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Religions : L'Islam

“L’islam : religion de paix ?” Oui, mais seulement au sein de l’islam…

C'est le thème de la dernière Petite Feuille Verte. Extrait :

"Islâm. Littéralement, ce mot signifie « soumission ». Le verbe correspondant, Aslama, veut dire : se soumettre, s’abandonner, se rendre, sous-entendu à Dieu. C’est pourquoi les fidèles de cette religion se désignent comme des soumis (« mouslimoun » = musulmans ; mouslim au singulier), ce qui ressort du Coran lui-même :

  • « Il [Allah] vous a nommés les soumis » (22, 78) ;
  • « La religion, aux yeux d’Allah, est vraiment la soumission » (3, 19).

Salâm. Littéralement, ce mot signifie « salut ». Souvent associé à « paix », il figure dans la salutation que les musulmans s’adressent les uns aux autres : As-salâm ‘alaykoum (« La paix [ou le salut] soit sur toi »), rendue familièrement par « salamalec ». As-Salâm (la Paix) est en outre l’un des attributs donnés à Allah par le Coran (59, 23). Comme tel, il est inclus dans la liste des 99 Beaux Noms d’Allah dont la récitation tient une place importante dans la dévotion des musulmans.

Notons cependant que des attributs moins pacifiques se trouvent dans cette liste : Celui qui donne la mort (Al-Mumît) ; le Vengeur (Al-Muntaqim) ; le Tout-Dominateur (Al-Qahhâr) ; Celui qui peut nuire (Ad-Dâr).

Cette formule signifie : « Soumets-toi [à l’islam] et tu auras la paix ». Elle laisse entrevoir toutes sortes d’avantages ou de bénédictions tels que la santé, la richesse, le pouvoir, la vie sauve, la sécurité, le paradis, etc., en contrepartie de l’adhésion à l’islam.

Aslim, taslam ! est employée pour convaincre de professer l’islam quiconque ne l’a pas encore fait ou y a renoncé. Elle a été largement utilisée dans l’histoire islamique, notamment lors des conquêtes politiques et militaires ; les djihadistes de l’Etat islamique (EI, ou Daech), d’El-Qaïda, de Boko Haram et autres l’ont actualisée en s’emparant de territoires en Irak et en Syrie, en Asie et en Afrique, ou lorsqu’ils commettent des attentats partout dans le monde et réduisent des personnes en esclavage.

Cette injonction repose sur un ordre d’Allah : « Combattez-les [les non-musulmans] jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition et que le culte soit rendu à Dieu en sa totalité » (8, 39).

Selon la Sunna (Tradition), Mahomet aurait lui-même confié à ses proches : « J’ai reçu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils confessent qu’il n’y a de divinité qu’Allah » (d’après Boukhari, cité par Johan Bourlard, Islam-islamisme, éd. Tatamis, 2017, p. 132).

La paix ainsi promise est donc conditionnelle. Elle s’apparente à une forme de chantage, au détriment de toute justice et du respect de la liberté de conscience. La dhimmitude (ou dhimma), statut juridique d’infériorité imposé par la charia aux juifs et aux chrétiens ressortissants de pays où l’islam est religion d’Etat, relève du même principe : elle a pour but ultime d’amener les dhimmis à se reconnaître musulmans. Ainsi, seront-ils bénéficiaires des mêmes droits que leurs compatriotes (cf. PFV n° 29).

Ces définitions montrent qu’en dehors de l’islam, rien ne peut assurer et garantir la paix aux hommes. Islam est bien synonyme de paix mais celle-ci est réservée aux seuls musulmans en leur qualité de « vrais croyants ». Autrement dit, pour bénéficier de la paix, il convient d’être soumis à Allah, comme l’a laissé entendre le roi Mohamed VI dans un discours prononcé à Rabat le 20 août 2016 à l’adresse du peuple marocain : « L’islam est une religion de paix, comme énoncé dans le Saint Coran : “Ô vous qui croyez, entrez tous dans la paix ” ». Par ces propos, le souverain chérifien entendait condamner le terrorisme commis au nom de l’islam, mais la citation coranique (2, 208) contenue dans sa phrase suppose une condition pour bénéficier de la paix : appartenir à l’Oumma (la Communauté des croyants). Alors, en tant que frères, les musulmans sont invités par Allah à entretenir des relations pacifiques entre eux.

  • « Les croyants sont frères. Établissez donc la paix entre vos frères. Craignez Dieu » (Coran 69, 10).
  • « Lorsque ceux qui croient en nos Signes viennent à toi, dis-leur : “Salut sur vous !”» (Coran 6, 54).

Ainsi, le souhait de paix qui tient lieu de salutation n’est praticable qu’entre des musulmans. Il « n’a pas à être employé avec les infidèles » (Jean-Paul Roux, Les Ordres d’Allah, Desclée de Brouwer, 2006, p. 127). […]

Dans le principe donc, la paix n’est concevable que là où règnent l’islam et la charia. D’où la bipartition géopolitique du monde établie par les juristes musulmans : d’un côté le « Domaine de l’islam » (Dar el-Islam), qui est celui de la paix et de la justice, de l’autre le « Domaine de la guerre » (Dar el-Harb), qui est celui de l’injustice et de la mécréance. Là, les musulmans, en tant que membres du « Parti de Dieu » (Hizb Allah), « sont appelés à porter leur message et leur système par les moyens pacifiques et la persuasion ou par la guerre » (Maurice Borrmans, « Le djihad », in A. Laurent, Vivre avec l’islam ?, éd. Saint-Paul, 1996, p. 76). […]"

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