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France : Politique en France / France : Société / Pays : Etats-Unis

Que pensent nos politiques de la prescription des crimes et délits sexuels commis contre les enfants ?

Suite à l'arrestation de Roman Polanski, accusé d'avoir violé une enfant de 13 ans en 1978 après lui avoir fait boire du champagne et administré des drogues (ici), la classe politique française se rue au secours du cinéaste. Ainsi, on apprend que l'UMP est pour la prescription des crimes et délits sexuels grâce aux déclarations de son porte-parole adjoint, Dominique Paillé :

"On nous présente toujours les États-Unis comme une très grande démocratie et une sorte de démocratie exemplaire. (…) On découvre aujourd'hui qu'il n'y a pas de prescription pour les crimes et délits dans ce pays. (…) C'est véritablement très choquant. Une démocratie qui n'admet pas de prescription d'acte délictueux ou criminel est une démocratie malgré tout très particulière"

En revanche, on lira le communiqué très pertinent de Marine Le Pen sur ce sujet :

"Aux côtés des pétitionnaires habituels, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand et le député socialiste Jack Lang volent au secours d’un homme poursuivi par la justice d’un pays démocratique, pour avoir fait boire, drogué et forcé une adolescente de 13 ans à avoir des relations sexuelles avec lui. Le fait d’appartenir à la caste surprotégée du Show-Biz, exonère-t-il ses membres de respecter les lois et les autorise-t-il à se soustraire aux poursuites judiciaires durant 30 ans ? Est-il supportable de voir des responsables politiques et un ministre de la République, cautionner un tel comportement quand, dans le même temps, les pouvoirs publics tentent de sensibiliser l’opinion sur les dangers d’une banalisation des violences sexuelles frappant les femmes et les enfants ? Marine Le Pen, vice-présidente du Front National, dénonce cette mobilisation abjecte, qui bafoue les principes les plus élémentaires de la justice et démontre une fois encore le mépris affiché d’une coterie dépourvue de toute morale."

Depuis 2002, la Suisse a révisé son code pénal afin de rendre imprescriptibles les crimes et délits sexuels commis contre des enfants de moins de 16 ans. Est-elle pour autant une "démocratie très particulière" ?

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7 commentaires

  1. Pitoyable show biz, pitoyable classe politique, mais nous devons aimer notre monde car Dieu nous a confie sa création pour que nous la continuions.
    Et en plus, même si nous devons exiger la justice, nous devons aimer nos ennemis…
    Elle est dure votre loi, Seigneur, mais tellement libératrice !
    Soyez béni dans les siècles des siècles !

  2. La Suisse est l’un des pays où la démocratie semble avoir un réel sens. Les communautés restent réduites et votent de manière directe sur leurs problèmes réels. Songez: dans le canton d’Appenzell, on se réunit toujours, tous les électeurs en même temps, dans une grande clairière pour y voter, à main levée !
    Contrairement à la France, donc, la démocratie suisse tente un minimum de considérer l’opinion de ses habitants. On ne s’étonnera donc pas de constater que les crimes sexuels y soient imprescriptibles.
    Si j’en juge par la teneur de la grande majorité des commentaires laissés sur tous les sites d’information à propos de cette histoire sordide, il semble que nos gouvernants se moquent, eux, éperdument de l’opinion de leurs électeurs…
    Lisa

  3. Il est scandaleux de porter le débat sur la question de la prescription dans cette affaire.
    Oui il est normal que la prescription existe, mais là il ne s’agit pas du tout de cela.
    M. Polanski a déjà été incarcéré pour cette affaire, et c’est lui qui s’est ensuite soustrait à la justice des États-Unis. Or la prescription n’a jamais eu pour effet d’arrêter une action judiciaire déjà en cours et qui se poursuit. Elle empêche simplement d’intenter une nouvelle procédure pour des faits trop anciens, ce qui n’est pas du tout le cas ici. Évidement les avocats et hommes politiques le savent bien, ce sont donc des menteurs qui se rendent complices de ce voyou.

  4. Pour ceux qui auraient envie de dire à Monsieur le ministre de la culture ce qu’ils pensent de sa réaction : http://www.culture.gouv.fr/nav/index-min.html
    (Cliquer sur “le ministre” , le lien s’affiche en bas de la page.)

  5. Il y aura quelque chose d’assez intéressant à surveiller dans Le Figaro de demain. Je m’explique.
    Dans la matinée de ce lundi 28 septembre, Le Figaro.fr a mis en ligne un sondage posant la question suivante : “Roman Polanski doit-il être jugé ?”. Très vite, le résultat du sondage est apparu prévisible : une large majorité en faveur du jugement (environ 2/3 pour, 1/3 contre). Ce résultat était cohérent avec la teneur générale des commentaires sur les articles sur ce sujet, en particulier le sujet portant sur le soutien indéfectible des artistes, du gouvernement et du Président de la République (exaspération, dénonciation d’une justice à 2 vitesses, appel à ce que justice soit faite, etc).
    Or, mystérieusement, ce sondage a soudainement disparu en début d’après-midi de la page d’accueil du Figaro.fr, remplacé par un sondage sur l’extension du RSA aux jeunes. Après passage par le moteur de recherche interne du site, on peut néanmoins retrouver le sondage sur M. Polanski (http://www.lefigaro.fr/cinema/2009/09/27/03002-20090927QCMWWW00192-roman-polanski-doit-il-etre-juge-.php). On constate alors que ce sondage, qui s’est terminé sur le score sans appel de 70,7% en faveur du jugement sur 29498 votants a été clos à 17H04.
    C’est là qu’une question se pose : pourquoi avoir subitement arrêté ce sondage et commencé un nouveau au beau milieu de l’après-midi (ce qui ne s’est absolument jamais fait d’après mon souvenir : le Figaro ne réalise toujours qu’un seul sondage par jour) ? On peut sans doute croire que le figaro a soudainement constaté que le RSA était un sujet beaucoup plus intéressant que ce fait-divers (et je serais le dernier à prétendre le contraire). Mais on peut également avancer une hypothèse moins plaisante : et si Le Figaro s’était montré inquiet de la tournure que prenait ce sondage, qui révélait le décalage total entre son lectorat (c’est à dire l’électorat traditionnel de la droite), d’une part, le gouvernement et le Président de la République (qui prophétisait que “tous les français” étaient choqués par cette information), d’autre part ?
    C’est pourquoi il sera intéressant de constater demain si Le Figaro version papier aura bien publié le sondage portant sur M. Polanski…

  6. Le salon beige, il y a quelques temps avait redonné les coordonnées d’un texte paru dans le Monde dans les années 70 réclamant l’abaissement à 12 de l’âge de la majorité sexuelle ou la dépénalisation des relations sexuelles entre un adulte et un(e) mineur(e) de 12 ans. Parmi les signataires, outre Montant (dénoncé post mortem par sa belle fille), il y avait Cohn bendit, Font, Lang, Kouchner, etc… Vous serait il possible de nous recommuniquer cela, svp, Merci.

  7. Les réactions de soutien sont scandaleuses. la justice se doit d’être la même pour tous (riches et célèbres compris). La richesse et la célébrité ne donnent pas de droits supplémentaires, mais seulement le devoir d’être digne de ses supporters. Si M Polanski est responsable, comme la justice est indépendante, elle doit donc le juger. Ses “amis”, qui lancent des pétitions, sont complices d’incitation à la pédophilie, ils méritent notre dédain : honte à eux !
    Et pour finir bravo M. Besson.

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