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France : Société

Quelques réserves sur l’ouvrage de Thérèse Hargot

Dans La Nef, l'abbé Spriet émet quelques réserves sur l'ouvrage de la sexologue Thérèse Hargot :

Couverture280"Thérèse Hargot a publié un livre sur la sexualité des jeunes qui rencontre un large écho. Tant mieux si ce livre largement à contre-courant de la doxa dominante en matière de sexualité des jeunes permet de toucher un public peu au fait de ces questions. Les réflexions de l’auteur appellent néanmoins à un sain discernement au regard de l’enseignement de l’Église.

Thérèse Hargot, « sexologue », a récemment publié un livre intitulé : Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque). Elle est à l’idéologie sexuelle de Mai 68 ce qu’Éric Zemmour est à l’idéologie culturelle et politique de Mai 68 : elle « déconstruit les déconstructeurs ». C’est l’élément positif de son travail. Elle dénonce les contradictions de la « révolution sexuelle » en mettant en relief ses incohérences et « l’effet boomerang » de ses slogans. « Il est interdit d’interdire », mais aujourd’hui les interdits pullulent, explique-t-elle. Dans les esprits, la contraception est devenue culturellement « normale » et en quelque sorte « obligatoire ». Tout comme l’avortement. Mais il est interdit d’être contre, et même de le dire.

Autre exemple : l’homme est réputé libre sexuellement mais il doit « sortir couvert », « se protéger ». De même, la femme est sommée de prendre la pilule. Et si elle « ne fonctionne pas », l’avortement en sera la suite logique, le « service après-vente ». Les personnes deviennent « porno-dépendantes ». Le corps (surtout celui de la femme) est à la fois adulé et méprisé. Il devient une marchandise à but lucratif. […]

Dans la conclusion de son livre, Thérèse Hargot écrit quelque chose de pertinent : « Après tout ce que je viens d’écrire, qu’est-ce que je [souhaite à mes enfants] ? Je sais ! Qu’on leur foute la paix avec le sexe ! » Pourquoi ? Parce qu’au fond, pense-t-elle (avec raison), il y a des questions plus fondamentales à se poser avant de leur parler de « sexe » dans une société déjà saturée de sexualité. Il me semble pour ma part que les jeunes doivent d’abord se demander : qu’est-ce qu’une personne humaine ? Quel est le lien en moi entre corps, âme et esprit ? La sexualité est-elle uniquement corporelle ? 

[…] En revanche, si le livre lui-même ne s’oppose pas à l’enseignement de l’Église, l’auteur a avoué qu’elle n’était pas à l’aise avec le « discours moralisateur de l’Église » (cf. entretien sur Radio Notre-Dame, le 11 février dernier). Ce discours provoquerait des tensions, dit-elle, qui elles-mêmes créeraient des névroses et donc des passages à l’acte encore plus fréquents, en matière de pornographie par exemple. Cet aveu fugitif manifeste bien que la sexologie ne porte pas de jugement sur la moralité des actes humains. Elle recherche le bien-être et le plaisir sexuels des personnes. Son utilité est, en soi, douteuse.

L’Église, quant à elle, doit montrer le chemin du ciel. Or, pour y parvenir, Jésus a dit au « jeune homme riche » qu’il fallait observer, a minima, les « 10 paroles de vie » données par son Père à Moïse. Certes, il existe des conditionnements, des influences extérieures qui diminuent, voire qui peuvent supprimer la responsabilité morale (cf. CEC 2352), cependant l’Église doit dénoncer les actes mauvais. Plus fondamentalement encore, il faut que nos contemporains retrouvent le « sens du péché ». Cela évitera que leur « sentiment de culpabilité » ne continue à augmenter (cf. Benoît XVI, 16 mars 2007).

L’Église ne doit donc pas s’aligner sur la sexologie. Ce faisant, l’Église n’enlève rien au bonheur des personnes. Au contraire, en indiquant le chemin du bien moral, elle propose un chemin de joie et d’épanouissement ici-bas et pour l’éternité. Les éducateurs chrétiens n’ont donc pas à suivre ce que Thérèse Hargot appelle sa « troisième voie », située entre celle des « réacs de l’ordre moral » (les cathos ?) et celle des « soixante-huitards ». D’autant plus que le contenu de cette voie n’est pas très clairement identifié et exposé (du moins à ma connaissance). Thérèse Hargot n'est pas « docteur de l’Église » mais « sexologue » : préférons-lui l’enseignement magistériel de l’Église assisté par l'Esprit-Saint…"

 

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