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Liberté d'expression

Personne ne peut entraver la liberté de la conscience de chaque personne

Suite à la décision totalitaire du Conseil constitutionnel, l'abbé de Tanoüarn rappelle que la liberté de conscience est un droit qui ne se décrète pas et rappelle l'enseignement du Docteur commun de l'Eglise Saint Thomas d'Aquin :

"Saint Thomas d'Aquin, au XIIIème siècle, était déjà un fervent défenseur
de la conscience, cette empêcheuse de déconner en rond, cette Antigone
ou cette Alouette (o Jeanne), si bien croquées par Jean Anouilh. Dans la
IaIIae Q19 a 5 (je parle de la Somme théologique) il explique que la
conscience est le "dictamen rationis". Dans notre langue française,
ondoyante et diverse, il n'y a pas d'équivalent (que je sache) au mot
dictamen. Il faut faire appel à l'allemand. On peut traduire : le diktat
de la raison. Pour Thomas, personne, ni roi ni prince, ni évêque ni
pape ne peut entraver la liberté de la conscience de chaque personne
lorsque elle se manifeste en dernier recours par un diktat
. On peut et
on doit informer les consciences défaillantes mais on ne peut pas
prétendre qu'elles n'ont pas le droit de se manifester
. Il n'y a rien au
dessus du droit d'une conscience humaine poussée dans ses retranchement
d'honnêteté et de justice
. Rien, même pas Dieu, ni la loi naturelle.
L'exemple que donne saint Thomas est amusant. Il pourrait d'ailleurs
s'appliquer pour une part à la société actuelle. Celui, dit-il, qui
pense qu'il est bien de forniquer et qui ne fornique pas commet une
faute contre sa conscience – dans l'Evangile on parle de péché contre
l'esprit.

Il y aurait évidemment une autre interprétation à la décision du Conseil
des sages. Je pars moi du principe qu'ils ont un moment oublié la
colonne du Temple, zapé la loi de 1905, gardienne de la laïcité. Mais on
peut penser que cette loi (en particulier son article 1) ils le
connaissent parfaitement. Simplement ils l'interprèteraient peut être
autrement que nous le faisons. Comment ? Eh bien ! Au lieu de
comprendre, comme nous le faisons tous que la loi s'arrête là où
commence la conscience humaine, peut-être les Sages estiment-ils à
l'inverse que, dans la mesure où c'est la République qui "assure la
liberté de conscience", alors il leur revient à eux (ils sont un peu la
République en dernier ressort) de déclarer les limites de la conscience
individuelle
. C'était la théorie de Hitler lorsqu'il a été élu
démocratiquement chancelier et lorsqu'il est devenu chancelier du Reich :
le représentant du peuple peut et doit délimiter le domaine dans lequel
la conscience a droit de s'exercer. Et il lui revient, par le fait
même, d'interdire à la conscience certaines zones considérées, du point
de vue de la conscience, comme des zones de non-droit.

La République se sortira-t-elle un jour de on péché originel, le Rasoir
national ?
La Cinquième aura-t-elle le courage d'admettre qu'elle est
fondée sur les iniquités sanglantes de la Première ? Ou est-ce que seule
l'Eglise catholique devrait faire repentance ? La question est grave
parce qu'elle en entraîne une autre sur le sujet qui nous occupe :
peut-on être un homme digne de ce nom si l'on ne reconnaît pas le droit
des consciences ?"

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