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L'Eglise : L'Eglise en France

Notre mission : réveiller les consciences anesthésiées par Mai 68

De Mgr Olivier de Germay, évêque d'Ajaccio :

Germay"[…] Aujourd’hui, il est clair que le fruit de Mai 68 a
déçu
. Par bien des côtés, notre société ressemble à un éternel
adolescent qui n’a pas assumé son rapport à la loi et qui pense encore
que la liberté s’acquiert dans la transgression. Et des transgressions,
nous en avons eu depuis 45 ans ! Elles sont venues progressivement, et
leur banalisation a eu pour effet d’anesthésier les consciences
. Il
serait injuste de parler d’anesthésie générale car, dans certains
domaines, le sens du respect de la personne humaine a progressé.
L’attention plus grande portée aux personnes handicapées, l’ouverture à
d’autres cultures, l’abolition de la peine de mort, par exemple, sont
des signes positifs.

Mais dans d’autres domaines, des idéologies ont
produit une sorte d’hypnose collective.
Citons simplement les 220 000
avortements annuels passant inaperçus, les expérimentations sur les
embryons, la banalisation des divorces
, le tout nouveau « mariage pour
tous » et bientôt peut-être l’autorisation de la GPA.

Dans ce contexte, le mouvement de contestation qui
est apparu sonne comme le début d’un réveil des consciences
. J’avoue
être très impressionné par les images de ces « veilleurs » – jeunes pour
la plupart – exprimant pacifiquement leur opposition à toutes ces
dérives. Ils ne jettent pas des pavés sur les forces de l’ordre, mais
ils entendent lutter contre l’aveuglement dont est frappée notre
société. Ils veulent réveiller les consciences.

Tel est bien notre rôle de chrétiens. Nous sommes
dans le monde mais pas du monde, comme dit Jésus (cf. Jn 17,15.16), et
il nous faut certainement apprendre aujourd’hui à nous situer d’une
manière nouvelle dans un monde qui n’est plus chrétien
. Nous ne pourrons
pas toujours éviter que des lois contraires à la dignité de la personne
soient votées, mais nous devons aider nos concitoyens à décrypter les
présupposés idéologiques
qui se cachent sous certains projets de lois
apparemment très généreux.

Nous ne pourrions le faire si notre souci premier
était d’être bien vus du monde
. Nous risquerions alors de penser et
d’agir comme le monde, ainsi que le disait récemment le Pape François
aux évêques italiens. Mais nous ne serions pas plus fidèles à l’Evangile
si nous tombions dans la tentation de mépriser ce monde ou de le fuir
avec l’illusion de construire, à part, un monde « moralement pur ».

Et surtout, nous ne pourrons jouer ce rôle si nous ne
nous efforçons pas de vivre en cohérence avec les valeurs que nous
défendons. Qu’il s’agisse du respect de l’immigré, du mariage, de
l’enfant à naitre ou de notre rapport à l’argent, l’Evangile nous
appelle à faire des choix radicaux et parfois crucifiants. Mais
peut-être est-ce là la grâce de notre époque : nous redécouvrons qu’être
chrétien, ce n’est pas être attaché à un modèle culturel, c’est faire
le choix un peu fou de renoncer à soi-même pour mener une vie nouvelle.
Pacifiquement, vivons en enfants de lumière ; éveillons !"

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