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Cathophobie

Que sont-ils capables de respecter ?

De Joël Prieur dans Monde et Vie :

D
"Que restera-t-il de cette mobilisation générale contre la christianophobie? Il me semble que Castellucci et Garcia sont deux imposteurs. Non seulement ils crachent sur le visage du Christ, ne voyant plus d’autres ta bous à enfreindre. Mais ils détruisent leur art. Les amateurs d’art contemporain reconnaissent: «Ce n’est plus du théâtre, mais il n’y a qu’au théâtre que l’on peut ainsi représenter l’insoutenable». Insoutenable? Scatologique, oui. Bêtement scatologique. «Je vais de la scatologie à l’eschatologie» déclarait pompeusement Castellucci. En réalité il met son nom sous des gamineries sacrilèges qui marquent avant tout une extraordinaire régression psychique. Le nihilisme contemporain ne sait produire que du néant. Certains crient au complot. Je ne crois pas qu’il y ait aucune organisation là-dedans. Simplement la culture dans laquelle se reconnaissent nos « élites » aujourd’hui montre son vrai visage, à la fois infantile et sacrilège. Dérisoire. On va voir s’affronter la religion du néant et la religion du Christ. Cet affrontement est inéluctable. Il sera terrible. Mais la mobilisation générale ne doit pas se faire d’abord dans la rue; c’est dans les esprits qu’il faut battre le rappel. Ceux qui se veulent modernes n’ont plus les moyens de considérer quoi que ce soit comme sacré. Rien, plus rien ne les arrêtera s’il est « interdit d’interdire ». La question qu’il faut poser, avant qu’il ne soit trop tard est celle des limites : que sont-ils capables de respecter, ces enfoirés? On ne le dit pas assez, mais la pièce de Roméo Castellucci est fondée sur une dérision du père, vieillard égoïste, sorte de monstre d’où ne s’écoule que de la merde. Dans ce contexte, que le Christ se trouve attaqué, alors que la relation la plus élémentaire, la relation de paternité, est tournée en dérision, quoi de plus normal ? Le curé d’Ars disait : « laissez une paroisse 20 ans sans prêtres, ils adoreront les bêtes ». Aujourd’hui ce ne sont pas les bêtes qu’ils adorent, ces artistes constitutivement en manque, mais leur propre et imbécile bestialité. Où donc s’arrêteront-ils ?

Le fait qu’un groupe purement laïque comme l’Action Française ait ouvert le bal dès samedi 21 octobre montre bien ce qui est en jeu : non seulement le Christ, mais l’humanité de l’homme qui repose sur la reconnaissance commune de quelque chose de sacré. « La culture c’est sacré, on ne laissera rien passer » scandait les jeunes de ce Mouvement. Ils ont compris que dans une telle occurrence, tout était en jeu. Et en perspective? « Le triomphe du pire et des pires » comme disait le Maître de Martigues. A leur encontre la réaction policière a été extrêmement violente et des gardes à vue de 23 heures (maximum légal) ont été décrétées contre leurs militants. L’un d’entre eux, maintenu à terre par les CRS, s’est fait rouler dessus par un car de police. Pour l’instant, on peut espérer qu’il n’aura pas de séquelles. Mais la violence policière laisse penser que des consignes extrêmement strictes avaient été données. L’art contemporain, archisubventionné par le pouvoir politique dans ses différents échelons, mène la bagarre à coup de procès et d’exclusives, sans craindre les « bavures » policières. Tout sera couvert ? C’est que l’enjeu est trop important. Rien moins que la non-culture contemporaine, expression normale du nihilisme, devenu seule religion commune. Pourquoi l’Action Française a-t-elle particulièrement attiré les foudres sur la tête de ses militants? N’est-ce pas parce qu’ils ont compris ce qui était en cause dans un tel cirque: la divinité du Christ et en même temps l’humanité de l’homme, devenu incapable de se fixer des limites et adorant n’importe quelle ineptie, du moment qu’elle apparaît comme l’effet d’une liberté. Jusqu’où va-t-on descendre?"

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