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Pays : Liban

Liban : division chiite ?

L’attitude scandaleuse du Hezbollah semble avoir créé un ressentiment à son égard, y compris ches les Libanais chiites. Le mufti chiite de Tyr et de Jabal Amel, Ali el-Amine, a ouvertement critiqué le Hezbollah, soulignant notamment que le directoire du parti avait mal estimé les données internationales lorsqu’il a pris la décision d’enlever les deux soldats israéliens. Dans un entretien accordé à la LBC (chaîne créée par les Forces Libanaises), el-Amine a déclaré qu’

"il n’est pas concevable, sous le couvert de l’unité des rangs et de la solidarité, d’occulter le débat sur les résultats et les causes [de la guerre] et sur la part de responsabilité dans cette guerre. [La population] réclamera des comptes de plus en plus et se posera des questions sur ce qu’il est advenu de la cause, de sorte que des changements se produiront".

"Que le Hezbollah ait provoqué ce conflit ou qu’il y ait été entraîné, le résultat est le même : les gens n’étaient pas préparés à cette guerre. Nous n’étions préparé ni au niveau des abris ni au niveau des moyens de subsistance les plus élémentaires. Les Israéliens bénéficiaient d’abris luxueux alors que nous, nous étions à l’air libre. Lorsque l’on veut se lancer dans une telle guerre, il faut s’y préparer sur tous les plans."

L’uléma chiite a réfuté la thèse de la «victoire» entretenue par le Hezbollah :

"Nous avons tenu bon, nous avons fait face à l’agression et les combattants ont résisté avec courage, mais on ne peut pas parler de victoire. Il n’est pas honteux de dire que nous n’avons pas remporté de victoire. Les pertes que nous avons subies sont de loin supérieures à celles qu’a subies l’ennemi. […] Nous espérons que les derniers événements auront contribué à dégager une conception nouvelle de la relation [du Hezbollah avec l’Iran]. Tous les slogans dans la banlieue sud et dans les régions du Sud mettent en évidence une allégeance envers le guide Khamenei. Il s’agit d’un lien organique entre maître et soumis. Mais nous espérons que l’Iran se laissera convaincre que les chiites dans chaque pays ont leur spécificité nationale et que ses relations avec eux devront passer par l’État et non par un parti ou un individu."

Le mufti a contesté le choix du Hezbollah de ne se référer qu’au guide suprême de la révolution iranienne, choix qui lui implique de s’en remettre à l’Iran pour toute décision d’ordre stratégique. En somme, le mufli chiite, souhaite que les chiites libanais se rallient au projet d’un Liban multiconfessionnel et indépendant de toute ingérence, y compris iranienne. Vision utopique ? Si c’est un chiite qui le demande…

Michel Janva

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