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France : Politique en France

Marion Maréchal espère une coalition avec Eric Ciotti et d’autres LR pour les législatives

Marion Maréchal espère une coalition avec Eric Ciotti et d’autres LR pour les législatives

L’union des droites reste un objectif pour Marion Maréchal, notamment pour les législatives. Extrait de son interview dans Nice-Matin :

Quel a été le déclic qui vous a poussé à rejoindre Eric Zemmour?

Quand il a émis le souhait d’être candidat, je me suis rapidement posé des questions car j’ai retrouvé chez lui la ligne économique, européenne et identitaire que je défendais déjà à l’époque au sein du Rassemblement national. Une ligne pas toujours entendue d’ailleurs. Et, disons le même, souvent combattue. J’ai retrouvé chez lui une volonté de rassembler les droites de manière très claire. J’ai considéré qu’il y avait un espace politique vide et qu’Éric Zemmour était en capacité de le remplir. Et puis, il a réussi à transformer cette volonté en réalité politique au sein de son électorat : la moitié vient du RN et de LR et il y a une part notable d’abstentionnistes. Et il a réussi à ébranler le cordon sanitaire entre fréquentables  et infréquentables qui séparait les électorats de manière artificielle.

Zemmour, catalyseur d’un chamboulement politique à droite à venir, selon vous?

Si Zemmour est qualifié pour le second tour, il y aura une accélération de la recomposition de la vie politique et une clarification probablement définitive au sein des Républicains. Tous les grands patrons de collectivités sont passés chez Macron, vous le savez, Estrosi, Muselier, Falco, Vassal. Et au second tour on sait déjà que Valérie Pécresse appellera à voter Macron, même si elle refuse de répondre. Chez LR nous allons assister à une bascule significative dans une alliance structurelle d’Horizons avec LREM. Alors se posera la question de la cohérence pour tout ce courant, porté par exemple par Éric Ciotti, minoritaire au sein de la direction, mais pas au sein des militants. Éric Ciotti a clairement indiqué qu’en cas de second tour Macron-Zemmour, il voterait Zemmour.

Le début d’une possible alliance pour les prochaines élections?

Il y aura une clarification, le moment de vérité. J’espère qu’Éric Ciotti et d’autres en tireront les conséquences et qu’à partir de là on pourra construire avec lui, avec eux, quelque chose en commun et ce dès les législatives dans le cadre d’une grande coalition.

Les sondages donnent Marine Le Pen au second tour, vous n’avez aucun regret?

Aucun regret, c’est un choix de conviction, je suis exactement là où je devais être. Je suis très prudente sur ces sondages, car il y a des indices sur le terrain très encourageants. Avec 120 000 adhérents, Reconquête! est le premier parti de France, le seul qui a de la ferveur dans les meetings... Zemmour a la capacité de construire un parti de gouvernement, précisément car il est capable de faire cohabiter des parcours, des sensibilités, des complémentarités. Chez Marine Le Pen, il y a toujours une petite tendance à s’enfermer dans des croisades solitaires et vouloir toujours fermer la porte à des alliances, à des personnalités.

Dans cette campagne on vous a peu entendu parler d’écologie, d’éducation…

Cette campagne a été une non-campagne, tous les candidats ont eu beaucoup de mal à pouvoir parler de leur projet. C’est lié au contexte, on est passé du Covid qui a tout écrasé avec ses restrictions sanitaires à la guerre russo-ukrainienne et à un président candidat qui a retardé son entrée en campagne, en refusant de se prêter au débat comme Marine le Pen, ce qui est d’ailleurs surprenant de sa part. Eric comme les autres en ont souffert. Pas de pouvoir d’achat non plus, en revanche, l’immigration et l’insécurité n’ont pas été mis de côté par Zemmour… Il avait justifié sa candidature au départ en disant: si je ne pars pas, le sujet civilisationnel sera occulté. Je pense qu’il a eu raison. S’il n’avait pas été là on serait passé à côté du bilan migratoire catastrophique de Macron, nous n’aurions pas parlé des émeutes à Sevran, de cet agriculteur qui a voulu protéger sa fille de ses agresseurs, par parlé non plus de Jérémy Cohen, ce jeune homme qui, à travers son histoire et sa mort terrible, est l’incarnation d’un ensauvagement structurel du pays. C’est Zemmour qui a forcé les candidats à en parler. On n’oppose pas pouvoir d’achat et identité, ce sont deux sujets qui se répondent et qui sont liés. L’immigration joue sur le pouvoir d’achat quand on est obligés de financer un modèle social ouvert aux quatre vents.

Quel regard portez-vous sur le Président dans le contexte de la guerre en Ukraine?

On ne peut pas lui reprocher d’avoir voulu maintenir le dialogue avec Poutine, puisque la seule issue dans ce conflit ne peut être qu’une recherche de médiation et une sortie de crise diplomatique la plus rapide possible. Mais la voie diplomatique d’Emmanuel Macron est affaiblie et assez peu cohérente. Son bilan géopolitique global est décevant. C’est dû à la manière qu’il a de conduire ses relations, mais plus généralement à l’affaiblissement de la voix française dans le concert des Nations, noyée dans une pseudo-diplomatie européenne. Une voix affaiblie aussi par la perception qu’en ont d’autres puissances à travers notre participation active au sein de l’Otan, considérée sous tutelle américaine.

Zemmour avait dit “je rêve d’un Poutine français”, qu’en est-il aujourd’hui?

Sans ambiguïté, il a été dit que la Russie était responsable de la violation des frontières ukrainiennes de la souveraineté et de l’intégrité du pays. Ce qui a été reproché à Zemmour et ce qui est très injuste, c’est d’avoir dit pendant des années qu’il fallait maintenir un dialogue entre la France et la Russie comme l’a toujours fait De Gaulle, comme l’a fait Chirac qui avait remis la Légion d’honneur à Poutine. Comme Sarkozy qui reprenait l’idée, en son temps, d’une Europe de Brest à Vladivostok. On nous reproche d’avoir précisément tenté d’alerter sur tout ce qui a provoqué cette guerre. Ce procès est injuste. Ce n’est pas parce que l’on explique sur le temps long que l’on justifie. En géopolitique on est contraint de discuter avec des régimes autoritaires et critiquables.

Le leader de l’opposition RN à Nice, Philippe Vardon, cornérisé au sein de son parti, peut-il, va-t-il, rejoindre Zemmour?

Au-delà de la politique c’est un ami, je connais ses qualités humaines et politiques, je sais que c’est un opposant redoutable à Estrosi. Ce serait un atout formidable s’il nous rejoignait, mais ce sera son choix. Eric Zemmour ne le connaît pas très bien. Mais j’ai eu l’occasion d’en parler avec lui. Et il lui reconnaît une capacité d’analyse très intéressante, je ne crois pas qu’il y aurait un quelconque problème à ce qu’il intègre Reconquête!, bien au contraire (…)

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2 commentaires

  1. Reconquête n’a pas 120000 mais 140000 adhérents

    120000 est le chiffre officiel, déjà vieux puisque datant de mars.

  2. Avec un tel sens politique, celui de la trahison, il est souligné ce soir par son résultat.
    Un tel arrivisme, un tel opportunisme, sont écoeurants.
    Comment avec un vue si courte, peut-on la croire capable de quoi que ce soit.
    Abandon, trahison, et vous lui faites encore confiance.
    Alors bien fait pour ceux qui sont tombés dans le piège (pot de miel) pour appâter les idiots utiles.
    Sans autant d’aveuglement ce soir c’est Marine le Pen qui serait en tête.
    Bien sûr on peut imaginer un manoeuvre mais, alors c’est juste de la tactique politicienne, c’est encore plus dommageable.

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