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Bioéthique

Qui pour critiquer le Téléthon cette année ?

Yves Daoudal se sent bien seul :

B"Au moment où j’écris, à trois jours du Téléthon 2011, je ne vois toujours aucune critique se manifester, en dehors de celle de Jacques Testart. […] Ce silence quasi absolu est une grande victoire pour l’AFM, l’association de promotion du Téléthon. L’AFM peut désormais mentir à gros bouillons sans risquer d’être démentie. Elle peut exhiber ses « bébéthons » en faisant croire que ce sont des bébés sauvés de la maladie grâce aux dons des Français. Grâce aux dons, par exemple, de braves gens qui pensent que l’avortement est un meurtre, et qui ne savent pas que le « bébéthon » est le résultat d’un tri embryonnaire : on a gardé l’embryon sain et on a détruit les embryons malades : chaque bébéthon est le frère de plusieurs bébés avortés. Ce n’est pas une réussite de la recherche génétique, c’est une conséquence de la légalisation du diagnostic préimplantatoire, en faveur de laquelle l’AFM avait pesé de tout son poids (avec votre argent). […]

L’AFM peut continuer de faire croire que la thérapie génique est en passe de guérir toutes les maladies génétiques. Alors que, 25 ans après le premier Téléthon, et des milliards d’euros dépensés, il n’y a toujours aucune avancée majeure dans ce domaine. […] L’AFM peut continuer à donner de l’argent au Dr Frankenstein Marc Peschanski et à son institut I-Stem de recherche sur les cellules souches embryonnaires, alors même que la société américaine pionnière en la matière, Geron, vient d’abandonner son programme de traitement de la moelle épinière pour se concentrer sur des médicaments classiques. Et les donateurs du Téléthon ne sauront toujours pas que le Pr Alain Privat, spécialiste des cellules souches en neurologie, a déclaré à la commission de bioéthique, au début de l’année, que rien ne justifie la recherche sur les cellules souches embryonnaires : les cellules souches adultes sont de loin supérieures car elles « permettent de réaliser des recherches sur des cellules de patients atteints de pathologies spécifiques et de tester directement des molécules thérapeutiques ou des approches moléculaires ». Et il y a l’effet pervers de cette débauche de fric sur la recherche médicale : non seulement l’argent qui va là ne va pas ailleurs, mais dans les laboratoires où il arrive il chasse toute autre recherche. Il n’y en a plus que pour les maladies génétiques, et l’on y dépense des fortunes pour des recherches qui n’aboutiront pas. Il y a enfin les faux espoirs donnés depuis 25 ans aux malades et à leurs familles. Mais qu’importe, le spectacle de charité business doit continuer."

Nos synthèses antérieures sont toujours d'actualité.

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