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France : Société / Médias : Désinformation

Occupation de l’université de Montpellier par des activistes étrangers à la faculté

À Montpellier, le blocage de l’université Paul Valéry dure depuis près de 45 jours, sans que la préfecture n’ait décidé d’évacuer les manifestants. Jean-Luc Coronel de Boissezon, professeur d’histoire du droit à l’Université de Montpellier, accusé d’avoir laissé se dérouler une action punitive contre des activistes violents, répond à L'Incorrect. Extraits :

29595302_370595950088850_7506080362970055673_n"Tout a commencé par la très imprudente autorisation, manifestement imposée à notre doyen Philippe Pétel par sa hiérarchie, de ce qui lui avait été présenté comme une « réunion d’information » dans l’enceinte de notre faculté, organisée par quelques collègues syndiqués FSU de la Faculté des Sciences (ex-Université de Montpellier 2), qui appartient comme la Faculté de Droit (ex-Université Montpellier 1) à ce qui est désormais, depuis leur « fusion », l’Université de Montpellier.

En fait, la FSU locale avait, de son côté, annoncé la veille dans un communiqué passé relativement inaperçu qu’elle organiserait une « Assemblée Générale étudiants et personnels de l’Université de Montpellier sur le site de la faculté de droit ». Il y eut donc malentendu, sinon manœuvre, dès le départ ; tardivement informé de cela, notre doyen a demandé à des membres du corps enseignant d’être présents pour prendre la mesure de ce qui pourrait se passer. La réunion eut lieu à 18h dans un amphi du bâtiment 2. Dès l’arrivée, nous avons tous pu constater qu’il était empli d’une large majorité d’individus complètement extérieurs. Le caractère par suite illégitime de cette « AG » a été dénoncé par nos étudiants, minoritaires mais ayant si abondamment pris la parole pour s’opposer à tout blocage que l’AG n’a pas osé le proposer, peut-être eu égard également à la présence d’un certain nombre de professeurs. En outre, nos étudiants ont réussi à faire adopter le principe d’un vote électronique et non à main levée à l’avenir, ce qui bien évidemment invalidait toute future tentative comparable à celle de ce soir-là.

Néanmoins, le lendemain jeudi 22 mars, journée de manifestation où quelque 4 500 personnes défilèrent à Montpellier, une imprudence plus grave encore a été commise, celle d’imposer à notre doyen une seconde « réunion d’information » à l’issue du défilé, cette fois dans l’enceinte principale de la faculté, le bâtiment 1. Un groupe de syndicalistes quarantenaires, d’étudiants en Lettres et d’activistes, quasiment tous extérieurs à la fac cette fois encore, s’y sont installés vers 14h. En fin d’après-midi, ils ont unilatéralement décidé de voter l’occupation de l’amphi jusqu’au lendemain matin. […]

Pendant toute la soirée du 22 mars, sur les réseaux sociaux, les différents groupements d’extrême gauche montpelliérains ont appelé à converger vers la faculté pour renforcer les effectifs des bloqueurs et étendre l’occupation. A partir de là, tout n’a été qu’intimidations, insultes, puis finalement coups. Le doyen qui essayait de prendre la parole a vu le micro lui être arraché ; des étudiantes en droit qui protestaient ont été victimes d’attouchements sexuels ; plusieurs étudiants ont reçu des insultes et des crachats ; des chargés de T.D. ont été pris à partie et molestés ; enfin plus tard dans la soirée c’est l’un de mes collègues, le professeur François Vialla, qui a été frappé au visage et a eu la lèvre inférieure ouverte. […]

Vous êtes la cible d’une virulente campagne de presse, semble-t-il orchestrée par des activistes.  Avez-vous la sensation d’être victime d’une forme de harcèlement médiatique ? Qui est à la manœuvre ?  

Cette campagne de presse calomnieuse est emblématique de la fin dramatique de la déontologie journalistique, déjà constatée depuis plusieurs décennies dans notre pays. Dans cette affaire, des images de téléphone portable fournies par des bloqueurs, unanimement engagés à l’extrême gauche, ont été relayés par des organes et des journalistes de même orientation politique, puis finalement repris de façon grégaire par les médias grand public, sans aucune prise de distance et aboutissant à une hystérie collective, qui restera comme l’un des moments les plus orwelliens de l’histoire de la presse française. Comme dans l’œuvre  d’Orwell, « 1984 », ont été ainsi mises en place « les deux minutes de la haine », cette projection quotidienne, sur des écrans obligatoires, du visage d’un ennemi fantasmatique chargé de tous les maux et désigné à la vindicte des masses. Il y eut une première « minute de la haine » contre le doyen Pétel, puis une seconde contre moi. Presque aucun journaliste ne s’est déplacé. Ceux qui l’ont fait ont opportunément supprimé au montage les témoignages adverses, spécialement ceux de nos étudiants. […]

Nous sommes offerts en boucs émissaires par un gouvernement acculé à donner des gages à ses plus violents opposants. Il n’est pas moins évident que notre mise au pilori permet d’évacuer la question de la responsabilité du préfet de l’Hérault, qui a refusé de faire intervenir les forces de l’ordre, dont le doyen Pétel n’avait cessé de demander instamment l’intervention tout au long de la soirée. […]"

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