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Europe : politique

L’Union monétaire européenne, un système Madoff

Bernard Connolly, économiste sorti d’Oxford, a été pendant 17 ans fonctionnaire de l’administration européenne et chargé à ce titre de mettre sur pied la monnaie unique de l’Union. En septembre 1995, il publiait un livre sous le titre « Rotten heart of Europe » (publié en français chez Albin Michel sous le titre « La sale guerre de la monnaie européenne ». ). Dans le mois qui suivit, il fut mis à pied par Bruxelles. Il annonçait l’échec programmé de l’euro. 15 ans plus tard, il n’a pas changé d’avis. Il a écrit une étude, publiée le 14 mars par l’Institut Turgot. Extraits :

C "Jusqu’au début de la crise financière mondiale, l’Union monétaire européenne était peut-être l’exemple au monde le plus flagrant d’un système Madoff à grande échelle. Plusieurs pays de la zone euro (l’Espagne, la Grèce, le Portugal et l’Irlande), avaient des déficits courants élevés ou croissants, que ne justifiaient ni l’attrait d’une croissance rapide de la productivité, ni celle de taux de rentabilité attendus sur les investissements. En fait la croissance de la productivité ne cessait de diminuer, alors que les déficits y augmentaient […] Pourquoi ces pays se trouvaient-ils dans cette situation ? S’interroge Connolly. La réponse est simple : c’était la faute de l’Union monétaire. (Dans ces quatre pays), le niveau élevé de la demande intérieure n’était qu’un effet de la bulle mondiale de crédit. Cependant, la bulle y était considérablement amplifiée parce que le marché pensait qu’en l’absence de monnaies nationales, du fait de l’Union monétaire, il ne pouvait plus y avoir de crise financière".

Les Espagnols, les Grecs, les Portugais et les Irlandais vivaient à crédit et pensaient pouvoir toujours emprunter plus, pour rembourser leurs dettes tout en continuant de dépenser. C’est bien un système Madoff.

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6 commentaires

  1. Connoly néglige le passé plus lointain : le recours à lendettement des Etats, gagé non sur les budgets publics, et les ressources fiscales, mais sur le PIB, c’est à dire la société civile et l’économie privée, a commencé bien avant l’€uro, il y a 40 ans.
    Sortir de l’€uro sera sans doute la seule issue technique, mais cela ne résoudra rien dans l’immédiat.

  2. D’accord avec l’article et pg, sauf sur la sortie de l’euro qui pour moi (comme pour pg) ne résoudra rien. Le franc était une monnaie incroyablement instable à cause de nos politiciens. L’euro nous aura apporté un peu de stabilité et de discipline, même si malheureusement cela n’aura pas duré longtemps.
    La livre britannique en chute libre ruinent les Anglais qui ont pris leur retraite en France, et les ponctions annoncées en Grande-Bretagne, surendettée, vont faire souffrir les Britanniques qui pourtant ne sont pas dans l’euro.
    Pour compléter ce que dit pg, notre spécialiste de la finance aurait pu être plus complet en disant que la France elle-même était dans le même cas de figure, à cause d’une politique nationale irréaliste, démagogique, égalitariste, idéologique, anti-économique, centrée sur une augmentation du pouvoir d’achat sans lien avec la réalité économique. En fait, la plupart des pays industrialisés à commencer par le Japon et les États-Unis se retrouvent dans la même situation.
    À l’origine des problèmes de la zone euro, il y a quand même la crise planétaire, à laquelle les Européens ont contribué, sans être les seuls

  3. Oulala, le raccourci !
    Je crois que ce n’est pas l’euro qui est en cause, mais la politique de laxisme de Bruxelles, qui indique comme objectif de saine gestion d’un Etat, un déficit à 3 %.
    Or, la faillite des Etats vient du fait qu’ils vivent perpétuellement à crédit depuis 25 ? 30 ? 50 ? ans !
    Que les députés adoptent un budget en excédent de 5 % chaque année pendant 3 ans, en baissant les dépenses, et la vie éco reprendra, et la TVA rentrera … et Sarko sera peut-être même ré-élu …

  4. « Rotten heart of Europe » = “le cœur pourri de l’Europe”
    “Plusieurs pays de la zone euro (l’Espagne, la Grèce, le Portugal et l’Irlande), avaient des déficits courants élevés ou croissants”
    Je crains que la France soit à rajouter à cette liste (à moins que notre dette ne résulte pas de “déficits courants”?).

  5. Pffff : la dette est fictive.
    Faut pas la payer !
    Sans compter leurs 750 milliards…plus que le plan Paulson 750 milliard de $… Ils les sortent d’où ?…Ce n’est que du passe-passe entre banques centrales et Etats qui se garantissent à qui mieux mieux.
    Tt le pb vient de la création monétaire.
    Dès la création de la monnaie, elle est une dette ! cf taux Euribor et Eonia.
    ça c’est inique et usurier.

  6. Il ne serait pas extravagant d’inscrire dans la Constitution l’interdiction de presenter un budget en desequilibre, c’est la regle pour les etats des USA; on pourrait , accessoirement, rendre les elus responsables sur leurs deniers de toute infraction à cette regle.

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