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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Pas de ramdam pour les catholiques en carême

Pas de ramdam pour les catholiques en carême

Dans Valeurs Actuelles, l’abbé Danziec rappelle que le carême n’est pas le ramadan des chrétiens :

[…] Dans le Coran, on peut lire que la prescription du jeûne durant le mois de Ramadan émane de Dieu Lui-même. Allah indique avec précision les modalités de ce jeûne : « Mangez et buvez jusqu’à ce que se distingue pour vous le fil blanc du fil noir, à l’aube. Ensuite, faites jeûne complet jusqu’à la nuit » (Coran 2, 187). A l’inverse chez les chrétiens, le jeûne du carême relève d’une loi de liberté. Invités à renoncer à des formes de conforts, à l’image des quarante jours du Christ passés dans le désert, les fidèles s’attachent à se dépouiller dans leur quotidien du superficiel au bénéfice de l’essentiel : Dieu, leur âme et leur prochain.

Le chrétien est appelé à jeûner dans le secret et à se comporter aux yeux du monde comme s’il ne jeûnait pas « pour que ton jeûne soit connu, non des hommes, mais de ton Père qui est là dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret te le rendra » (Mt 6, 16-18). A l’inverse, le Ramadan, dans les quartiers de villes françaises à forte concentration islamique, s’accompagne d’une surveillance étroite de chaque musulman dans la “communauté des croyants”. Xavier Lemoine, courageux maire de Montfermeil, rapportait son expérience du ramadan dans sa ville. Lors d’une conférence, il évoquait la police des poubelles effectuée entre voisins pour s’enquérir de la stricte observance des prescriptions coraniques dans le quartier ou le piétinement des goûters des élèves chrétiens ou sans confession par les élèves musulmans dans les cours d’école de sa ville.

Lors du Ramadan, dès le coucher du soleil, tous les interdits cessent pour le musulman. Pour le chrétien il s’agit de faire œuvre de sacrifices discrets et de renoncements joyeux. De s’exercer patiemment à toutes les privations que sa conscience lui indique devant Dieu : l’alimentation, les écrans, tel ou tel plaisir anodin. Cette grande retraite annuelle des fidèles vise à renouveler les cœurs, par un soin plus diligent porté à la vie de prière et au travail des vertus de patience ou de générosité.

Comme le souligne Annie Laurent, docteur d’État et spécialiste du Moyen-Orient, alors que dans le Ramadan l’accent est mis sur l’exercice de la volonté et l’obéissance à Dieu qui en a commandé l’observance, le carême est une réalité avant tout spirituelle et personnelle. Le ramadan relève d’un pilier, d’un ordre dépourvu de toute signification autre que la soumission (qui est le sens même du mot « islam »), tandis que le carême relève d’une période de combat. D’un combat purificateur pour l’âme qui rappelle la haute valeur du sacrifice offert gratuitement. Il n’est en rien une période ascétique ou méritoire où l’on pourrait néanmoins compenser le soir ce dont on s’est privé durant la journée. Par un acte d’humilité de l’âme, le chrétien est prié de se souvenir de son état de pécheur et de sa vulnérabilité aux tentations.

Pour Hélie de Saint-Marc « si rien n’est sacrifié, rien n’est obtenu ». La leçon chrétienne du carême est de cette veine. Dans la société du moindre effort, elle a même la valeur d’une leçon de survie.

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