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France : Politique en France

Pour la culture de Valérie Pécresse

Minute publie un article de Paul-Marie Coûteaux, destiné à Valérie Pécresse, qui préfère la droite de Charles de Gaulle à celle de Charles Maurras :

"[…] Pour ce qui est de Maurras, on sait (mais apparemment Mme Pécresse ne sait pas) que De Gaulle dédicaça la plupart de ses ouvrages au « maître de Martigues », qu’il reprit souvent son fameux, et très profond « politique d’abord » et s’entendit plus tard avec Malraux sur cette formule qui va loin : « Maurras eut tellement raison qu’il en est devenu fou. » Des divergences, certes, mais entre qui n’y en a-t-il pas (comme avec Péguy ou Barrès, leurs grands mécontemporains) ? Surtout, que de points communs, y compris, comme le montre Stéphane Blanchonnet dans son récent « petit dictionnaire maurassien » sur la République elle-même, que l’un et l’autre entendaient comme ResPublica, ce que Péguy nommait « Notre Royaume de France » en un beau souci de syncrétisme. Et que de détestations communes : par exemple, ils furent l’un comme l’autre peu friands des auteurs du XVIIIe siècle, rarement cités – n’est-ce pas d’ailleurs en se débarrassant du prisme dominant du XVIIIe siècle et de ses principes que la droite pourrait avoir une chance de se reconstruire ?

On ne devrait pas s’étonner, dès lors que, en juin 1940, lorsque De Gaulle entra dans le gouvernement de Paul Reynaud, « l’Action française » fut à peu près le seul journal à saluer cette « nomination prometteuse ». Certes, il y eut ensuite une divergence de taille, Maurras faisant confiance au maréchal Pétain – mais jamais au « socialiste Laval et à ses sbires », encore moins aux collaborateurs, qu’il ne cessa d’accabler : Maurras, en royaliste, a cru à la défaite finale de l’Allemagne dont il avait dès 1920, avec Bainville, fustigé l’esprit de revanche, jugeant avec un peu trop d’optimisme qu’on ferait pour ce faire l’économie d’une division et de l’engagement des Français cloués sous la botte de l’Occupant, en attendant naïvement « les Américains » – mais comme la France eût alors été désarmée devant les « Libérateurs » ! Encore faut-il dire que, à l’instar du jeune royaliste (et futur secrétaire de Jean Moulin) Daniel Cordier, qui rejoignit Londres dès juin persuadé qu’il y trouverait ensemble Maurras et De Gaulle, un nombre considérable de royalistes rejoignirent la France Libre et animèrent la Résistance […]"

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10 commentaires

  1. Merci pour votre mise au point.
    On lit tout et n’importe quoi au sujet de Maurras, notamment de la part des esprits politiquement corrects qui ne sont curieux pour aller voir en détail ce qui se cache derrière les slogans.

  2. J’attends toujours de savoir ce qu’est le gaullisme. Quelle idéologie ? Quel programme ? Quels textes fondateurs ou explicatifs ?

  3. Le problème, avec les ignares de la catégorie Pécresse, c’est qu’ils sont absolument imperméables à ce genre d’argumentation.
    Dans les Écoles qu’ils fréquentent, ils n’apprennent pas à tirer des conclusions personnelles de leurs lectures, mais uniquement à penser et répéter docilement du prémâché “politiquement correct”. Ils restent donc des ignares.

  4. @ JPO :
    Le gaullisme est fondé sur 3 principes :
    – Séparation des Pouvoirs.
    – Indépendance nationale.
    – Association capital-travail.
    Rien de ceci n’existe plus chez “Les Républicains”…

  5. Il ne faut pas oublier que, si de Gaulle en 1944 avait descendu les champs elysées avec le Maréchal, l’histoire de France aurait changé et les français auraient été plus unis, au lieu de cela le général a pris comme premier ministre un communiste déserteur qui avait passé toute la guerre à moscou en vacanes et qui depuis Moscou préconisait l’épuration. etc…..
    J’avais 5 ans en 1940, j’ai des souvenirs….

  6. @ lapaldine
    plutôt” n’importe quoi”, tout court ….

  7. Le père de De Gaulle était un maurassien déclaré.

  8. Bravo Tonton Jean…J’avais 7 ans en 40. Pétain a dit dès juillet 40 à Vichy que :”l’Amérique rentrerait en guerre, mais qu’il fallait résister pendant 4 ans !” Tous n’avaient pas la liberté d’être chez de Gaulle, ni dans la Résistance avec un grand R, seule politiquement reconnue, qui n’a existé fin 41 qu’après la déclaration de guerre de la Russie à l’Allemagne. Depuis 45 et l’épuration aussi meurtrière que les hostilités, on vit dans le mensonge.

  9. Comme le montre très bien André Figuéras dans les articles et ouvrages qu’il a consacrés au sujet, le premier ennemi du général à titre temporaire De Gaulle fut non l’occupant allemand, mais l’Etat français de Vichy, en charge des destinées nationales un canon sur la tempe. On est donc bien loin de Charles Maurras et de son nationalisme intégral…
    Quant aux résistants maurrassiens, beaucoup se retrouvèrent dans des réseaux de résistance non affiliés à la France Libre, et qui trouvaient leur origine (et tout simplement la fourniture de faux papiers), au cabinet du M%aréchal lui-même.
    Il fallut à un certain nb de maurrassiens France Libre, et on ne saurait leur en faire grief, un certain temps pour comprendre l’imposture gaullienne que d’aucuns, dont Couteau, refuse encore d’admettre 60 ans plus tard: exmple du Colonel Rémi, ou de notre maître Château-Jobert.

  10. @ JPO, et pour ajouter à ce qu’a dit Nabulione :
    Le gaullisme a pour acte fondateur l’Appel du 18 juin pour continuer la lutte contre l’ennemi occupant, et il a pour principes :
    1) l’action (toujours précédée de la réflexion et de l’avis des autres, y compris des opposants),
    2) la responsabilité : si je suis le chef légitimement désigné, alors c’est moi qui décide,
    3) le respect des lois et de la volonté nationale : “la cour suprême en France, c’est le peuple” disait de Gaulle,
    4) la souveraineté par rapport aux autres nations et aux puissances politiques et financières,
    Le tout n’ayant qu’un seul but : l’indépendance de la France, avec tous les français, pour tous les français !

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