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France : Politique en France

Municipales : les appels de Marine Le Pen au localisme ne s’appliquent pas aux maires d’Orange et Bollène

Municipales : les appels de Marine Le Pen au localisme ne s’appliquent pas aux maires d’Orange et Bollène

Entretien de Jacques Bompard, maire d’Orange et président de la Ligue du Sud, avec Le Salon beige :

Jordan Bardella indiquait qu’il fallait rassembler tous ceux qui sont attachés à la nation française et Marine Le Pen avait déclaré être « prête à discuter » pour les élections municipales. Avez-vous été approché par le Rassemblement national pour discuter de ces prochaines élections municipales ? Êtes-vous en contact avec d’autres partis ( DLF, LR …) ?

Je pense que ces appels étaient d’heureuses initiatives… d’autant plus heureuses que, mise à part dans les scrutins où nous étions en concurrence, la Ligue du Sud a toujours fait appel à voter pour le candidat le plus à droite au deuxième tour des diverses élections (pour Hervé de Lépinau à la présidence du Conseil départemental de Vaucluse en 2015, pour Marion Maréchal aux régionales de 2015, Marine Le Pen au deuxième tour de la Présidentielle, ou les candidats FN ou LR qui étaient au second tour contre des candidats LaREM aux législatives de 2017) sans pour autant que la réciproque soit vraie. Mais pour répondre clairement à la première partie de votre question, non, le RN ne nous a pas approchés.

Ensuite, dans le cadre de mes mandats, ou de ceux des élus de la Ligue, nous sommes forcément en contact avec les élus et représentants des autres partis. Les rapports sont cordiaux parfois même chaleureux. La plupart des élus patriotes souhaiteraient travailler avec nous… Malheureusement, le système partisan est ainsi fait qu’un élu local, ou un représentant de parti, même s’il est d’accord avec ce que nous disons et ce que nous faisons n’agira pas sans l’autorisation de son parti… C’est cette mauvaise foi partisane qui tue notre pays.

Thierry d’Aigremont, secrétaire départemental du RN en Vaucluse a annoncé les candidatures de Xavier Magnien à Orange et Claude Besnard à Bollène ? Serez-vous, ainsi que votre épouse, candidats en 2020 ?

Marie-Claude et moi-même serons bien évidemment candidats et l’avons déjà annoncé dans la presse locale vauclusienne il y a plusieurs mois maintenant.

Je ne suis d’ailleurs pas bien sûr de la cohérence du RN tant dans le choix de ses candidats que dans le désir de combattre, à nouveau, la Ligue du Sud.

En effet, pour Orange le RN a choisi le neveu de mon épouse et pour Bollène un ancien élu de sa majorité… Le tout annoncé par Thierry Mariani, qui a bâti sa carrière dans le chiraquisme puis dans le sarkozysme sur l’anti-frontisme et l’anti-bompardisme… Tant de ressentiments relèvent plus d’attitudes d’amoureuses éconduites que d’une véritable démarche politique… Nombre de communes ou de cantons vauclusiens sont encore tenus par des socialistes, des communistes et autres partis qui sont responsables de la déliquescence de la France. Il est regrettable, par exemple, que le choix de la tête de liste d’Avignon, chef lieu du Département, ne soit toujours pas fait alors que c’était une ville qui devrait être gérée par une droite authentique depuis très longtemps… Je suis sincèrement triste de constater que mon résultat de presque 15 000 voix (40%) au second tour de la législative de 1993 sur la circonscription d’Avignon (avec l’étiquette FN) n’ait plus jamais été dépassé.

En 2014, Marine Le Pen appelait à voter pour Marie-Claude, moi-même ainsi que pour toutes les listes FN de France au nom de la gestion des communes d’Orange et de Bollène… Ce fut fort aimable de sa part, et très utile à son parti. Mais officieusement, le FN mit un terme à cette alliance quelques jours avant le 1er tour des municipales et officiellement après les sénatoriales. Depuis, la Ligue a remporté une communauté de communes et conservé la 4ème circonscription de Vaucluse et ce, face à l’intégralité du spectre politique. En somme nous traçons tranquillement notre sillon, nous défendons la mémoire et l’identité françaises, la sécurité et les deniers publics dans un contexte extrêmement difficile où l’État méprise notre peuple -« cette culture française qui n’existe pas » comme le dit Emmanuel Macron – réduit nos dotations et accueille toute la misère du monde. En un mot, nous essayons de promouvoir le bien commun.

Les appels de Marine Le Pen et de Jordan Bardella étaient intéressants car ils laissaient présager un nouveau fonctionnement politique, localiste et enraciné (des idées auxquelles j’ai toujours été attaché, qui sont les mots d’ordre de la Ligue du Sud et qui ont été employés par le RN pour la 1ère fois au cours des dernières Européennes). Ces concepts et ce qu’ils soutendent sont le parfait antidote au jacobinisme libéral de LaREM et de ses prédécesseurs.

Ces appels s’apparentent manifestement au chant des sirènes. Nous allons donc continuer notre combat comme nous le faisons hors des partis, et avec un certain succès, depuis 2005.

Plus largement, que compte faire la Ligue du Sud pour ces élections municipales ?

En créant la Ligue du Sud en 2010, nous avions fait le choix du localisme ce qui implique d’agir là où nous le pouvons.

Nous ne pensons pas détenir la Vérité, mais je crois que les très nombreuses années de militantisme que Marie-Claude et moi avons « au compteur » nous ont permis de développer une méthode de travail qui est applicable partout. En résumé, si la Ligue du Sud n’a pas vocation à s’exporter, notre méthode oui.

En 2013, nous avions effectué à Orange une session de formation qui avait été animée entre autre par Robert Ménard, Xavier Lemoine, des élus d’Orange et de Bollène etc… Nous allons donc réitérer cette session de formation le 7 septembre à Orange afin d’aider tous ceux qui souhaitent s’investir dans la vie publique. C’est notre humble pierre à l’édifice du redressement de notre pays et de notre civilisation. Contrecarrer toutes les politiques mortifères cela commence dès le niveau municipal et, dans ce combat là, ce n’est pas l’étiquette qui fait le courage, mais l’homme ou la femme qui mène la liste.

Plus localement et tout comme il y a 6 ans, nous serons prêts à apporter notre aide et notre soutien aux initiatives qui vont dans le bon sens. Nous avons fait savoir il y a quelques semaines au Général de la Chesnais que notre soutien et notre aide lui étaient totalement acquis. L’essentiel est de sortir Carpentras du Socialo-macronisme.

Enfin, le Vaucluse connait une situation administrative très compliquée. Au Sud, Pertuis risque d’être détachée du Vaucluse pour être rattachée aux Bouches du Rhône. Au « centre », Avignon et son agglomération vont très rapidement chercher à avaler de nouvelles communes pour payer leur inutile et dispendieux tramway. Dans ce contexte, et avec les transferts de compétence de plus en plus nombreux vers les intercommunalités, agir politiquement sans prendre en compte l’enjeu intercommunal est très risqué. Nous allons donc présenter ou soutenir de nombreuses initiatives sur les communautés de communes d’Orange et de Bollène. Le but étant d’assurer, sur des bassins de vie cohérents, la bonne gestion de l’argent des contribuables, ainsi que la défense de l’identité de la sécurité des Nord-Vauclusiens.

Nous travaillons donc, en attendant que les conditions soient réunies pour que tous les hommes de bonne volonté, au-delà des diktats partisans, travaillent ensemble pour redresser la France et l’Europe.

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