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Religions : Eglise orthodoxe

Orthodoxie : Rob Dreher s’explique

Henri nous avait informé de la conversion de Rob Dreher à l’orthodoxie. L’Homme Nouveau a souhaité en savoir plus et publie un entretien avec l’auteur de Crunchy Cons :

Dreher200_1 "Une fois catholique, j’ai été surpris et déçu : ce qui ressemblait, de l’extérieur, à une véritable unité, n’était qu’une façade. […] La plupart des prêtres évitaient d’enseigner quoi que ce soit de substantiel […]. J’ai fini par considérer la paroisse comme une "usine à sacrements" où l’on est ni guidé spirituellement par le prêtre ni épaulé par les autres fidèles. […]

Il y a 10 ans, un ami journaliste hésitait entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe. Je lui ai vanté les mérites du catholicisme et il m’a répondu : "mais tu ne comprends pas… j’ai des enfants à élever !" Il craignait qu’au contact de la tiédeur paroissiale, la foi de ses enfants s’étiole. Je lui ai répondu que tout cela n’avait pas d’importance ; ce qui comptait, c’était de savoir si la foi catholique était la vraie ou non. Eh bien, 10 ans plus tard, devenu époux et père, je me suis trouvé face au même dilemme que cet ami. […]

Ce qui m’a surtout poussé, c’est mon puissant désir d’être réconcilié à une Eglise, de vivre au coeur d’une communauté de fidèles réunis autour des sacrements, d’une liturgie belle et digne. Je reste fidèle au Pape : je prie pour lui chaque jour et je le défends à toute occasion. […] A l’époque où je venais de me convertir au catholicisme, je pensais bêtement que lire des choses sur la foi catholique, y penser et en débattre, revenait à en vivre. Quel idiot. Si j’avais seulement passé un peu plus plus de temps à faire connaissance avec la Personne de Jésus […]."

L’Eglise est sainte, mais Elle est composée de pauvres pécheurs qui ne sont pas meilleurs que les autres (et parfois pires) : c’est ce qu’un converti a souvent du mal à vivre. Mais si on peut déplorer le passage à l’orthodoxie de Rob Dreher, il ne nous revient pas de le juger. En revanche, on peut -on doit- se remettre en question et se demander si notre façon de vivre de la foi catholique est un témoignage pour le monde.

Michel Janva

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20 commentaires

  1. Je comprends tout particulièrement Rob Dreher. Venant d’une famille athée, j’ai fait la même expérience que lui lorsque j’ai eu des enfants. Chacun son chemin… Personnellement j’ai trouvé dans les communautés dites “traditionalistes” et fidèles au Pape ce que je cherchais. Encore une fois, si les communautés traditionalistes étaient mieux connues, on éviterait que des catholiques perdent la foi ou se converstissent à l’orthodoxie. Il manque à mon avis une vraie politique de communication à nos communautés tradis. J’espère que mon appel sera entendu…

  2. Autre commentaire sans lien avec le présent post (mais je ne sais pas où le poster, alors je doute qu’il soit publié…) : je viens de déjeuner avec mes collègues de travail. La conversation portait sur les débats télévisés d’hier soir entre les socialistes, et chacun y allait de son avis, diabolisant au passage JM Le Pen (ça fait toujours bien). Je n’ai pas ouvert la bouche. En regardant la cantine, je me disais que probablement 95% des personnes présentes n’avaient pas idée de la Vérité, celle de Dieu, qui nous guide aussi quant à nos opinions politiques. Et je me disais : dans le film Matrix, si le héros Néo (qui SAVAIT la vérité du film, c’est à dire que les gens pensent être dans un monde réel alors qu’ils sont des légumes endormis et sucés par un ordinateur géant, et qui leur donne en rêve l’illusion d’être dans un monde réel), si donc le héros Néo était à ma place, à table avec ses collègues parlant politique, qu’aurait-il envie de leur dire ? Participerait-il au débat sur les qualités et défauts de Ségolène par rapport à DSK, ou aurait-il envie de leur dire : “Mais ouvrez donc les yeux ! Vous êtes en train de vous faire sucer le sang par un monstre, et vous en êtes encore à pinailler sur des choses illusoires !”. Je n’ai malheursement pas vu toute la série des Matrix…
    Mais il n’en reste pas moins que la chose suivante m’apparaît évidente : nous ne sommes que des pelle-bêches dans les mains du Jardinier divin, et il ne faut pas que nous désespérions de voir pousser les mauvaises herbes. Lorsque le jardinier jugera opportun d’utiliser sa pelle-bêche pour ôter les mauvaises herbes (c’est à dire d’abord Satan), il le fera. Il nous dit seulement : “N’ayez pas peur”. Quand en 1947 la France était au seuil de la guerre civile et en proie à une crise économique, morale, sociale et politique énorme, la Vierge Marie est apparue à l’Ile-Bouchard, et la France a (provisoirement) rebondi. Alors, n’ayons pas peur…

  3. Je suis tout à fait en phase avec ce qui vient d’être dit.
    Je retrouve à travers ces remous l’atmosphère d’intolérance de la sinistre période post-conciliaire qui m’a vraiment choqué.
    Pour des partisans du dialogue inter-religieux et oeucuménique c’est “fort de café” … turc, bien sûr.
    Si les chrétiens “classiques”, ce que je suis, ne trouvent pas leur place dans la Grande Eglise il faudra bien qu’ils émigrent.

  4. Pas du tout d’accord alors, mais pas du tout !
    Alors on fait chacun sa petite sauce :
    Les cathos, ça me plaît plus, je vais voir les orthodoxes.
    Les ortho, ça me plaît plus, je vais voir les anglicans !
    Etc
    Il y a quand même certaines petites choses qui nous séparent de nos frêres orthodoxes : ils ne sont pas vraiment catholiques encore que je sache…
    Voilà bien du relativisme sous couvert de bien en plus !
    Subtile le Cornu, subtile !!!

  5. Avec tout le respect que l’on doit à l’orthodoxie, je vois dans l’Eglise catholique la seule arche de salut, laquelle s’adapte à tous les temps, à toutes les mentalités, à tous les besoins.
    La liberté que prône l’Eglise (même lorsqu’elle prêche le Christ-Roi, voir l’enclyclique de Pie XI sur la question) ne va pas sans responsabilité (Dignitatis Humanae) Il est dommage que des fidèles ne saisissent pas la chance de la liberté catholique.
    Enfin ! ils suivent leur consciences ces convertis et on ne peut le leur reprocher.
    La vie catholique, ce n’est pas que suivre des chefs ou faire partie d’une société, c’est aussi de prendre conscience de ce que nous sommes des dieux. Donc des êtres libres et d’une immense dignité, obéissant toujours à Dieu, et à Dieu seul.

  6. Cela aurait pu etre pire : il aurait pu se convertir à l’islam. :)

  7. @Maguelone
    “Il y a quand même certaines petites choses qui nous séparent de nos frêres orthodoxes”
    Si peu ! Beaucoup moins, en tout cas, que ce qui nous sépare de catholiques “progressistes”, tels Jacques Duquesnes, pour ne citer que cet exemple.

  8. Se retrouver bien au chaud, entre soi, dans une petite communauté bien agréable et bien protectrice… C’est ce que disent tous ceux qui vont dans des sectes.
    Aucun saint n’a jamais quitté l’Eglise catholique. Beaucoup de saints ont souffert dans l’Eglise et par l’Eglise.

  9. “Nous sommes des dieux”
    Expression malheureuse. Nous serons divinisés en Christ, certes. Mais pour l’instant nous sommes surtout des créatures.
    Le “vous serez comme des dieux” a déjà valu bien des déboires à l’humanité… Felix culpa, mais culpa tout de même.
    Quant aux Orthodoxes, ils ne sont pas encore catholique, mais notre foi est commune (trinité, eucharistie, sacrements), ce qui n’est pas le cas des autres communautés chrétiennes, et la succession apostolique est ininterrompue. Reste, non négligeable, la question pétrinienne. Mais il n’est pas sûr, et mon attachement au Saint Père n’est pas faible, que le chemin à parcourir vers l’unité sur cette question soit uniquement du côté des Orthodoxes. L’unité ne se fera pas sur des concessions, mais sur un approfondissement du rôle et de la signification de la charge pétrinienne.

  10. pour Three piglets
    Le chrétien ne peut pas “se convertir à l’islam”. Cela s’appèle l’apostasie. Le chrétien peut nier sa foi et devenir musulman.

  11. Question à Yves Daoudal :
    D’accord avec lui sur le fait qu’aucun saint n’a quitté l’Église catholique et qu’il faut imiter les saints qui imitent le Christ. D’accord avec lui, certainement, pour dire (et le vivre souvent) qu’il faut souffrir pour l’Église et parfois par l’Église dans son personnel, pour reprendre l’expression de Maritain.
    Mais, l’Église orthodoxe est-elle une secte ?

  12. Il n’y a pas “l’Eglise orthodoxe” mais des Eglises orthodoxes, ce qui pose aussi un problème d’oecuménisme.
    Cela dit, si mes quelques mots lapidaires pouvaient être ambigus, je précise que je ne considère certes pas les Eglises orthodoxes comme des sectes. J’évoquais seulement le processus psychologique de celui qui est mal dans sa peau et cherche un petit nid douillet.
    Merci de préciser “l’Eglise dans son personnel”. J’insiste sur le fait que RIEN (y compris aucune persécution d’une hiérachie dévoyée) ne peut justifier que l’on quitte l’Eglise catholique, qui a été fondée par le Christ sur le rocher qui est Pierre.

  13. Le démon a dit à nos premiers parents, vous serez des dieux, or ils l’étaient déjà, d’où le mensonge.
    Nous sommes des dieux en ce que nous sommes faits à l’image de Dieu, l’Ecriture en plusieurs endroits appelle les hommes “dieux”.
    Jean X 34
    “33.Les Juifs lui répondirent: “Ce n’est pas pour une bonne œuvre que nous vous lapidons, mais pour un blasphème, et parce que, étant homme, vous vous faites Dieu;
    34.Jésus leur répondit: “N’est-il pas écrit dans votre Loi: J’ai dit: vous êtes des dieux?
    35.Si la Loi appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, et si l’Écriture ne peut être anéantie (…)”
    Du site jesumarie.com traduction de la bible par le Chanoine Crampon.

  14. Ouh là!!! L’Eglise orthodoxe est séparée par un schisme pas par une hérésie (comme les protestants qui ont rompu sur la doctrine). C’est à dire que ce qui nous sépare est une question de “dicipline”, de mise en oeuvre de la foi : mais nous partageons la MEME foi, les MEMES sacrements, le MEME fonds spirituel (mystiques, pères de l’Eglise..)le MEME amour de la Ste Vierge.
    Ce qui nous sépare aussi c’est leur refus pour l’instant de reconnaitre un seul chef à l’Eglise en la personne du pape. Ils préfèrent des patriarches locaux et une collégilaité. Mais dans le Credo on ne dit pas je crois au Pape mais à l’Eglise “catholique” c’est à dire destinée à tous. Ce n’est pas une secte, au secours!!
    Le voyage de BXVI en Turquie a principalement pour objectif de faire avancer les procédures d’unité, de passer sur des ruptures surtout liés à l’Histoire. D’eux, nous avons beaucoup à recevoir en liturgie , en spiritualité et en pneumatologie (théologie du St Esprit), la formulation malheureuse du “filioque procedit” ou du “ne nous soumets pas” expliquent aussi ces blocages.
    Etudier l’art de l’icone par exemple ou prier avec eux l’HYmne acathiste à la Mère de Dieu est un régal pour l’âme.

  15. Merci à Yves Daoudal […] de préciser qu’il ne considère pas les Églises orthodoxes comme des sectes. Sinon je ne comprenais plus grand chose.
    Merci aussi de m’avoir corrigé en utilisant le pluriel. Je suis bien d’accord que rien ne peut objectivement justifier l’abandon de l’Église catholique. Je pense pour revenir au cas précis de Rod Dreher qu’il était effectivement mal dans sa peau dans l’Église catholique, et qu’il ne sait pas ce qu’est l’Église. Mais je ne pense pas qu’il cherche spécifiquement un coin douillet.
    Cette affirmation me semble réductrice et, pour le moins, elle ne recouvre pas toute la problèmatique. Plus que le pauvre Dreher, il me semble qu’il faut incriminer ce fameux personnel de l’Église aux États-Unis. Pour sa conduite scandaleuse et aussi parce qu’il n’a pas appris à Dreher ce qu’est l’Église. Disant cela, j’indique la cause, à mon avis plus dramatique que les effets produits dans le cas Dreher. Il ne s’agit pas d’une absolution.

  16. “Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise”
    La question du pape n’est pas une question de discipline mais de foi.
    Nous avons beaucoup à recevoir des orientaux, mais pas des orthodoxes. Saint Jean Chrysostome, saint Jean Damascène, saint Athanase, saint Cyrille d’Alexandrie, saint Cyrille de Jérusalem, saint Grégoire de Nazianze, saint Basile, saint Ephrem, sont des saints catholiques et Rome leur a donné le titre de docteurs de l’Eglise. Les liturgies byzantines (grecque et slavonne), arménienne, copte, éthiopienne, assyro-chaldéenne, syriaque, syro-malabar, sont des liturgies catholiques.
    Naturellement il faut tout faire pour que les orthodoxes, si proches de nous, retrouvent l’unité catholique, dans le respect de leurs traditions orientales.

  17. Les orthodoxes subissent la même crise que nous, comme tout le monde “chrétien”, par contrecoup de la crise générée par Vatican II, à ceci près que s’y sont ajoutées les destructions du communisme, avec la défiance d’une “Eglise” qui s’est compromise avec le régime.
    Lorsque l’on a l’occasion de regarder la chose de plus près, on est malheureusement témoin d’une divergence de foi beaucoup plus grande que ne le pensent communément les catholiques, à l’exception de l’apparat du rite. La morale est tout sauf la nôtre sur des points aussi essentiels que le mariage (on a droit à rien moins que trois mariages!).
    J’ai perdu beaucoup d’illusions quand, par le biais d’une amie intime, j’ai découvert ce monde-là, qui ne peut pleinement satisfaire que des esprits catholiques superficiels et soucieux des apparences, tel un Paul Morand et tant d’autres qui abandonnèrent l’Eglise catholique pour l’orthodoxe il y a plus de trente ans.
    Ceci dit, je ne nie pas qu’ici ou là, certains prêtres orthodoxes aient pu offrir en nos temps si difficiles plus qu’une liturgie digne, une vie spirituelle qui ne les fasse pas rougir…

  18. Il faut savoir rester très humble et miséricordieux face à ces cheminements différents , il n’y a que le bon Dieu qui puisse sonder les coeurs et les âmes.

  19. Je crois en effet que tout dépend de notre manière d’agir et de notre charité.
    Le mot clé est là.
    Je dirai également en pensant à un chant :
    “soyons toujours joyeux et prions sans cesse” (malgré nos faiblesses).
    Il faut toujours penser que la personne qui nous a blessés peut changer et demander pardon. C’est toujours possible (cf. Le fils prodigue).
    Comme l’a dit Yves Daoudal, les Saints ont souffert et notre Saint-Père souffre également de voir des dissensions dans l’Eglise catholique. L’actualité nous le montre bien.

  20. Historiquement l’eglise de Constantinople s’appellait eglise catholique ; ce n’est qu’apres la conquete par les turcs que la seule eglise restante est restée celle de Rome.Les latins n’ont pas lieu d’en être fiers puisque la chute de Constantinople decoule de la lâcheté des chretiens qui ont abandonné leurs freres grecs à la barbarie musulmane.
    Souhaitons que l’histoire ne se repete pas.

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