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Médias : Nouveaux médias

Pas de lien entre internet et la crise de la presse papier

Lu ici :

"Neuf pages produites par la Direction Générale des médias et de l'industrie culturelle […] qui mettent un sacré coup dans l'aile des discours d'une majorité de journalistes travaillant dans ce que l'on nomme parfois pudiquement "la presse traditionnelle'", c'est-à-dire la presse quotidienne, nationale et régionale. Une presse qui va mal, on le sait, on le répète. Une presse mise en danger par internet et son information gratuite, on le sait, on le répète aussi… Et bien non. […] Si l'on regarde les chiffres et les courbes de près […] que constate-t-on ? Qu'en 1945, les quotidiens nationaux, alors au nombre de 26, tiraient 4,6 millions d'exemplaires chaque jours. En 2010, ils n'étaient plus que 10 pour un tirage quotidien de 1,8 millions d'exemplaires. Une chute de 60% en 65 ans, mais qui a commencé bien avant l'apparition de l'information sur le web.

En 1980, les quotidiens nationaux ne sont déjà plus que 12 et leur tirage quotidien passe pour la première soit sous la barre des 3 millions d'exemplaires (2 913 000 pour être exact). Une chute de 35% qu'il est bien difficile d'imputer au web, même le minitel n'est encore installé que dans 55 foyers de St Malo, à titre expérimental, à l'époque. […] En 1996, les troupes se sont encore un peu clairsemé sur le champs de bataille. On ne compte plus que 10 quotidiens, et leur tirage frôle dangereusement la barre des 2 millions d'ex (2 151 000 ex), soit une nouvelle chute de 17% en 16 ans. Mais là encore, impossible d'accuser le web ou les réseaux. A cette époque, seuls 100 000 foyers français sont équipés pour surfer.

En 2001, 17% des foyers français sont équipés. Si tous les médias se penchent alors de près sur le web, celui-ci n'est pas encore suffisamment entré dans les usages du grand public pour être considéré comme un concurrent de premier ordre. En 2005, c'est le cas, puisque 40% des foyers français sont sur internet, un chiffre qui explosera jusqu'en 2010.
Dans cette période, les quotidiens voient alors leur tirage passer de 1 901 000 exemplaires par jour  à 1 830 000. Soit une chute de 4% seulement… […] Alors qu'entre 1945 et 2005, en 60 ans, 16 quotidiens nationaux ferment et que le tirage globale de la PQN recule de 59%, cette chute ralentir ces cinq dernières années, qui sont pourtant celles de l'explosion du web, de l'info en ligne et es réseaux. […] Mais alors, on nous cache tout on nous dit rien ? Qui est le responsable ? La télé ? La radio ? Ou, damned, les quotidiens eux-mêmes, qui ne sont pas adapté aux attentes de leurs lecteurs ?"

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9 commentaires

  1. Voilà une étude intéressante et effectivement surprenante. Mais la grogne de la presse ne cacherait-elle pas un contrôle et un accès restrictif à “la presse internet” avec taxe ou paiement à la clé ? Hummmm …..

  2. tous les journaux français disent la même chose.
    tous les journaux français sont de fait socialiste mondialiste immigrationiste. Bref, anti patriotique, anti catholique, anti libéral, anti famille, anti occidental, etc…..
    ajouter au fait que dès leurs plus jeunes âges les français sont crétinisés par le système et ses instruments, il n’y a pas d’autres explications
    oui, toute la presse française et ses journaleux méritent de crever
    et quand je pense que nous les subventionnons à coup de centaines de millions….

  3. C’est surtout qu’on ne peut éduquer les gens à la paresse, à l’oisiveté et à l’édonisme pur et leur demander de faire l’effort quand la même information (pré-mâchée et pré-formatée) arrive tout crû via la télévision…
    C’est une conséquence de la Révolution : ça ne gêne finalement qu’une poignée de journalistes qui ont encore la fibre du journalisme et qui sont de toute façon en dehors du système… Les autres, comme le dit si élégamment petitjean, pourront crever… encore qu’on puisse compter sur le puissant lobby de la Révolution pour les recaser à un endroit où leur venin pourra la servir encore longtemps…
    Le problème est d’ailleurs beaucoup plus profond que celui de l’édition du journalisme : les Français ne lisent plus… du tout (à part les romains best-seller du système).
    Ça n’augure rien de bon : sans formation, il est impossible de redresser la tête : nous avons besoin de chefs formés à la tête bien faite ET bien pleine…

  4. chiffres interressants, et, je suppose, indiscutables
    le fait semble pourtant certains que si les lecteurs se détournent, c’est qu’ils ne sont pas satisfaits
    je croyais qu’il existait des services spécialisés dans l’attente des clients, à moins que les lecteurs ne soient pas (et n’étaient pas) des clients, mais des “encartés”

  5. 94% des journalistes sont de gauche (source : Marianne)
    Plus de 60% des français ne font pas confiance aux médias

  6. L’étude ci-dessus, cela ne vous aura pas échappé, émane d’une institution gouvernementale, la Direction générale des médias et de l’industrie culturelle, dépendant du ministère de la culture (avec un droit de regard, me semble-t-il, des services du Premier ministre).
    Cet organisme public fait l’impasse sur plusieurs facteurs franco-français, le plus important étant sans nul doute le monopole de distribution et dans une large part d’impression accordé au Syndicat du Livre-CGT à la Libération-épuration, mettent un prix exorbitant sur la fabrication et la distribution de la presse, spécialement quotidienne (qu’il faut tirer et distribuer chaque jour). Lire à ce sujet l’excellent livre de Francis Bergeron, Le Syndicat du livre ou la mainmise communiste sur la presse, Éditions Difralivre, 1989 .
    Deuxième facteur : dans les pays voisins où la presse quotidienne se porte moins mal, la distribution se fait souvent à domicile de manière groupée, souvent par des mineurs qui ont le droit de se faire de l’argent de poche ainsi, et à faible coût : guère de foyer qui n’ait son quotidien national et son quotidien local aux Pays-Bas par exemple. Mais j’ai un sondage néerlandais sous les yeux indiquant que plus les sondés sont jeunes, moins il cherchent l’information dans les quotidiens (par définition payants).
    Troisième facteur : la désaffection pour la lecture suivie et approfondie, largement causée par la formation de lecteurs ne sachant plus lire correctement. Le temps moyen passé sur une page internet est ridiculement bas. Je constate en regardant le mode de lecture de mon propre blog, directement ou indirectement via d’autres sites, que peu de gens prennent le temps de rechercher une nuance, l’affinement d’un argument.
    Quatrième facteur : la dépendance de la publicité. Elle a été et reste très forte en France, et explique une unification de la production qui est elle aussi de nature à faire taire les voix discordantes. Il n’y a pas si longtemps le Figaro était financé à 80 % par les annonceurs. A quoi il faut ajouter que les journaux indépendants, facturés à leur prix de revient, en paraissent afficher un prix exorbitant.
    Cinquième facteur : la concurrence des gratuits. Je n’ai pas besoin d’expliquer qu’entre le boulanger vendant ses baguettes et celui qui les donne il y a forcément un avantage pour ce dernier, fussent-elles moins bonnes.
    Ajoutez à cela les charges et règlements très pesants, les lourdeurs administratives, les blocages et grèves de la Poste – autres spécialités françaises – voilà un sixième facteur que la Direction générale des médias ne mentionne évidemment pas.
    Et internet ? Ben oui, internet aussi fait du tort. Je vois très régulièrement des gens qui ne s’abonnent pas à “Présent” parce qu’ils s’informent sur internet, comme ils disent. Mais sur les sites qu’ils… citent, je vois qu’une bonne part des contenus provient précisément de la presse écrite, des agences de presse (payantes pour les journaux) voire de sources internet qui d’une façon ou d’une autre se professionalisent, fût-ce sans le dire : l’information peut être gratuite dans une certaine mesure, mais on atteint assez vite les limites de la gratuité.
    Les choses me semblent loin d’être aussi simples que ce que dit la Direction des médias.
    Et j’ajoute que la diversité de l’information quotidienne est de moins en moins assurée, faute de moyens. On retrouve de plus en plus de dépêches d’agence reproduites (légalement ou non) ou à peine retravaillées.
    En tout cas, en tant que directeur de journal d’opinion, je peux vous dire qu’il est de plus en plus difficile de faire admettre – surtout aux plus jeunes – que l’information puisse devoir être payante. Et je ne sais pas combien de temps cette presse d’opinion pourra survivre dans ces conditions.
    Amitiés
    Jeanne Smits

  7. Si je lis bien la courbe de l’article en lien, il y a
    -deux pics (un absolu en 1946 et un relatif en 1968-dont l’analyste ne dit rien-)
    -un creux relatif en 1952
    Aucune interprétation de ces deux extrema relatifs.

  8. Les journaux ne sont pas plus au service de la verité que les elus sont au service de leurs electeurs.

  9. La mise au point de Jeanne Smits mériterait, il me semble, d’être reprise hors-commentaire, ou mise en valeur.
    A moi aussi, le manque de lecture approfondie des jeunes générations fait peur.

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