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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Quatrième dimanche après l’Épiphanie

Quatrième dimanche après l’Épiphanie

Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.

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Nous sommes toujours ce dimanche, selon les livres liturgiques de 1962, pour le Cycle Temporal, au Temps après l’Épiphanie qui commence au lendemain de l’octave de cette fête et va jusqu’à la Septuagésime, mais ce Temps va jusqu’au 2 février, fête de la Purification pour le cycle sanctoral.

Alors que les fêtes de la Nativité et de l’Épiphanie, qui tombent toujours le 25 décembre et le 6 janvier, donnent au Cycle de Noël un caractère de grande fixité, le Cycle de Pâques, essentiellement tributaire de la lune pascale, est nécessairement mobile. Aussi, lorsque la fête de la Résurrection, qui peut tomber entre les dates du 22 mars et du 25 avril, est précoce, le 9e dimanche qui précède et qui est celui de la Septuagésime, empiète sur le Temps après l’Épiphanie qui, comptant normalement 6 dimanches, est ainsi parfois réduit à 1 ou 2 dimanches.

Pardonnez-moi, cher internaute, j’essaie d’être clair mais le sujet est complexe. Je vais l’exprimer autrement : nous avons dit que les deux dates extrêmes de Pâques sont le 22 mars et le 25 avril. Si la fête de Pâques tombe à la date la plus rapprochée, le 22 mars, il n’y aura qu’un dimanche après l’octave de l’Épiphanie jusqu’à la Septuagésime. Ce fut ainsi en 2008. Dans ce cas, les dimanches omis (oraisons, épîtres, évangiles) sont remis à la fin de l’année liturgique avant le 24e ou dernier dimanche après la Pentecôte. Au contraire si Pâques tombe le 25 avril, il y aura le maximum de six dimanches avant la Septuagésime. Il faut toujours, pour votre gouverne, consulter le calendrier liturgique.

Nous compterons cette année 2023 quatre dimanches après l’Épiphanie. Les chants du IIIe dimanche de la messe après l’Épiphanie Adoráte Deum seront donc répétés deux fois.

Notons enfin que ce jeudi 2 février, fête de la Présentation au Temple, marque la fin du Cycle Sanctoral.

► Introït : Adorate Deum

L’Introït est tiré du psaume 96 Dominus regnavit : Le Seigneur est Roi, dont nous retrouverons le début à l’Alléluia. Il chante la souveraineté du seul vrai Dieu sur toute la création et sur toutes les divinités et idoles païennes. Comme dans la messe de dimanche dernier, ce sont toutes les créatures de la terre qui sont invitées L’adorer.

Adorate Deum omnes Angeli ejus : audivit et lætata est Sion : et exsultaverunt filiæ Judæ.
Adorez Dieu tous ses anges ; Sion a entendu et s’est réjouie et les filles de Judas ont exulté.

Sion, c’est-à-dire Jérusalem, les filles de Juda, c’est-à-dire toutes les cités d’Israël, c’est le peuple élu, et c’est comme toujours la figure de l’Église. Qu’a-t-elle donc entendu qui la mette ainsi dans la joie ? C’est la proclamation de cette souveraineté universelle de Dieu : ici, dans la liturgie du temps après l’Épiphanie, c’est la manifestation de la divinité et de la royauté du Messie que nous acclamons.

La mélodie commence par un grand élan d’adoration et monte dans les hauteurs pour invoquer les Anges. Puis elle s’apaise et exprime une joie contenue mais bien affirmée. Cet Introït est accompagné bien entendu du premier verset du psaume 96, celui que nous retrouverons dans l’Alléluia.

Dominus regnavit, exsultet terra : lætentur insulæ multæ.
Le Seigneur est Roi, la terre exulte, les îles innombrables se réjouissent.

► Graduel : Timebunt gentes

Le chant du Graduel du troisième dimanche après l’Épiphanie est tiré du psaume 101, qui est, dans son ensemble, une grande supplication douloureuse du peuple d’Israël en butte aux persécutions des ses ennemis, emmené en captivité loin de la ville sainte de Jérusalem et du temple détruit ; mais il contient aussi une partie pleine d’espérance, prophétisant la victoire du Seigneur sur ses ennemis et la reconstruction du temple.

Timebunt gentes nomen tuum, Domine, et omnes reges terræ gloriam tuam. Quoniam ædificavit Dominus Sion, et videbitur in majestate sua.
Les nations craindront votre Nom, Seigneur, et tous les rois de la terre craindront votre gloire, car le Seigneur a rebâti Sion, et Il y paraîtra dans Sa majesté.

On retrouve ici Sion déjà mentionnée à l’Introït, la cité sainte de Jérusalem, une fois encore figure de l’Église dont Isaïe déjà, le jour de l’Épiphanie, avait annoncé le triomphe et la gloire quand tous les peuples et les rois de la terre, qu’ils le veuillent ou non, devront se soumettre au règne du Christ Roi. La mélodie reprend encore des formules connues que nous avons déjà entendues les deux précédents dimanches mais qui s’adaptent parfaitement bien au texte du jour dans une tonalité de joie très affirmée.

► Alléluia : Dominus regnavit, exsultet

Nous retrouvons à l’Alléluia du troisième dimanche après l’Épiphanie le début du psaume 96 qui figurait déjà comme verset de l’Introït.

Dominus regnavit, exsultet terra : lætentur insulæ multæ.
Le Seigneur est Roi, la terre exulte, les îles innombrables se réjouissent.

C’est donc encore la divinité et la royauté de notre Seigneur qui provoquent la joie de tous les hommes, ceux qui habitent le continent et ceux qui habitent dans les îles, c’est à dire tout l’univers connu.

La mélodie légère, fluide, aux grandes vocalises, exprime à merveille cette joie. C’est encore, comme les deux derniers dimanches, une mélodie type que nous avons déjà entendue, notamment celle-ci à la messe de minuit de Noël.

► Offertoire : Dextera Domini

L’Offertoire du troisième dimanche après l’Épiphanie est un magnifique chant d’action de grâce.

Dextera Domini fecit virtutem, dextera Domini exaltavit me : non moriar, sed vivam, et narrabo opera Domini.
La droite du Seigneur a exercé sa puissance, la droite du Seigneur m’a relevé, je ne mourrai pas, je vivrai et je raconterai les œuvres du Seigneur.

On retrouvera ce chant pendant la Semaine sainte où il sera placé alors dans la bouche du Christ. D’ailleurs le psaume 117 d’où il est tiré est par excellence un psaume pascal qui est largement utilisé dans la liturgie de Pâques. C’est un des grands psaumes qui commencent par : ” Louez le Seigneur car Il est bon, car sa miséricorde est éternelle “, comme celui que nous avons trouvé au Graduel de dimanche dernier. Et ici encore c’est l’œuvre de la Rédemption pour laquelle l’âme fidèle remercie et glorifie le Seigneur. Cette action de grâce se termine comme celle de l’Offertoire de dimanche dernier avec le même mot narrabo, je raconterai tout ce que le Seigneur a fait pour moi : mais la mélodie est très différente de celle de ce dernier qui était tout à fait exceptionnelle par son ampleur et son enthousiasme. Celle-ci est assez solennelle mais dans une ambiance contemplative. Elle exprime admirablement les sentiments du texte. Les mots dextera Domini, qui désignent la main droite du Seigneur symbole de sa puissance, reviennent deux fois, la première fois d’une façon très solennelle, la deuxième fois avec une insistance joyeuse et pleine d’assurance. L’affirmation non moriar je ne mourrai pas, est lancée avec une inébranlable certitude, tandis que la finale narrabo opera Domini je raconterai les œuvres du Seigneur, s’épanouit en un épanchement mystique et assez doux.

► Communion : Mirabantur

Le texte de la Communion du troisième dimanche après l’Épiphanie est un passage de l’Évangile, mais il ne s’agit pas de l’Évangile du jour. Il est pris ici en saint Luc au chapitre IV.

Mirabantur omnes de his quæ procedebant de ore Dei.
Tous étaient stupéfaits des paroles qui sortaient de la bouche de Dieu.

Bien entendu saint Luc n’a pas écrit ” de la bouche de Dieu ” mais simplement ” de sa bouche “, celle du fils de Joseph qui venait de prendre la parole pour la première fois dans la synagogue de Nazareth, laissant entendre nettement, après avoir lu un passage d’Isaïe, que le Messie annoncé par le prophète c’était lui. On comprend la stupéfaction des auditeurs. La liturgie a modifié le texte pour affirmer, en ce temps après l’Épiphanie, que nous croyons à la divinité de Jésus. Nous qui savons qu’Il est Dieu, nos sentiments ne sont plus de stupéfaction comme ceux des habitants de Nazareth, mais d’admiration, d’adoration et de louange. C’est ce qu’exprime la mélodie ce cette petite antienne, qui bien que courte, est très ornée et chargée de neumes.

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