela a le don d'énerver l'OPJ qui m'intime l'ordre, sur un ton
très désagréable, de ne pas intervenir.

Je
lui explique que mon devoir, en tant qu'avocat, est de conseiller ma cliente. Celui-ci
me menace alors de demander au procureur que le dossier me soit retiré car je
« troublais l'audition ». Il me demande de ne plus intervenir… Je me
tais jusqu'au moment où je conseille à ma cliente de ne plus répondre aux
questions
 : cela devenait trop dangereux pour elle et pour son cousin. Je
lui conseille également de ne pas signer le procès-verbal
dans la mesure où
l'OPJ avait tout fait pour la piéger et m'avait empêché de la défendre.

Je
précise à l'OPJ que je consigne les évènements : l'interdiction qui m'a été
signifiée de défendre et de conseiller ma cliente, la menace d'appeler le
procureur de la République pour que l'on me décharge du dossier. Ces
observations écrites sont versées obligatoirement dans le dossier et font
partie de la procédure.

Furieux,
l'OPJ m'ordonne alors de porter plainte contre lui
et fait même venir un de ses
collègues pour recueillir ma plainte, ce que je refuse. L'OPJ met alors fin à l'audition
et me sort, sans ménagement aucun, de son bureau.

Je
suis donc redescendu au dépôt pour assister un autre client dans le même
commissariat. Quelques temps après, je revois alors Sophie M., complètement
effondrée et en larme : l'OPJ avait renouvelé sa garde à vue pour 24
heures.

Me
désignant cette fois encore pour la défendre, j'ai donc un autre entretien d'une
demi-heure avec elle. Ma cliente m'explique que, après mon départ, l'OPJ
s'était mis en colère et avait fait pression sur elle pour qu'elle change
d'avocat. Il l'a aussi menacée de faire une perquisition à son domicile
si elle
ne coopérerait pas avec la justice ! Pour terminer, le dossier ayant pris
une telle ampleur selon lui (!), il lui signifiait le renouvellement
de sa garde à vue.

J'ai
donc décidé de prendre des conclusions écrites (qui elles aussi sont versées au
dossier) dans lesquelles j'expliquais que la garde à vue avait été renouvelée
parce que ma cliente avait décidé de ne plus répondre aux questions de l'OPJ
(ce qui est prévu et permis par le Code de procédure pénale), que l'OPJ avait
exercé des pressions, sur elle et sur moi-même, et que l'enquête avait été
menée à charge. J'indiquais enfin que ma cliente était sans nouvelles de ses
enfants depuis 24 heures alors que son fils aîné, malade, avait fait deux hémorragies
la semaine précédente.
Cette situation l'angoissait terriblement.

A
la fin de l'entretien, vers 19 heures, j'ai donc versé ces observations au
dossier. Contre toute attente, l'OPJ, en les lisant, m'annonçait qu'il mettait
fin à la garde à vue. […]"

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