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Culture : cinéma

Paul, apôtre du Christ au cinéma

Analyse de Bruno de Seguins Pazzis pour les lecteurs du Salon beige.

IndexRome, an 67 après Jésus-Christ. Paul de Tarse est emprisonné à la prison Mamertime par Néron. Condamné à mort, il attend son exécution. Luc l’évangéliste entre en contact avec lui grâce à la tolérance de Mauritius, préfet de la prison. Luc recueille les derniers écrits de Paul qui se remémore sa vie avant sa conversion au Christianisme, lorsque sous le nom de Saul, il persécutait les Chrétiens. Les Chrétiens persécutés à Rome s’enfuient, tandis que d’autres sont jetés aux Lions dans l’arène. Luc guérit la fille de Mauritius, mais rien n’y fait, Paul sera exécuté. Avec : Jim Caviezel (Luc l’évangéliste), Olivier Martinez (Mauritius, le préfet de Tullianum), James Faulkner (Paul de Tarse), Joanne Whalley (Priscilla), John Lynch (Aquila), Noah Huntley (Publius), Antonia Campbell- Hughes (Irenica), Alexandra Vino (Octavia). Scénario : Andrew Hyatt. Directeur de la photographie : Geraldo Madrazo. Musique : Jan A. P. Kaczmarek.

Le péplum, et plus spécialement le péplum biblique connaît depuis quelques années un regain d’intérêt. Pour Paul, apôtre du Christ, c’est un producteur américain, T.J. Berden qui après avoir noté l’existence d’une demande d’un public a produit d’abord en 2015, Pleine de Grâce (Dans les derniers jours de sa vie, la Vierge Marie se retire dans un endroit calme. L’apôtre Pierre vient à elle pour obtenir des réponses, accablé qu'il est par la responsabilité de la diffusion de la vie de Jésus au milieu d'un contexte troublé dans lequel les hérésies abondent. La mère de Jésus le guide dans sa recherche de réponses, lui donnant la paix si recherchée) réalisé par Andrew Hyatt avant de récidiver avec ce jeune réalisateur de 35 ans en lui confiant l’écriture et la mise en scène de Paul, apôtre du Christ.

Le critique, comme le spectateur chrétien et instruit, peut éprouver de l’embarras devant ce film. De l’embarras parce que toutes les intentions de cette réalisation sont profondément bonnes et que le travail est basé sur une documentation sérieuse et un respect de l’histoire de Paul telle que décrite par saint Luc dans les actes des apôtres. A partir de cette vérité historique et biblique, Andrew Hyatt montre d’une part la charité exercée par les premiers chrétiens, leur grand courage dans l’acceptation des persécutions et du martyre, d’autre part il développe longuement et à bon escient, le thème du pardon et de la miséricorde. Sur tout cela, il n’y a bien entendu, aucun reproche à faire.

Mais en même temps, le film est entaché d’une note hagiographique très simpliste, qui est accentué par des dialogues trop démonstratifs et une mise en image très réaliste. Il en résulte une tonalité didactique assez lourde à laquelle s’ajoute le jeu assez pesant des comédiens. Aucun n’échappe à ce travers général du film, qu’il s’agisse du Britannique James Faulkner (Bridget Jones : L'Âge de raison de Beeban Kidron en 2004), plutôt médiocre, du Français Olivier Martinez (Le Hussard sur le toit, de Jean- Paul Rappeneau en 1995), de John Lynch (Au nom du père de Jim Sheridan en 1993) et de Joanne Whalley, particulièrement mauvaise, respectivement dans les rôles de Paul, Mauritius, Aquila et Priscilla. Pas même Jim Caviezel, l’inoubliable interprète de Jésus dans La Passion du Christ (2004). La mise en scène, dont un plan séquence virtuose au tout début de film (l’entrée de Luc dans Rome) laisse espérer le meilleur, se révèle très vite peu inventive.

Tout ceci fait de Paul, apôtre du Christ un film qui peut décevoir les spectateurs les plus connaisseurs des évangiles, lesquels trouveront que la vie de cet immense apôtre aurait mérité un film plus puissant, mais qui, très honnête et généreux dans son approche, peut toucher un public moins averti et le pousser à réfléchir à partir d’une représentation juste et édifiante des premiers temps du christianisme.

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