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Mgr Barbarin : “Ce peuple a pris conscience qu’il représentait une force”

Le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, revient sur la mobilisation contre la loi Taubira :

"Il y a un an, vous étiez  le
seul cardinal français à avoir marché dans la rue pour manifester contre le mariage pour tous. Quel bilan tirez-vous de cet engagement?

Notre vocation peut se résumer dans la dernière consigne que Jésus nous
a laissée: «Vous serez mes témoins.» Je ne signe pas de pétition et je
participe très rarement à une manifestation, mais j'ai senti qu'il y
avait là un témoignage clair à donner, que c'était un enjeu majeur pour
mon pays et pour notre civilisation. Donc, je me suis dit: «J'y vais».
La première page de la Bible («A l'image de Dieu, il le créa ; homme et
femme il les créa…») a pour moi plus de valeur et de vérité que les
décisions de nos Parlements. Et même si plusieurs d'entre eux perdent la
boussole, les gens, eux, gardent le cap. Ils savent bien que le mariage, c'est l'union d'un homme et d'une femme,
qu'un enfant a besoin d'un papa et d'une maman… Ce témoignage a été
donné de manière pacifique. Les manifestations ont regroupé des gens
d'origines sociales, culturelles et religieuses très différentes. Dans
ce concert unique et qu'aucun autre pays du monde n'a su produire, les
chrétiens ont tenu leur place. Ensuite, nous avons vu se lever les
«veilleurs». Leur silence respectueux a interpellé la France. Ils
sentent qu'elle ne va pas bien, et ils désirent «veiller» sur notre
pays, sur sa démocratie, sa justice…

Mais tout cela semble sans lendemain…

Non.
Ce mouvement de fond aura certainement des suites, car tout ce peuple a
pris conscience qu'il représentait une force, et que l'on pouvait
résister à la marche inéluctable du soi-disant progrès.

Pour autant, ce n'est pas une bataille  mais une sorte de guerre qui est perdue?

Ce
n'est pas mon sentiment. Cela n'aura sans doute pas d'incidence
mesurable sur les prochaines élections, mais ce courant social et
politique – au sens large du terme – a pris conscience de sa force,
alors que jusqu'à présent, il n'avait même pas conscience d'exister.

Voyez-vous naître là une force politique?

Pas
au sens des partis politiques, ce qui est rassurant. Beaucoup
voudraient récupérer ces jeunes, mais ils refuseront de se laisser
embrigader. Un phénomène de cette ampleur, à la fois anthropologique,
social et spirituel, n'a pas d'impact immédiat du point de vue
politique. Je sourirais plutôt de ceux qui affirmeraient : «Cela va nous
faire des voix !» A moyen et plus long terme, je crois qu'il s'agit d'un
courant nouveau qu'on pourrait appeler d'«écologie humaine», pour
reprendre la formule de Benoît XVI. C'est une autre manière de regarder
la vie sociale et familiale et d'envisager le rapport au travail et au
pouvoir. Ils sont nombreux, dans notre société, ceux qui attendent
qu'une page se tourne, qu'on aille vers un changement en profondeur.
Tout cela, d'ailleurs, n'est pas sans rapport avec ce que l'on sent dans
l'Église depuis l'avènement du pape François."

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