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France : Société

L’identité avant la souveraineté

Analyse de Ligne Droite :

Capture d’écran 2018-07-03 à 20.31.29"Comme le faisait remarquer le grand dissident soviétique Alexandre Soljenitsyne, il est plus grave pour un peuple de perdre son identité que sa souveraineté : la souveraineté étant de nature politique, on peut toujours la recouvrer un jour, comme le montrent la Russie et les pays de l’ex-pacte de Varsovie. En revanche, si un peuple perd son identité, il disparaît tout simplement. Aussi, pour Ligne droite, l’impératif d’identité doit-il passer avant celui de souveraineté. Et la droite nouvelle doit se positionner clairement, non comme souverainiste, mais comme défenseur de notre identité.

Notre identité en péril

Car aujourd’hui notre identité, tant française qu’européenne, est gravement et mortellement menacée. Elle est menacée par l’immigration de peuplement qui provoque une substitution de population en Europe occidentale, accentuée par l’effondrement de la natalité autochtone et par la propagande du Système en faveur du métissage et de la « diversité ». Si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, d’ici une vingtaine d’années les Européens deviendront minoritaires dans un nombre croissant de leurs villes.

Elle est aussi menacée par le développement de l’islamisation, conséquence de l’immigration. Car l’islam est une religion prosélyte qui contredit les valeurs de notre civilisation et qui s’impose de plus en plus dans l’espace public. Alors même que les prétendus « laïcs » ravivent une attitude intolérante vis-à-vis du catholicisme.

Notre identité européenne est également menacée au plan culturel par l’américanisme, véhiculé par la publicité et les grandes entreprises mondialisées, ainsi que par le système médiatique. Au surplus, le politiquement correct diabolise de plus en plus notre identité comme notre histoire. Il somme les Européens de se repentir de tous les crimes possibles, y compris celui de vouloir, comme les autres peuples, préserver leur identité, de même qu’il somme les Européens de se plier aux mœurs et aux usages des allogènes. Il véhicule le nihilisme et la haine de soi.

Le souverainisme, séduisant mais trompeur

Dans ce contexte, une partie de l’opinion européenne est aujourd’hui tentée par le discours et les solutions souverainistes, qui proposent notamment de s’abstraire de l’Union européenne. Cela s’est déjà traduit par le vote britannique en faveur du Brexit, par la progression des revendications régionalistes indépendantistes (la Catalogne, l’Écosse ou la Corse) et, d’une façon générale, par le vote en faveur des candidats souverainistes. En France, le thème de la sortie de l’euro, qui a notamment été porté par le Front national, se rattache aussi à cette idéologie. Mais si le discours souverainiste séduit, il est malheureusement trompeur.

Nous vivons en effet dans un âge multipolaire marqué par le retour des grands blocs civilisationnels, économiques et militaires ainsi que par la marginalisation inexorable des Européens qui constituent une part déclinante de l’humanité. En 2100, ils représenteront seulement 10% de la population mondiale, Russie comprise, d’après les projections démographiques moyennes de l’Onu. Face à des nations rassemblant des centaines de millions, sinon des milliards, d’hommes et de femmes, comme la Chine et l’Inde, seuls auront la parole les grands blocs civilisationnels, économiques et militaires. Pas les micro-régions ou les micro-États arc-boutés sur un patriotisme de pacotille ou de restriction. Comme ceux dont rêvent ces régionalistes qui veulent la souveraineté de leur contrée mais ne trouvent rien à redire à l’immigration qui la submerge.

L’idéologie souverainiste fait croire qu’il serait possible d’inverser le cours de l’histoire et de retrouver les grandes nations européennes des siècles passés, lorsque les Européens étaient plus nombreux que les Africains, mais ce temps ne reviendra pas.

Le défi est civilisationnel, pas seulement national

Les migrations de peuplement correspondent en outre à un phénomène civilisationnel et pas seulement national. Car tous les pays du Nord se trouvent confrontés au même défi, celui des migrations croissantes en provenance du Sud. Face à ce défi, comme face à celui qu’annonce le terrorisme islamiste, tous sont irrémédiablement solidaires. Comme ils sont aussi solidaires face aux conséquences économiques et sociales désastreuses de la dérégulation du marché mondial. Or, cette réalité est complètement ignorée par les souverainistes qui refusent de voir que la souveraineté nationale ou régionale dans une Europe impuissante, tiers-mondisée, vassalisée ou islamisée n’existerait tout simplement pas. Ce type de souverainisme incarne chez nous le retour du vieux paradigme de « la France seule », dans un monde qui s’écroulerait autour d’elle. Mais ce patriotisme nostalgique n’est qu’une duperie.

Seule la puissance garantit l’identité

La souveraineté ne garantit en effet l’identité que si elle est associée à la puissance. C’est pourquoi l’avenir des Européens ne peut plus résider dans le repli sur leurs petites patries, sortes de futures « réserves indiennes », mais doit au contraire s’affirmer dans la constitution d’une Europe puissance, une Europe cuirassée, seule capable de nous permettre d’exister dans le monde dangereux qui vient. Aujourd’hui, des milliards d’hommes et de femmes se trouvent en concurrence les uns avec les autres et en mouvement les uns contre les autres : dans ce monde-là, la puissance en Europe ne peut plus être seulement régionale ou nationale mais doit devenir continentale. Le souverainisme n’a désormais de sens qu’au plan civilisationnel et continental, c’est-à-dire pour assurer le retour de la puissance, de la liberté et de la prospérité de tous les Européens ainsi que la sauvegarde de leur identité.

La droite nouvelle dont la France a besoin doit donc se positionner clairement sur cet enjeu majeur en portant ce message simple mais vital : on ne préservera pas notre identité par le retour à la souveraineté de nos petites patries mais on sauvera notre civilisation par la constitution d’une Europe puissance.

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