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Pays : Etats-Unis

On attend le Reynald Secher américain

Lu dans L'Homme nouveau :

G"Cette année, l’Amérique célèbre le 150e anniversaire de l’effroyable choc entre le Nord et le Sud qui fit 618 000 morts, un million de blessés et dévasta un territoire grand comme quatre fois la France. Pour les nordistes vainqueurs qui ont, bien sûr, écrit l’Histoire officielle, ce fut une « guerre civile ». Rien n’est plus faux. Le Sud vaincu n’a jamais cherché à s’emparer de la capitale, transformer les institutions fédérales, imposer ses convictions socio-politiques. Le Sud voulait vivre à part – et libre. Premier stigmate de la pensée unique. Le deuxième concerne l’esclavage. Il était légal à Washington et, quatre ans avant le début des hostilités, la Cour suprême réaffirma que la possession de Noirs en vue de leur soumission à un travail régulier était un droit constitutionnel. Les États du Nord comptaient des dizaines de milliers d’esclaves – New York s’enrichit en les parquant dès leur arrivée d’Afrique – et le président Abraham Lincoln, qui refusa à deux reprises de les émanciper, venait lui-même du Nord. Ce sont la culture et l’économie qui allumèrent le brasier – et non l’esclavage. Troisième soumission à la pensée unique : le mémoricide. Ici, l’Amérique rejoint la France dans le même rejet d’un devoir de vérité. Scandaleuse histoire : le génocide de 1864 rattrape celui de 1793 ; les « rebelles » du gouvernement de l’Union ressemblent à la « vermine » du Comité de Salut public ; les généraux Sheridan et Sherman qui ravagèrent le Sud-Est confédéré jusqu’à Savannah ont l’air de chevaucher avec les généraux Turreau et Westermann qui pulvérisèrent le bocage vendéen. Sheridan a écrit : « J’ai détruit plus de deux mille fermes (…) je continuerai mon oeuvre de destruction pour que la vallée soit impropre à la vie. » Turreau a noté : « Villages, métairies, bois, landes, genêts et tout ce qui peut être brûlé sera livré aux flammes. Seront passés à la baïonnette les brigands (…) y compris filles, femmes et enfants. » Même volonté d’extermination. Même obsession dans la tuerie. Même bureaucratisation du massacre. On attend maintenant le Reynald Secher américain."

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