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France : Laïcité à la française

L’homme ne vit pas seulement de pain, ni même de soins

D’Arnaud Bouthéon, cofondateur du Congrès Mission, dans Le FigaroVox, à propos de l’interdiction des messes publiques :

[…] Les chrétiens ne sont pas là pour convaincre ou se convaincre intimement mais pour être, pour annoncer et pour faire.

Le christianisme n’est pas une gnose intimiste ; il est une affaire de lien, de relation, de corps et même de chair. De tout temps, il est la religion de l’incarnation, du lien et du risque ; il n’a jamais été la religion de la conviction privée, ni une philosophie du «care» hygiéniste. À la communication de crise par écrans interposés, les chrétiens préfèreront toujours la communion du geste humain offert et exposé.

Pour cimenter l’unité d’un pays tétanisé par le confinement et la barbarie islamiste, dans ces moments de crise, en particulier face au surgissement de la mort, le besoin de consolation humaine et spirituelle semble immense. Ce besoin convoque des ressources que la République laïque ne peut offrir. Peut-elle humblement le reconnaître? Peut-elle admettre qu’en ces temps difficiles, des corps intermédiaires comme les paroisses peuvent offrir en leurs murs, ce supplément d’âme et d’espérance, qu’une société aseptisée lui refuse?

En ce temps de perte de pouvoir d’achat et d’angoisse du lendemain, ne faut-il pas s’insurger d’entendre en sourdine ce refrain oppressant d’une chanson de Benjamin Biolay, toujours inspiré: «ferme ta gueule, et passe à la caisse» ?

L’homme ne vit pas seulement de pain, ni même de soins. Il vit de sa vie parce qu’il mourra de sa mort.

Parce qu’ils vivent avec la mort et l’échec, ce besoin de vie et de liberté est souvent exprimé par ceux qui créent, entreprennent et s’engagent, refusant l’évitement et l’externalisation du risque.

Cette crise sanitaire affaiblit le corps social en menaçant le corps de nos concitoyens.

Dans cette urgence, elle convoque aussi leur intelligence, leur volonté et leur force d’âme. Et face au mystère de notre finitude mortelle, l’état laïque achoppe et verrouille, alors que les médecins du corps devraient être rejoints par les médecins de l’âme.

La récente décision d’interdire la célébration publique des messes vient encore fragiliser l’unité du pays et celle du corps ecclésial en prolongeant ce travail lent d’atomisation des communautés au profit de l’individualisme et de la solitude, de l’aigreur et du ressentiment. Entre les «corona sceptiques» et les «corona stressés», la peur divise et règne.

Finalement, l’alternative est entre l’eucharistie et l’euthanasie.

[…]

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