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Europe : politique

Elections européennes : le coup de grâce ?

Paul-Marie Coûteaux sort de son silence pour commenter dans La Nef les résultats des élections européennes du 7 juin :

PhotoPMC "Que conclure sinon que, si les électeurs se détournent d’un pouvoir grandissant, c’est qu’ils ne le reconnaissent pas ? En Europe comme ailleurs, le continent n’est pas reconnu comme le cadre légitime de l’action politique. Conclusion corroborée par le fait que l’abstention est supérieure à la moyenne dans les 2 pays qui ont dit Non au traité Giscard : 36 % de participation aux Pays-Bas, 40,6 % en France (…)

Les diverses droites dites populistes, anti-européennes, nationalistes ou souverainistes (…) enregistrent partout de nets progrès (…) Notable exception : la France, où les cinq partis « souverainistes » (mais qui n’osent même pas se nommer tels, ni d’ailleurs se nommer de quelque façon que ce soit, ce qui signe leur incroyable approximation intellectuelle), FN, PdF, MPF, DLR, CPNT totalisent 13,2 % des exprimés, soit à peine 5 % du corps électoral, envoyant au Parlement européen quatre seuls députés (26 en 1999)… cela malgré la nette victoire du Non en 2005 (…) Il faudra revenir sur les causes de cette bérézina, l’égotisme, l’indigence intellectuelle, la naïveté (…) Il faudra y revenir d’autant plus que ce reliquat d’opposition à la dislocation de notre nation, de notre État et de notre civilisation doit impérativement revoir ses discours, chefs et stratégies sous peine de disparaître (…)

Un dernier mot à l’adresse de ces étonnants chrétiens dont la majorité demeure favorable à l’Europe supranationale : comment peuvent-ils concilier la foi des Évangiles et la construction d’une autorité politique tout entière organisée autour des valeurs de l’argent et du commerce ? Comment peuvent-ils soutenir une telle dépossession de nos traditions, et de nos racines, oubliant la sentence de Jean-Paul II devant l’UNESCO, « la nation est la grande éducatrice des hommes » ? En soutenant la contrefaçon mercantile qu’est l’UE, ce n’est pas seulement la véritable Europe, ses civilisations millénaires et sa fragile paix qu’ils condamnent, c’est le sens même de la foi chrétienne qu’ils corrompent."
 

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6 commentaires

  1. 26 députés souverainistes et nationaux en 1999 ? Lesquels ? Avec les Chasseurs de l’époque ?
    P-M COUTEAUX semble annexer le passé pour mieux prouver ses assertions présentes, qui sont loin d’être fausses et inexactes dans l’analyse factuelle, mais qui négligent les causes politiques, sans de plus aborder vraiment la question du sens intellectuel exact de son combat.
    Quand il était élu, qu’a t il fait pour être un défenseur de l’union de tous avec tous (pour sortir du schéma diabolisateur qui divise la droite de la droite), pour définir le souverainisme qu’il se flatte d’avoir inventé, alors que c’est une impasse conceptuelle depuis le départ ? N’a t il pas fait voter Chirac l’européen en 2002 et Sarkozy en 2007 ?
    Il a lui donc aussi sa part dans l’échec : il a cru comme tous que crier au loup euroféraliste au moment des européennes au nom du bon vieux jacobinisme cocardier suffirait et il s’est lui aussi trompé, comme P de Villiers.
    Car pour être national, il ne faut attendre tous les 5 ans, mais l’être à TOUTES les élections et non par éclipses électorales, ne pas refuser à d’autres que soi le droit de l’être.
    Il faut aussi cesser de combattre le socialisme européen, en le qualifiant d’ultralibéral, tout en se revendiquant de l’étatisme oppresseur français.
    Bref, il faut être cohérent sous peine de déshérence.
    C’est bien qu’il reconnaisse bruyamment le problème. Mais il ne donne aucune solution.

  2. “Ces étonnants chrétiens dont la majorité demeure favorable à l’Europe supranationale” ne sont guère intellectuellement stimulés par, par exemple, des évêques à la COMECE ni par les rencontres des Bernardins à Paris où l’on reçoit nombres de technocrates bruxellois qui viennent comme le Président allemand dirent (sans être repris par le prêtre organisateur/animateur du débat) que l’UE soutient la vie.
    Aux Etats-Unis, c’est l’inverse des évêques font leur job mais des chrétiens votent Barack Obama.

  3. Assez d’accord avec P-M COUTEAUX sur la position des “chrétiens” européistes.
    Mais s’agit-il véritablement de chrétiens?
    D’accord aussi avec PG sur les contradictions de P-M COUTEAUX…

  4. Euh… en fait, ils n’étonnent pas tellement, ces “étonnants chrétiens”.
    50% des soit-disant “catholiques” français ne croient pas en la divinité du Christ. Vu comme cet angle, la fidélité à l’Evangile, c’est probablement le cadet de leurs soucis…
    Une chose à retenir tout de même : si la politique est le domaine des élites, l’évangélisation est l’affaire de tous les chrétiens. Nous vivons dans une France tellement déchristianisée que nous pourrions envier les contemporains de Clovis !
    Loin d’être un sujet d’abattement, c’est une chance : témoignons, partageons, affichons notre Foi, annonçons la grandeur et la Miséricorde du Seigneur !
    Nos contemporains errent de philosophie exotique en théorie fumeuse à la recherche de l’absolu… quand ce n’est pas un néant désabusé qui leur sert d’idéal. Rayonnons de l’amour du Christ ! Ayons des “gueules de ressuscités” !
    Il n’y a pas de meilleur témoignage qu’une vie de chrétien toute emplie de la présence de Dieu.

  5. Et que dire de ces “étonnants chrétiens” qui font de la politique en acceptant des alliances plus utiles à leur carrière qu’au respects des principes de l’Eglise? Appeler à voter UMP est étonant pour un chrétien… Je suis d’accord avec ce que dit Mr Couteaux, mais cela vaut pour chaque élection, les principes non négociables devraient être inscrits au coeur de chaque chrétien, et non se diluer régulièrement dans un vote utile ou un soi-disant moindre mal!

  6. Nous sommes un certain nombre, âgés entre 35 et 45 ans a nous être engagés en politique, après avoir fait nos preuves sur le plan professionnel et social (pères et mères de familles stables, engagements associatifs…) et le constat est pratiquement le même: on ne veut pas de nous. A la spéculation intellectuelle nous opposons l’expérience des réalités et du bon sens, alors que notre engagement est le plus souvent gratuit, les “pro” de la politique nous suspectent de vouloir prendre leurs places (et nous descendent par la même occasion).
    Nous avons essayé de changer les chefs, les discours et les stratégies, mais en vain.
    L’oligarchie règne sur une cité décadente: nous subirons le sort d’Athènes et de Rome.

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