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France : Politique en France

L’indécende de la gauche “morale”

L’indécende de la gauche “morale”

De Stéphane Buffetaut, élu de Vendée et ancien député européen, pour le Salon beige:

A Vichy, Emmanuel Macron a mis en garde contre toute manipulation de l’Histoire. Belle intention. Qu’il aurait pu traduire immédiatement en paroles et en actes en rappelant, par exemple, que  l’Assemblée nationale issue des élections qui portèrent le Front populaire au pouvoir, vota les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Qu’au sein de cette assemblée 87 parlementaires de la SFIO (le parti socialiste de Léon Blum) votèrent les pleins pouvoirs contre 29 qui votèrent contre. Que les radicaux-socialistes furent 65 à voter en faveur des pleins pouvoirs, 13 contre. Et l’on pourrait continuer la même litanie avec tous les groupes de gauche. Quant aux communistes, ils avaient été déchus de leurs mandats depuis que leur véritable chef, Staline, s’était allié à Hitler pour détruire et se partager la Pologne, et annexer au passage les Pays baltes. Maurice Thorez, le Secrétaire général du parti communiste français, avait, pour sa part, déserté pour se réfugier à Moscou afin de ne pas combattre les armées alliées de l’URSS.

Il aurait pu rappeler que, parmi les résistants de la première heure, les royalistes légitimistes, comme le comte Honoré d’Estienne d’Orves, qui fut parmi les premiers résistants fusillés, le Maréchal Philippe Leclerc de Hauteclocque, le général de Bénouville, furent plus nombreux et ardents qu’une gauche largement ralliée au Maréchal Pétain tels Jacques Doriot ou Marcel Déat. Quant au général De Gaulle, on sait l’attachement sentimental qu’il avait pour la monarchie.

C’est bien pourquoi la gauche, qu’elle soit extrême, de salon ou de rédaction, est d’une totale indécence lorsqu’elle prétend jeter l’infamie sur tel ou tel, supposé être l’héritier du fascisme ou du régime de Vichy et se faire ainsi l’arbitre des élégances « morales ». Vieille manœuvre stalinienne née dans l’entre deux guerres, pour disqualifier les adversaires des communistes.

D’autant que cette même gauche « engagée » a toujours soutenu les régimes totalitaires les plus infâmes. Elle admira Lénine qui ne concevait pas une révolution « sans terreur de nature industrielle », qui prit les décrets de terreur de rouge dès sa prise du pouvoir pour faire massacrer près de 80 000 prisonniers et otages, qui ordonna la création d’un camp de concentration par région russe. Elle divinisa quasiment Joseph Staline et parle encore avec tendresse de Trotski qui fut le patron de l’armée rouge et l’un des plus grands massacreurs du XXe siècle.

Le Monde, cette Pravda de l’idéologie politiquement correcte à la française, n’hésita pas à titrer « la ville est libérée » lorsque les Khmers rouges de Pol Pot prirent Phnom Penh. La suite est tristement connue : 2 millions de morts, un quart de la population exterminée. Le même organe de presse, avec toute la gauche salonarde, ne cessa d’aduler Castro, qui fit massacrer entre 15 000 à 17 000 personnes, soit cinq fois plus de victimes que le général Pinochet, emprisonner ou mettre en camps 100 000 Cubains et qui, lui, ne laissa pas rétablir la démocratie mais s’appuya sur son frère pour poursuivre son régime totalitaire post mortem.

Car, au fond, cette gauche française est toujours tentée par le totalitarisme et reste adepte de la formule de Saint Just: « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté », c’est-à-dire pour ses adversaires. Mieux, elle agit et parle comme si, finalement, il y avait des victimes qui n’importaient guère : les 25 millions de victimes de l’URSS, les 65 millions de victimes du communisme chinois, les deux millions de morts de Pol pot, le million de victimes d’Ho Chi Minh, les 150 000 victimes d’Amérique du sud – toutes ces souffrances, ces vies brisées et ôtées ne comptent pour rien ou sont minimisées par la gauche. Et, que l’on ne s’y trompe pas, les nervis marxistes léninistes qui essaient d’empêcher ou de saboter les réunions de leurs adversaires, qui cassent ou agressent, approuveraient l’élimination des « ennemis de classe ».

Ainsi la gauche « intellectuelle » française s’est toujours trompée. Mais, non contente d’avoir soutenu les régimes marxistes les plus immondes, elle montra aussi sa grande lucidité en soutenant, par exemple, l’ayatollah Khomeiny, grand défenseur, comme chacun le sait, de la dignité humaine et des libertés fondamentales!  Le seul mot “révolution” la fait se pâmer, quand bien même il s’agit d’une révolution islamiste ! On n’est pas fille de la révolution française pour rien, elle qui fut la matrice et la première expérience des totalitarismes modernes.

Aveuglée par l’idéologie, tenant le réel pour rien, elle est la digne héritière de Rousseau qui écrivit un livre sur l’éducation des enfants, l’Emile, et abandonna les siens ! Ainsi, elle se trompa toujours et sur tout, soutint les régimes totalitaires les plus infâmes mais n’en prétend pas moins décider souverainement de ce qui, en politique, est le bien ou le mal.

Cette prétention indécente est insupportable. Et le plus étonnant est que la droite molle, dite “de Gouvernement”, s’est toujours soumise aux injonctions soi-disant morales de cette gauche pseudo « éclairée » d’une écœurante hypocrisie. Elle qui n’hésitait pas à s’opposer à l’extradition des terroristes italiens des brigades rouges et dont certains membres trouvent encore des excuses aux terroristes islamiques.

Il est plus que temps de dénoncer et de rejeter cette instrumentalisation d’une fausse morale, de dénoncer l’hypocrisie monstrueuse des néo-marxistes et des libertaires qui, moins que quiconque, peuvent prétendre dire ce qui est le bien et le mal. Ces nouveaux clercs, écœurants de suffisance et geignards dès que l’on abat leur masque, doivent être confondus sans ménagement afin qu’une fois pour toutes, cette « intelligentsia » soit enfin tenue pour ce qu’elle est : la plus infâme imposture contemporaine.

 

 

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6 commentaires

  1. Texte magistral et vrai. Merci Mr Buffetaut. Merci SB.

  2. ile est bon de le rappeler, de le dire et le redire
    Merci

  3. Très bon article sur la culture de mort qui hante les placards de la gauche matérialiste par nature. J’irais plus loin en disant que l’idéologie de gauche est une crédulité, une religiosité, un sectarisme totalitaire. Qui peut croire aujourd’hui à l’irrationnel matérialisme qui sous-tend la fausse morale de Gauche ? Le nihilisme a englouti la gauche laïcarde. L’oxymore ‘cancel culture’ digère la gauche et la réduit à une peau de chagrin sur laquelle s’agrippent encore les cousins macroniens et les pécressiens. Le retour du réel crée un tapis roulant sous leurs pieds d’argile et ils doivent courir après la raison et le bon sens qui siègent dans les peuples de droite liés à une sorte de transcendance révélée. Chez l’admirable Kelly qui nous sert ‘un salon de plateau’, il n’y a plus que le pauvre et malheureux Marc Menant pour sous-vivre dans une illusion de transcendance rationaliste, cet opium des peuples de gauche. Il ne sait pas que sa liberté sera libérée demain par une relation vivante avec la radicale nouveauté : Jésus-Dieu.

  4. remettre les pendules à l’heure … mais qui le fait dans les grands médias ? qui aurait pu répondre à celui qui parlait de nasi dans euthanasie : et socialisme dans nazi !
    soit les gens sont ignorants, soit ils font l’autruche
    Comme ce texte est vrai !!!!

  5. 👍👏👍👏👍👏👍

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