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L'Eglise : Le Vatican

Mensuram bonam : pour les investisseurs catholiques

Mensuram bonam : pour les investisseurs catholiques

Rome a rendu public début décembre un texte de l’Académie pontificale des sciences sociales sur l’investissement dans une perspective de foi : Mensuram bonam (pdf 52 pages). Dans La Nef, Pierre de Lauzun analyse ce texte. Extrait :

[…] Visant plus particulièrement les institutions d’Église qui ont des fonds à gérer, afin de les aider dans la recherche de la stratégie la plus cohérente avec leur foi, il s’adresse aussi à tous les catholiques – et plus incidemment à toute personne. Mais on notera que ce nouveau texte, qui était prévu pour paraître sous l’égide du dicastère, sort finalement comme document de l’Académie Pontificale des sciences sociales, dont le cardinal [Turkson] est devenu chancelier. Ce n’est donc plus un texte magistériel, mais le lancement d’une réflexion et action collectives. Mais si plusieurs conférences épiscopales avaient abordé la question, c’est le premier document venant du Vatican à en traiter. Sans doute perfectible, c’est néanmoins une étape importante. […]

Plus précisément, le texte fait référence aux principes posés dans la Doctrine sociale de l’Église, selon le Compendium de la DSE : la personne et sa dignité (droits de l’homme compris), le bien commun, la subsidiarité et la participation, la destination universelle des biens de la terre, en y ajoutant la durabilité et le souci de la création, à la suite de Benoît XVI et de François. Le texte décrit ensuite la variété des voies qui peuvent être suivies: gestion directe des actifs, gestion collective (SICAV), investissement d’impact ou plus ciblés, etc. Il insiste en détail sur la nécessité d’un engagement actif dans le dialogue avec les entreprises comme avec les professionnels de la finance; ainsi que sur la coopération entre catholiques sur ces différents sujets. Quant au choix des méthodes de sélection, il admet plusieurs voies: l’investissement à impact (impact investing), ou le choix des meilleurs dans leur catégorie (best in class), évalués selon une série de critères et notamment les rapports de l’entreprise considérée avec ses parties prenantes. Le terme dominant dans la littérature profane sur le sujet, ESG (environnement, social, gouvernance), est évoqué plutôt positivement, mais sans être mis au rang de référence, la perspective de l’Église étant plus large et parfois différente.

Des développements appréciables sont alloués à l’approche par exclusion, favorite dans le monde anglo-saxon – tout en admettant la complexité de la question dans le cas des entreprises à activités multiples. Si dans certains cas l’exclusion demandée est totale comme pour l’avortement, dans d’autres la rédaction est moins nette et laisse une place appréciable à l’interprétation. Mais l’annexe qui les précise est quelque peu condensée et parfois expéditive. On peut comprendre par exemple que l’alcool (y compris le vin de la messe), l’armement et le nucléaire sont à éviter – ce qui est pour le moins contestable sous cette forme abrupte. […]

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