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L'Eglise : L'Eglise en France

Neuvaine de prière au Saint Enfant-Jésus pour la promotion d’une filiation vraiment humaine en France

Sans titre6ème semaine du dimanche 4 mars au samedi 10 mars

Thème de méditation de la 6ème semaine : La Présentation de Jésus au Temple

Pour aider à méditer sur le thème de cette 6ème semaine

PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE (Luc 2, 22-35)

L’évangile de l’Enfance selon saint Luc est écrit pour des chrétiens venus du paganisme. Il a donc le souci, pour accréditer son récit dont les faits sont étrangers à la plupart de ses lecteurs, de le replacer dans le déroulement de l’histoire en donnant quelques points de repères majeurs : l’empereur Tibère, le gouverneur Ponce-Pilate, le tétrarque Hérode, les pontifes Anne et Caïphe (cf. Luc 3, 1-2). L’évangéliste montre ainsi le sérieux de son récit au plan historique rendant crédible son témoignage. Mais il veut aussi, pour ses lecteurs, rattacher Jésus bien sûr à la grande tradition juive : ce pourquoi, dans son évangile et dans les Actes, il revient incessamment à ce point de départ qu’est la communauté de Jérusalem. Il montre ainsi combien la mission aux nations païennes, ad gentes, s’enracine dans l’élection d’Israël, comme l’a bien montré le livre du cardinal Lustiger intitulé La Promesse. L’ouverture universelle de la Nouvelle Alliance à toutes les Nations ne se fait pas sans cet enracinement dans la Promesse faite aux Juifs dans la première Alliance, une Promesse sans repentance, avec "l’adoption filiale, la gloire, les alliances, la Loi, le culte, les promesses et aussi les patriarches". (Rm, 9,4)

C’est la raison pour laquelle Luc s’attache, plus encore que Matthieu, à des rites juifs comme la circoncision de l'Enfant Jésus et sa Présentation au Temple, ce dernier événement étant compris par Siméon comme la Lumière révélée aux nations, aux "goyim". Il convient donc de bien comprendre les réalités célébrées en particulier dans cet événement de la Présentation de Jésus au Temple, réalités qui sont d'abord deux fêtes juives. Avec en premier lieu la purification rituelle de la maman.

C'était une purification rituelle et non pas morale, comme il faut bien le comprendre. Loin que l’acte sexuel soit sale et entraîne une purification morale, non bien sûr. C'est, au contraire, que le don de la vie qui l’accompagne est sacré, la procréation faisant participer la maman à la création. Aussi, après les neuf mois de la gestation, la maman doit-elle revenir à la vie normale, redescendre en quelque sorte de son piédestal sacré et redevenir touchable. Comme un calice : on ne le purifie pas parce qu’il est sale mais parce qu’il a touché au sang du Christ et qu'il faut le « désacraliser » (si l’on peut dire) pour le remettre dans un placard à la sacristie, dans l‘attente d‘un emploi ultérieur. Parce qu’il a été comme irradié par le sang du Christ et qu'il faut le rendre à la vie ordinaire en le rangeant dans un placard à la sacristie, jusqu’à une nouvelle mise en service pour laquelle il a été consacré. Le rite de la purification du calice fait cesser cette irradiation momentanée, qui n’est pas, bien sûr, un phénomène physique, nucléaire.

De même pour le lépreux et pour le mort dans l'Ancien Testament qui étaient considérés comme participants à un semblable mystère : celui d’un contact mystérieux avec le sacré. Aussi les corps du lépreux ou du mort sont-ils considérés comme intouchables dans l'Ancien Testament, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec le danger de contagion, comme on le dit trop souvent. La chair boursouflée du lépreux semblant le restituer au tohu-bohu originel et lui faire perdre ce "périmètre de dignité" qu’est sa peau, on ne l’accusait pas, on ne le traitait pas en exclu social ni même en contagieux sanitaire, mais on le tenait à l’écart comme un être qu’il était dangereux de toucher car participant mystérieusement avec le sacré qu'il rejoignait par l'effacement de son périmètre de dignité qu'est sa peau. Nous rejoignons les conceptions du sacré dans l'Ancien Testament notamment au regard de la mort, de la vie et de l'amour et le profond respect qu'elles entraînaient ce que notre époque désacralisée ne peut plus comprendre. Certes Jésus fera quant à lui changer du tout au tout cette conception du sacré, par exemple en prenant par la main la fille de Jaïre défunte ce qui était assez inconcevable pour un juif de toucher un mort…

Ainsi Marie, comme toute maman, devait être purifiée pour rentrer dans la vie normale après son enfantement considéré comme participation au sacré. Marie, devait l'être en plus en un sens caché connu d'elle seule et de Joseph car elle avait été ô combien irradiée, non seulement par l’enfantement maternel mais par le Verbe en son sein ! Mais cela donc nul ne le savait, sinon elle et Joseph, qui s'avancèrent au Temple pour la purification de Marie sans crainte aucune du fait de l'enfantement du Messie, le Verbe éternel fait homme, mais en voulant simplement se soumettre à la Loi, comme c’est dit trois fois : v. 22, 23, 24.

Notons que nos anciennes « relevailles » des mamans avaient un autre sens : bénir la maman et l’engager dans la suite de son chemin, avec les forces pour cela. Et louer Dieu de cette naissance. Mais elles n’avaient rien de péjoratif non plus, rien de soupçonneux envers la sexualité : il fallait simplement « se relever » de « couches » et reprendre la vie de tous les jours.

La deuxième fête juive célébrée en ce jour de la purification de la maman était, pour un garçon premier-né, la Présentation du petit mâle premier-né, pour louer Dieu d'avoir épargné les premiers-nés des Hébreux au seuil de l’Exode, la nuit de la Pâque. Dès lors le garçon était considéré comme "saint" et "consacré", (kadosh) et l’on faisait une offrande pour le récupérer : un agneau ou deux tourterelles et deux pigeons qui étaient l'offrande des pauvres (Lv 12, 8)

Mais notons que la scène telle que décrite ici par saint Luc n'a rien de rituel : il n’y a aucun prêtre, rien qu’un homme plein de l’Esprit et une femme prophétesse, tous deux âgés. D’autant que Marie et Joseph ne viennent pas pour récupérer l’enfant mais pour l’offrir à son Père et s’offrir avec lui ! D’où le choix de ce jour comme fête de la Vie consacrée par Jean-Paul II et le choix fréquent de ce jour pour la profession religieuse. Ainsi dans ce passage tout change de sens, tout s’amplifie ! On passe du "rachat", de la "récupération" par le rite liturgique de celui qui en étant premier-né était considéré comme consacré, à un rite d'offrande du Verbe éternel lui-même qui s'est fait homme pour nous et qui s'offre pour nous, offrande à laquelle ses parents s'associent et nous dans leur sillage… Le sacré se fait plus proche dorénavant, c'est la rencontre de Dieu avec l'homme en son Verbe fait chair et nous pouvons si nous l'accueillons demeurer dans une communion permanente avec lui, être consacrés par lui, sanctifiés par lui et être unis dans la Communion des Saints !

C'est donc la grande rencontre de Dieu avec toute l'humanité qui se réalise en son fils Jésus le Messie qui vient en ce jour de sa Présentation au Temple à la rencontre de tout homme pour se donner à lui et l'associer à sa sainteté, à sa vie divine ! Cette venue du Messie et son entrée dans son Temple, le prophète Malachie l’avait prédite, mais plus encore le prophète Daniel, en l'annonçant sur la parole de l'ange Gabriel pour dans 70 semaines d'années (70 x 7 = 490 ans) après l'annonce de la reconstruction du Temple après l'exil à Babylone, accordée d'après la Bible par le Roi Artaxerxès lors de sa 20e année, soit en 455 av. J.-C. Et Luc compte symboliquement 490 jours (= 70 semaines) entre l’apparition à Zacharie de l'ange Gabriel dans le Temple et la présentation de Jésus dans ce même lieu (6 mois de la grossesse d'Elisabeth + 9 mois de celle de Marie et 40 jours de la Naissance à la Présentation soit 490 jours ou 70 x 7 jours, à mettre en lien avec les 70 x 7 années de Daniel). Tel est pour Luc le sens profond de l’épisode : le Messie tant attendu notamment depuis l'apparition de l'ange Gabriel au prophète Daniel et de manière plus proche depuis l'apparition du même Gabriel à Zacharie accomplissait les prophéties en venant à l'Heure dite dans son Temple à la rencontre de son Peuple et de toutes les Nations lui la "Lumière des Nations" comme le proclame le vieillard Siméon en accueillant l'Enfant Jésus en qui il reconnaît le Messie !

Dès lors Siméon entonne son magnifique cantique d'action de grâces, le Nunc dimittis : "Maintenant Seigneur tu peux laisser ton serviteur mourir en paix Seigneur, comme tu l’as dit, parce que mes yeux ont vu ton Sauveur…Tu l’as préparé, tu l’offres à tous les peuples, lumière qui sera révélée aux nations et gloire de ton peuple Israël." (Lc, 2, 29-32). C'est le Ich Habe Genug de la cantate 82 de Bach : "C'en est trop, cela me comble ! J’ai vu ce que je voulais voir, je suis rassasié". C’est le chant des Complies de chaque soir.

Siméon bénit et loue Dieu d'offrir son Sauveur à tous les peuples ! La Révélation faite à Israël s’étend aux nations, qui « accèdent à l’élection d’Israël et en partagent la grâce » (J.-M. Lustiger, La Promesse, 2002 p. 15). L'universalité du Salut est arrivée ! Idée chère à Luc, ami des Samaritains et auteur des Actes des Apôtres : récit de la première évangélisation des Nations païennes. Le refus des Juifs accélèrera le passage de la Bonne Nouvelle aux Nations païennes sans pour autant annuler l’Économie du salut, la Promesse, dont ils sont tributaires, mais qui est étendue et annoncée à tous les peuples !

Mais, Jésus est dit signe de contradiction par Siméon… Le mystère douloureux de la Passion s’enclanche déjà sur le mystère joyeux de l'Enfance, ce que Gabriel n‘avait pas eu mission de dire à Marie, Siméon le lui révèle : elle sera associée à la Passion du Sauveur et son cœur sera transpercé par un glaive. Le Christ ne vient pas comme on l’attend. Il passe par la kénose, l'abaissement et le dépouillement de lui-même. C'est vrai aussi pour tout chrétien, Dieu ne vient pas à lui en lui promettant un chemin de facilité et de réussite superficielle mais d'oblation de lui-même dans l'abaissement et l'humilité…

Marie et Joseph furent étonnés de ces paroles de Siméon, même avec la lumière qui est la leur. Ils ne comprendront pas non plus la fugue de Jésus au Temple, nous dit plus loin le même Luc. Ils ont eu à grandir dans leur foi eux aussi !

Frère Jean-Marc Miele sv

A dire chaque jour de la 6ème semaine du dimanche 4 mars au samedi 10 mars

Dieu, viens à mon aide.
Seigneur, à notre secours.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,

Pour les siècles des siècles. Amen

Notre Père qui êtes aux cieux…

Prière : O très doux Enfant Jésus, présenté au Temple par la Vierge votre Mère, embrassé par le saint vieillard Siméon, et révélé à Israël par Anne la prophétesse, ayez pitié de nous. Ayez pitié de nous, Jésus Enfant, ayez pitié   de nous.

Je vous salue, Marie…

Prière du Père Cyrille de la Mère de Dieu (1590-1675)

Ô Divin Enfant Jésus, j'ai recours à Vous. Je Vous en prie, par votre Sainte Mère, assistez-moi dans cette nécessité, car je crois fermement que votre Divinité peut me secourir. J'espère avec confiance obtenir Votre sainte Grâce. Je Vous aime de tout mon cœur et de toutes les forces de mon âme. Je me repens sincèrement de mes péchés et je Vous supplie, ô bon Jésus, de me donner la force d'en triompher. Je prends la résolution de ne plus jamais Vous offenser et je viens m'offrir à Vous, dans la disposition de tout souffrir plutôt que de Vous déplaire. Désormais, je veux Vous servir avec fidélité, et pour l'amour de Vous, ô Divin Enfant, j'aimerai mon prochain comme moi-même. Enfant tout puissant, ô Jésus, je Vous en conjure de nouveau, assistez-moi dans cette circonstance ; faites-moi la grâce de Vous posséder éternellement avec Marie et Joseph et de Vous adorer avec les saints Anges dans la cour céleste. Ainsi soit-il. »

Invocations à l'Enfant Jésus

Ô Saint Enfant Jésus de Prague, je me prosterne devant vous.

Ô Saint Enfant Jésus aidez-nous à donner à notre pays des lois respectueuses de l'humain 

Ô Saint Enfant Jésus aidez-nous à ne pas nous trouver esclave de la dictature de l'individu surpuissant qui voudrait fabriquer des enfants à sa mesure et pour son intérêt mercantile ou guerrier ou les sélectionner en fonction de critères subjectifs et eugénistes.

Je vous demande de protéger les enfants. Accordez-leur de grandir sous votre regard.

Je vous demande de protéger tous ceux que j’aime. Accordez-leur de vous connaître et de vous servir.

Je vous demande de protéger les familles, plus particulièrement celles qui vivent des situations difficiles. Accordez-leur votre paix.

Je vous confie tous ceux qui se sont éloigné de Vous. Accordez-leur la grâce de la conversion.

Je vous confie tous ceux qui souffrent. Accordez-leur d’unir leurs souffrances aux vôtres et réconfortez-les dans l’épreuve.

Je vous confie les âmes du Purgatoire. Accordez-leur sans tarder la gloire du Paradis.

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