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L'Eglise : Foi

Plus de “Noël blanc” mais rouge; plus de “Nuit tranquille” (“Stille Nacht”) !

MHomélie du père Madros, prêtre palestinien :

 

Horribles attentats en l’occasion de Noël!

Depuis l’Incarnation de Dieu, nous ne pouvons pas, dans notre prédication et notre catéchèse, faire abstraction de l’humain et ignorer les évènements contemporains surtout significatifs et graves. Jésus, dès son enfance, n’a pas vécu dans une tour d’ivoire, au-dessus du commun des mortels! Noël, cette année, arrive, non plus “blanc”, comme le rêvait Israel Isidore Beilin, et la nuit de cette grande fête ne sera pas “tranquille” à Berlin ou à Cologne: les Allemands chanteront dans les larmes l’hymne cette fois lugubre! Ils se joindront à la douleur des Coptes du Caire où un massacre des Petits et de leurs mamans et sœurs a eu lieu. Et la Russie pleurera l’ambassadeur Andrei Karlov, abattu par un jeune Turc, enthousiaste de jihad, solidaire avec la Syrie que Moscou torture, à son avis.

Le musicien Beiline, qui a composé le fameux « I am dreaming of a white Christmas » (« Je rêve d’un Noël blanc »), était Juif, s’il vous plaît (contrairement à d’autres Juifs qui combattent Noël, comme le rabbin Hezechiel aux Etats-Unis). Son nom d’art : « Irving Berlin ». C’est le tour de Berlin de succomber au terrorisme théocratique, après Londres, Madrid, Paris et Bruxelles…

Trois façons de combattre l’Enfant Jésus et Noël

  • Des dénominations « chrétiennes » comme les Adventistes et les « Témoins de Jéhovah » : leur théorie : il ne faut pas célébrer Noël parce que le 25 décembre était la fête païenne du « Soleil invincible » divinisé. Or, des études récentes, surtout par Taylor, ont démontré la grande probabilité, sinon la certitude, de la naissance de Jésus fin décembre. D’ailleurs, si l’Eglise, en particulier celle de Rome, était païenne, elle aurait gardé, conservé la fête païenne du Soleil, non ? Elle a fait exactement le contraire : elle l’a effacée pour toujours !
  • Le laïcisme dictatorial : pas de crèche, pas de marché « de Noël » mais plutôt « d’hiver », pas de « Heureux Noël » mais « heureuses fêtes », « vœux de la saison » (« Season’s greetings »). Trump, lui, malgré ses défauts, aime bien le Christmas !Le laïcisme antichrétien se couvre volontiers avec le manteau de « l’accueil et le respect de l’autre », carrément du non chrétien, avec un manque absolu de respect pour les chrétiens qui pourtant constituent la majorité  et le noyau original des citoyens de l’Occident, ainsi que les fondateurs de sa culture. Par contre, on ne touche pas à la Hanoukah (fête de l’inauguration du Temple), ni à la fête de la fin du Ramadan.
  • Attaques terroristes contre les chrétiens réunis pour prier en l’occasion de Noël ; attaques aux symboles chrétiens de Noël, surtout les marchés, bien que très commercialisés. Mais une détermination théocratique cherche à décidément éliminer toute trace de christianisme même superficielle ou sociale.

Trois méthodes différentes pour un seul but : celui d’Hérode le Grand : tuer l’Enfant Jésus.

La prophétie éminemment messianique d’Isaïe 9

Des exégètes, même catholiques, ont nié la messianité de ce passage admirable. Le voici : « Tout manteau roulé dans le sang sera brûlé… car un enfant nous est né, un fils nous est donné… il a reçu le pouvoir… On lui a donné ce nom : Conseiller, Merveilleux, Dieu Fort, Père-Eternel, Prince-de-paix » (9, 4- 5).

On a vite fait d’y voir un roi judéen, Ezéchias ou autre. Eh bien, jamais un roi hébreu n’a reçu ces titres. D’autres disent : « il s’agit d’attributs (exagérés) du roi, surtout du pharaon » ! Peut-être, mais les pharaons étaient païens et polythéistes (sauf probablement Akhénaton). Indécent et blasphématoire  pour le prophète monothéiste Isaïe d’encadrer le futur messie ou le roi judéen dans l’aberration de l’idolâtrie. Par ailleurs, ces attributs étaient invoqués lors de l’intronisation du souverain, non de sa naissance.

Jusqu’à nos jours, ce texte isaïen, comme celui du chapitre 53, gêne beaucoup de non chrétiens dont certains vont jusqu’à édulcorer, pour ne pas dire falsifier ou manipuler, leur traduction de l’original hébreu. Celui-ci lit :

 « El ghibborאל גבור-  אבי-עד Dieu-Fort, Père Eternel » : pour un bébé, frêle, la description reste inouïe et extraordinaire : un enfant qui est en même temps  « Dieu », un « fils du temps » qui, miraculeusement, est littéralement « le Père de l’éternité » !  Et l’expression « Il sera appelé » ou « on lui donnera le nom de » signifient qu’il sera tel : le nom c’est l’être. Donc, Simon fils de Jonah « appelé » Kefa-Pierre par Jésus, devient automatiquement « pierre de l’Eglise » (Mt 16, 18).

Zadok Kahn, pourtant versé en hébreu biblique,  a décidé de donner une version non scientifique  d’Isaïe 9, 5: « héros divin, père de la conquête ». Il faut lui demander où il a pêché le « héros » et « la conquête ».

Le fait que le Nouveau Testament ne cite pas directement ce texte isaïen ne devrait pas l’éliminer comme messianique. A y bien penser, c’est, figurez-vous, l’ange Gabriel qui l’utilise presque littéralement, annonçant précisément à la Vierge la naissance d’un enfant, Fils royal de David. Voici de nouveau Isaïe : « Pour que s’étende le pouvoir dans une paix sans fin sur le trône de David et sur son royaume…la tendresse de Yahvé des Armées fera cela » (Is 9, 6). Et le messager angélique de citer notre prophète hiérosolymitain : «Marie, voici que tu concevras dans ton sein et tu enfanteras un fils et tu l’appelleras du nom de Jésus (citation directe et presque littérale d’Isaïe 7, 14 : « Voici que la Vierge concevra… »). ..Il sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu (parallèle de « Yahvé des Armées ») lui donnera le trône de David son père ; il règnera sur la maison de Jacob pour les siècles, et son règne n’aura pas de fin » (Luc 1, 33- 34).   

La tendresse philanthropique de notre Dieu incarné (Tite 2, 11- 14)

Quel texte émouvant ! Quelle vérité sensationnelle sur le salut universel, et pas seulement celui d’un peuple : « la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, s’est manifestée » ! Avec émotion, pensons à la Messe de Noël à Bethléem, à deux pas de la Grotte. Le lecteur chante : « Apparuit benignitas et humanitas Salvatoris nostri Dei » (Tite 3, 4): «Aparurent la bonté et  l’humanité (ou : l’amour pour l’humanité) de Dieu notre Sauveur » qui vient de « planter sa tente parmi nous », devenant l’un des nôtres (cf Jn 1, 1 et 14).

La naissance de Jésus est une renaissance pour nous, « renés dans le bain de la régénération », le baptême, à commencer par les petits (Tite 3, 5).

La nativité de Jésus « dans le temps, dans la chair » (Luc 2, 1 s)

Laissant de côté la difficulté du recensement du temps de Quirinius vers l’an 12 après Jésus-Christ, nous pouvons seulement évoquer la grande probabilité d’un « premier » recensement commencé, par le même Procureur, vers l’an 4 avant l’ère chrétienne, pratiquement celui de la naissance de Jésus, où Quirinius était plutôt ministre plénipotentiaire (cf Antonio Socci, « Guerre contre Jésus »).

Conclusion

L’enfant de Marie transforme l’humanité. Déjà sa naissance est révolutionnaire. Il renverse les valeurs : il promeut la femme ; il rejette la richesse, la violence et l’orgueil des « grands ». En lui, Dieu s’humanise. Nous avons tout dit ! Saint Paul l’a mieux exprimé : en Jésus bébé « se manifeste la grâce et l’humanité de notre Dieu Sauveur ! »

Et Saint Augustin de conclure : « Dieu qui nous a créés sans nous ne saurait nous sauver sans nous » !

Heureux et saint Noël, malgré tout !

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