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Homosexualité : revendication du lobby gay / Liberté d'expression

Pas de liberté de conscience pour les maires

Pas de liberté de conscience pour les maires

Grégor Puppinck, docteur en droit et directeur du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), commente sur le Figarovox le rejet de la Cour européenne des droits de l’homme de la requête introduite en 2015 par 146 maires et adjoints au maire refusant de célébrer des mariages entre personnes de même sexe :

La presse a d’ailleurs été informée de cette décision avant même les requérants, ce qui montre bien le caractère politique de la décision en elle-même. Ces maires ne prétendaient pourtant pas empêcher de tels mariages dans leur commune, ils demandaient seulement à ne pas être contraints de les célébrer eux-mêmes, sachant que tout élu municipal, et même le préfet, peut célébrer les mariages. C’est donc leur conviction elle-même quant à la nature du mariage qui est condamnée.

Ce jugement expéditif et arbitraire est d’autant plus révoltant que plus de 20 000 élus municipaux français, dont de nombreux maires, se sont déclarés opposés à la célébration de mariages entre personnes de même sexe. Ils n’ont plus qu’à démissionner ou à attendre d’être condamnés à des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Ils sont ainsi jetés en pâture aux associations LGBT qui pourront les poursuivre en justice et leur faire payer, au sens propre, leurs convictions.

[…] En fait, le progressisme s’avère intrinsèquement répressif et s’est d’ailleurs toujours présenté comme tel, comme marchant sur les cadavres des attardés du «progrès de la conscience humaine». Depuis qu’il a retrouvé quelque vigueur en faisant des réformes «sociétales» son nouvel horizon, le progressisme révèle de nouveau son intransigeance et actualise le mot d’ordre de la Terreur: «Pas de liberté pour les ennemis de la liberté»., Les «nouveaux droits» progressistes entrent en effet en collision avec les droits naturels: le droit à l’enfant se heurte aux droits de l’enfant, le droit à l’avortement ou au suicide assisté se heurte au droit à la vie, le droit au «mariage pour tous» se heurte à la liberté de conscience. Du point de vue progressiste, plus un droit est antinaturel, c’est-à-dire contraire à la nature humaine, plus il est perçu comme une haute manifestation de la liberté de l’homme, et plus il est élevé dans la nouvelle hiérarchie des droits. Inversement, les droits simplement naturels – respect de la vie, de la conscience, des droits parentaux, d’être élevé par ses parents – sont rabaissés, moins protégés car ils découleraient d’une conception plus «primitive» de l’homme.

Cette nouvelle décision de la CEDH ouvre la porte à des condamnations en série d’élus municipaux à l’instigation de militants de la cause LGBT. Le seul motif donné par la Cour à l’appui de sa décision serait que les élus agissent au nom de l’Etat, comme officier d’état civil, et non pas comme «particulier». On ne voit toutefois pas en quoi cela annihilerait leur conscience. C’est ce même argument qui est utilisé dans toutes les dictatures pour mettre au pas l’administration, et c’est contre lui que la liberté de conscience a été réaffirmée après-guerre.

La liberté de conscience est le fondement de toute liberté et de toute véritable démocratie, surtout lorsqu’il s’agit de la conscience des élus. Plus que jamais, il est choquant de voir cette instance oser se définir elle-même comme «La Conscience de l’Europe» ; l’unique conscience conviendrait mieux aujourd’hui. Et quel triste paradoxe de voir cette Cour, qui se prétend pourtant gardienne du pluralisme, contribuer ainsi – avec toute la force du droit – à l’imposition des nouveaux dogmes de la bien-pensance.

Par cette nouvelle décision, des juges de la Cour confondent, une fois encore, les droits de l’homme avec l’idéologie libérale-libertaire, et laissent l’État l’imposer par la force. Jamais les rédacteurs de la Convention européenne n’auraient eu l’indécence d’imaginer un seul instant que leur texte puisse un jour servir à imposer de telles iniquités. L’idéologisation des droits de l’homme est devenue aujourd’hui, et c’est terrible de devoir le dire, la principale menace qui pèse sur la Cour elle-même. Elle est aussi la principale cause de sa critique, légitime et nécessaire.

Il faut être un idéologue forcené pour ne pas voir que cette direction conduit tout droit à la catastrophe. La prochaine remise en cause de la Cour pourrait survenir dès le 25 novembre prochain, à l’issue de la votation par laquelle le peuple Suisse est invité à instaurer la primauté de sa constitution sur les jugements de la Cour de Strasbourg, comme le fit la Douma Russe en 2015.

En vertu de ce jugement de la CEDH, les fonctionnaires du régime nazi ne sont plus condamnables. CQFD.

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4 commentaires

  1. Tres grave

  2. Depuis 1789, “pas de liberté pour les ennemis de la liberté”. Toutes les grandes dictatures se sont fondées sur ce principe et l'”Union européenne” n’échappe pas à cette règle, même si la progression est plus douce, mais aussi plus insidieuse. Il faut espérer que des dizaines de millions d’Européens se réveilleront au printemps prochain pour faire barrage à cette dictature.

  3. Pour être efficaces dans ce combat, il est important de bien savoir de quoi on parle.
    Ce n’est pas un jugement parce qu’il s’agit de la procédure d’admission devant un juge unique alors que les jugements sont prononcés par une formation de 3 juges.
    C’est donc un déni de justice.
    En fait, on voit bien que les juges de Strasbourg choisissent les “cas” qui les intéressent selon leurs objectifs avoués, supposés ou déduits.
    Au bilan, on se retrouve avec une Cour suprême qui ne protège plus les citoyens des empiètements de l’Etat mais qui se fait le complice actif d’un totalitarisme idéologique.
    UNE TOTALE PERVERSION DE LA NOTION D’ETAT DE DROIT.

  4. La CEDH, instrument du totalitarisme européïste, au service de la perversion et de la subversion : avec cette Cour d’Injustice, sans doute peuplée de magistrats issus du Syndicat du “Mur des Cons” ou équivalents, on atteint le summum de l’ignominie en matière de droit. On attend une réaction du Saint-Siège, sans trop d’illusions dans le contexte actuel …

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