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Pays : International

Pourquoi parler de néocolonialisme ?

De Marguerite A. Peeters :

64Fiche"L’imposition agressive et efficace de normes politiques et culturelles inspirées de la révolution sexuelle occidentale aux pays en voie de développement est une préoccupation croissante. Elle menace de produire dans ces pays les mêmes effets qu’en Occident : sécularisation des cultures et perte de la foi.

1. Les derniers papes ont dénoncé le néo-colonialisme qui exporte mondialement les « déchets toxiques spirituels » d’un Occident décadent et s’attaque particulièrement au mariage, à la famille, à la vie et à la morale chrétienne.

2. Avocate et acteur-clef de la décolonisation depuis son origine, l’ONU s’est paradoxalement transformée au fil des dernières décennies en centre névralgique d’un puissant mouvement néo-colonisateur.

3. Précisément depuis que l’ONU défend l’auto-détermination au nom des droits de l’homme, de la démocratie, de l’égalité et de la liberté, ces valeurs universelles ont subi le choc d’une révolution culturelle extrêmement violente en Occident. La démocratie et ses valeurs se sont corrompues de l’intérieur. Les pays soumis à la pression de « se démocratiser » en ont souffert les conséquences : « démocratisation » en est venue à signifier en pratique « alignement sur la réinterprétation révolutionnaire des valeurs démocratiques ».

4. A la fin de la guerre froide, l’ONU a transformé les objectifs de la révolution culturelle d’Occident en normes politiques et culturelles mondiales. De 1990 à 96, l’ONU a organisé neuf grandes conférences internationales au cours desquelles les nouvelles « normes » furent adoptées. Elles portent des noms bien connus : santé et droits sexuels et reproductifs (ou génésiques), perspective du genre, déconstruction des stéréotypes (féminin, masculin, maternel, paternel, familial…), promotion d’un « nouveau paradigme » de la famille (« familles sous toutes ses formes » ou « diversité des familles ») etc.

5. Depuis les années 1990, l’ONU se présente de plus en plus comme une organisation, non plus internationale (ce qu’elle est par mandat), mais mondiale. Cette qualification, auto-proclamée, est abusive. Elle représente de graves menaces au respect de la souveraineté des nations, un principe de la Charte des Nations-Unies, et à la subsidiarité. Elle est d’autant plus dangereuse que le contenu des normes dites mondiales est aujourd’hui souvent contraire à l’esprit de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, qui reconnaît la famille, fondée sur le mariage entre un homme et une femme, comme cellule de base de la société, et promeut la liberté de religion.

6. Depuis la conférence du Caire, la plupart des pays en voie de développement ont permis à leurs politiques de développement social, de santé et d’éducation – et fréquemment aussi à leurs lois, d’être infectés, du moins jusqu’à un certain point, par les composantes radicales de la santé reproductive. Dans la mesure où ils l’ont fait, ils ont vendu leur souveraineté et leur indépendance à une minorité étrangère au pouvoir de la gouvernance mondiale. Les agents de la santé et des droits reproductifs ont avancé en Afrique avec une détermination implacable. Rien ne saurait être plus contraire à l’âme africaine que des politiques et lois s’attaquant à la maternité, la vie et la famille.

7. Pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise, la constitution pastorale Gaudium et Spes, dans le contexte de décolonisation du début des années 1960s, met en lumière « les richesses des diverses cultures » (54) et le « génie propre de chaque peuple » (56). La vocation spécifique de chaque peuple, les dons que Dieu a fait à chacun sont aujourd’hui appelés, en ce temps de mondialisation, à bénéficier à tous, dans un fructueux « échange des dons ». Cette perspective ouvre un immense champ d’action."

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