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Pays : Liban

Michel Aoun, leader de l’opposition

L’ancien Premier ministre maronite Michel Aoun s’est imposé sur la scène politique libanaise en remportant dimanche 15 des 16 sièges en jeu dans la région chrétienne au nord-est de Beyrouth. Le vote de dimanche, qui se déroulait dans la montagne du centre et dans la plaine de la Békaa, à l’est, constituait la troisième des quatre phases des élections législatives. Ces deux premières phases avaient été marqués par les triomphes de la liste sunnite de Saad Hariri (19 sièges), fils de l’ex-Premier ministre assassiné Rafic Hariri, et de l’alliance des milices chiites du Hezbollah et d’Amal (23 sièges).

Le scrutin de dimanche concernait sept circonscriptions et près de la moitié des sièges de la future Chambre des députés, à savoir 58 sièges sur 128. La dernière phase des législatives se déroule dimanche prochain dans le nord du pays, qui choisira 28 autres députés. Selon la loi électorale en vigueur, le reliquat des sièges sera réparti entre chrétiens (63 sièges) et musulmans (64).

Dans la circonscription de Baabda-Aley, l’une des plus cosmopolites du Liban où onze sièges étaient en jeu, les candidats d’Aoun ne se sont inclinés que de peu devant ceux présentés par le notable druze Walid Djoumblatt. En revanche, les protégés de Djoumblatt ont remporté les huit sièges à pourvoir dans son bastion du massif du Chouf, tandis que le Hezbollah chiite et ses alliés en remportaient dix dans la circonscription de Baalbek-Hermel, dans la Békaa, portant leur représentation à 35 sièges sur 128. Le ministre de l’Intérieur Hassan al-Sabei a annoncé que Michel Aoun et ses alliés ont obtenu dimanche un total de 21 sièges sur 58. C’est donc Aoun le grand vainqueur des élections de dimanche.

L’opposition anti-syrienne escomptait dominer la nouvelle Chambre des députés et conforter l’émancipation du pays de la pesante tutelle syrienne des dernières décennies en obtenant le départ du président maronite pro-syrien Emile Lahoud. Mais Aoun, symbole de la rébellion armée contre la Syrie à la fin de la guerre civile, conteste la pertinence du pressing de l’opposition pour obtenir le départ du chef de l’Etat, dont la reconduction à la présidence avait été imposée l’an dernier par Damas. L’ancien général estime que, le départ syrien acquis, le problème du Liban est de se débarrasser d’une classe politique corrompue et clanique, focalisée sur sa propre perpétuation.

Les partisans de ce militaire de formation de 70 ans, issu d’une famille de la classe moyenne de la banlieue de Beyrouth, le créditent d’une intégrité qu’ils ne prêtent pas aux hommes politiques qui ont su s’accommoder des 15 dernières années de protectorat syrien. "Que signifie l’unité de l’opposition? Ce n’est que du vide. Elle n’a pas de programme. Lorsque nous en avons présenté un, elle n’a pas voulu en discuter. C’est un pays qui doit être bâti sur des fondations saines, à commencer par la lutte contre la corruption au sein de l’Etat. Mais cela nous a valu l’hostilité de tous", a observé Aoun lundi lors d’une conférence de presse.

Michel Janva

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