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L'Eglise : Foi

Principes fondamentaux de la théologie : les critères de Rome

Lu sur Daoudal Hebdo :

"La Commission théologique internationale a publié un long texte intitulé La théologie aujourd’hui: perspectives, principes et critères. Il comporte trois chapitres: la théologie suppose l’écoute de la parole de Dieu accueillie dans la foi ; elle s’exerce dans la communion de l’Église; elle vise à rendre raison sur un mode scientifique de la vérité de Dieu dans la perspective d’une authentique sagesse. Autrement dit il s’agit une fois de plus de rappeler à l’ordre les théologiens qui se disent catholiques, qui bénéficient de l’étiquette officielle catholique, et qui ne le sont plus du tout. Le document s’inscrit dans la droite ligne de ce que dit Benoît XVI sur le sujet chaque fois qu’il en a l’occasion. Ce qui n’empêche pas La Croix d’ironiser bêtement : « Ce document, non magistériel, appelle les théologiens à l’unité derrière le magistère. » Le document n’est pas magistériel, mais il émane d’un organe créé par le pape (Paul VI) pour être au service de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et il est approuvé par le préfet de cette Congrégation, et il explicite ce que dit le pape (Benoît XVI)… L’ironie de La Croix montre que l’on n’a aucunement l’intention de contribuer à l’appel « à l’unité derrière le magistère », alors que la plus élémentaire honnêteté est de s’inscrire dans la foi catholique quand on se dit théologien catholique.

Radio Vatican a interrogé le P. Serge Thomas Bonino, secrétaire général de la Commission théologique internationale (et directeur de la Revue thomiste). Il explique:

"Dans l’extrême richesse de la théologie contemporaine, il y a le risque de perdre de vue l’unité profonde de la théologie, ce qui fait qu’elle est au service de l’Eglise, donc on a voulu rappeler quelques principes fondamentaux de ce qu’est la théologie, et surtout réfléchir sur la méthode qu’il faut mettre en oeuvre en théologie pour que ce soit vraiment un service de l’intelligence de la foi dans l’Eglise, et à partir de ces réflexions méthodologiques, on a tiré un certain nombre de critères qui permettent de juger si une réflexion, un travail est authentiquement une oeuvre de théologie catholique."

Quand on lui demande s’il y avait vraiment pour la Commission un besoin urgent de se pencher sur cette question, il répond:

"L’urgence dans le domaine théologique n’est jamais absolue, mais il est vrai qu’il y a une tendance parfois, dans les universités européennes en particulier, à mélanger la théologie catholique avec les sciences religieuses. La théologie catholique suppose l’adhésion de foi, c’est un service, à l’intérieur de l’Eglise, en vue de l’intelligence de la foi. Les sciences religieuses sont davantage neutres, c’est l’étude des textes sacrés, l’étude sociologique du christianisme, et il est important de montrer que sciences religieuses et théologie ne sont pas la même chose, les deux étant infiniment respectables, mais il faut bien distinguer les deux approches, et cela c’est une urgence dans le contexte universitaire contemporain."

Et quand on lui demande à qui s’adresse le document :

"Le document s’adresse en priorité à nos collègues théologiens, mais il s’adresse aussi à l’ensemble du corps universitaire au sens où nous y rappelons que la théologie est une authentique discipline académique, universitaire, et elle a sa place dans l’université, ce qu’a rappelé à plusieurs reprises le pape Benoît XVI dans ses rencontres avec les universitaires. La théologie a son rôle à jouer dans le concert des sciences, et donc dans le monde universitaire."

On retrouve ici ce que Benoît XVI a en effet plusieurs fois affirmé, notamment à Ratisbonne: l’université est l’universitas scientiarum, elle réunit toutes les sciences, et la théologie est l’une d’elles (la première, en fait), elle est la science dont l’objet est Dieu. Le Logos est un, on ne doit pas séparer hermétiquement ce qui relève de la foi et ce qui relève de la raison. La foi et la raison s’éclairent l’une l’autre : « Fides et ratio », c’est un leitmotiv de Joseph Ratzinger avant d’être une encyclique de Jean-Paul II. Dès novembre 2005, à l’université du Sacré-Coeur, à Rome, il disait : « En agissant à l’intérieur de cet horizon de sens, on découvre l’unité intrinsèque qui relie les diverses branches du savoir: la théologie, la philosophie, la médecine, l’économie, chaque discipline, jusqu’aux technologies les plus spécialisées, car tout est lié. »"

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