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Europe : le référendum

Que les “non” ne se laissent pas piéger!

Il y a fort à craindre de l’exploitation du "non" pour justifier un nouveau référendum. En effet, déjà, certains tentent de dresser une typologie unique du "non" fait de refus de la politique de Raffarin, d’un malaise social et économique et d’une peur, voire d’une angoisse, face à un avenir incertain et inquiétant.

Nous ne devons pas nous laisser enfermer dans ce type de caricature. Certes, la politique intérieure de la France a sûrement joué. Mais la question posée portait sur l’adoption de la constitution européenne, pas sur la situation de la France.
A accepter ce détournement du "non", nous risquons, après quelques circonvolutions de surface (changement de gouvernement, enterrement de Jospin et de Hollande, tête dépitée de Chirac, etc…) de nous entendre dire que l’espoir est de retour, qu’il faut redresser l’image de la France dans le monde et en Europe, revoter et accepter cette constitution.
A accepter de se focaliser sur la politique intérieure, nous risquons également d’accepter, malgré nous, un processus de culpabilisation du vote "non" qui retournera la situation s’il y a une prochaine consultation, ce qui semble tout à fait probable, malgré les promesses des uns et des autres.

La France a dit "non" à l’Europe, à une Europe et  le Président de la République vire son Premier Ministre. La conséquence semble logique dans beaucoup d’esprits. Mais elle participe au détournement du vote :
Il commence à être trop souvent admis que le Français est un imbécile : présidentielles 2002, 29 mai 2005… Soit il vote comme le lui impose le diktat politique, et l’électeur est intelligent, soit il vote contre les attentes et c’est un vote contestataire de la politique intérieure et donc imbécile puisque hors sujet. On lui retire le droit d’avoir voté "non" pour des raisons intelligentes et sensées : le vote "oui" est pour l’Europe, le vote "non" contre la bande à Chirac!
Ces mêmes politicards qui reprochent à ceux qui ont voté "non" d’avoir sanctionné le gouvernement et d’avoir fait de la politique intérieure, ne pensent qu’aux présidentielles de 2007 et souhaitent même d’autres élections avant!

Que les vainqueurs d’hier réaffutent leurs arguments, gardent présent à l’esprit qu’ils ont gagné sur le sujet de l’Europe et ne parlent que de l’Europe tant que durera le danger, c’est à dire octobre 2006. La gesticulation des pantins perdants est de détourner le "non" vers la politique intérieure pour avoir une chance de l’emporter au prochain référendum : le piège est ouvert…

Lahire
 

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