Partager cet article

L'Eglise : L'Eglise en France

L’histoire de l’abbaye de Fleury jusqu’à aujourd’hui

L’histoire de l’abbaye de Fleury jusqu’à aujourd’hui

L’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, aussi appelée abbaye de Fleury, se situe près d’Orléans. Cette abbaye bénédictine n’est pas toute jeune et possède même une très longue histoire qui débute il y a 1400 ans ! Connaissez-vous les grandes épreuves que l’abbaye a dû subir pendant tout ces siècles ? Saviez-vous que les moines réalisent aujourd’hui de délicieux bonbons artisanaux  ?

Installez-vous confortablement, Divine Box vous raconte toute leur histoire dans cet article !

L’histoire ancienne de l’abbaye de Fleury

Tout commence en 630, lorsque deux colonies de moines s’installent alors à cent mètres l’une de l’autre, à 30km d’Orléans. Elles fusionnent rapidement ensuite pour donner abbaye de Saint-Pierre de Fleury. C’est alors l’une des premières abbayes en Gaule à suivre la règle de saint Benoît !

Le deuxième abbé de Fleury, Mommolin, semble avoir une vision mystique de saint Benoît. Il nomme alors Aigulfe, un de ses moines, à la tête d’une expédition en Italie pour rapporter à l’abbaye de Fleury le corps de saint Benoît ! Ce dernier repose en effet à l’époque dans le monastère abandonné du mont Cassin.

Malgré l’opposition du Pape, l’expédition est un succès, et les reliques de saint Benoît arrivent à l’abbaye de Fleury en 655 ! L’abbaye prend alors naturellement le nom de… Saint-Benoît de Fleury, et connaît un rayonnement rapide. Et notamment dans ses fonctions d’enseignement et de copie de manuscrits : c’est l’un des lieux les plus actifs du monde occidental pendant presque quatre siècles. Et les moines semblent tenir une école dès le VIIe siècle…

Ci-dessus, les reliques de Saint Benoît, fondateur du monachisme occidental, encore aujourd’hui à l’abbaye de Fleury.

Pillages et reconstruction : l’abbaye doit se maintenir !

À partir du IXe siècle, les choses vont malheureusement se gâter avec les invasions normandes : pillages à répétitions, vol des récoltes, destructions partielles des bâtiments et autres incendies. Heureusement, les moines ont quand même, à chaque fois, pu préserver ou cacher les reliques de saint Benoît juste à temps. Ouf, c’est déjà ça !

Mais le monastère est en ruine, et la population dans la misère, ce qui ne facilite pas la vie des moines, déjà bien éprouvante à cette époque… Allez, courage !

Du IX au XIIIe siècle, c’est l’apogée

Une fois le calme rétabli, les restaurations des bâtiments peuvent commencer et le rayonnement de l’abbaye de Fleury reprend de plus belle jusqu’au début du XIIIe siècle. L’abbé Abbon (futur saint !) donnera en effet une forte impulsion intellectuelle. D’abord il écrit lui-même de nombreux ouvrages de référence à l’époque sur la grammaire, la dialectique, la cosmographie, le comput, les mathématiques, la liturgie, le droit canon et l’histoire ecclésiastique. Mais il permet aussi l’accueil à l’abbaye de nombreux écrivains, historiens et poètes, et développe l’école existante à l’abbaye.

Les moines sont également connus pour leur calligraphie et leurs enluminures, faisant de la bibliothèque et du scriptorium de l’abbaye une référence en Occident. Le Pape de l’époque aurait même commandé un missel à l’abbaye ! On est en pleine réforme de Cluny, donc ça dépote…

Ensuite, l’abbé Gauzlin, successeur d’Abbon, permit un rayonnement artistique notamment après l’incendie de 1026, en initiant les premiers travaux de reconstruction de l’abbaye. Une partie de la basilique actuelle, terminée en 1218, est d’époque ! Idem pour la fameuse « tour-porche » de l’entrée de l’abbaye, « un exemple pour toute la Gaule », terminée entre 1020 et 1035.

En 1108, l’abside (le fond de l’église), la crypte et le chœur sont achevés et consacrés. L’abbaye peut alors dignement accueillir le tombeau du roi de France Phillipe Ier, qui avait préféré se faire enterrer à l’abbaye de Fleury qu’à la basilique Saint-Denis. Par amitié pour les moines sans doute, par humilité aussi peut-être…

Pendant ces siècles d’apogée, l’abbaye a aussi un grand rayonnement financier. En effet :

  • l’abbaye fait office d’établissement de crédit pour assurer les réparations dues aux nombreuses crues de la Loire.
  • elle abonde la population de ses réserves lors des périodes de famine.
  • les moines construisent et assurent un hôtel-Dieu pour accueillir et soigner les pauvres.

Ainsi, au début du XIIIe siècle, l’abbaye compte 60 religieux sur place, et 110 dans des petits prieurés avoisinants. Ca en fait du monde !

La fameuse tour-porche de l’abbaye de Fleury.

Conflits et révolutions, l’abbaye de fleury est menacée

À partir du XIVe siècle malheureusement les temps sont durs. Revenus en baisse, bâtiments démolis par les anglais durant la guerre de Cent Ans (1337-1453), incendie ravageur, rançons à payer… En 1415, les moines ne sont plus que 24 sur place : ce n’est pas glorieux !

À la fin du XVe, le régime de la commende met à la tête de l’abbaye de grands seigneurs, a priori très détachés de l’exigence spirituelle de la vie monastique. Et même si les premiers sont élus par la communautés et exercent une gestion saine, les suivants s’avèrent assez vite davantage préoccupés par les bénéfices que par les offices. Et le dépérissement de la discipline vient tout naturellement…

Plus tard, les nombreux conflits et pillages des Guerres de Religion (1562-1598) ne vont faire qu’empirer les choses. L’abbaye de Fleury est ainsi ruinée, et les effectifs s’effondrent. Ce n’est pas la joie…!

Le tympan conservé de la porte de l’abbatiale de l’abbaye de Fleury.

Ora beaucoup, labora un peu

Malgré tout, un semblant de relance arrive mi-XVIIe siècle avec Saint-Maur, une congrégation très en vogue à l’époque, et particulièrement tournée vers le travail intellectuel et la beauté de la liturgie. Les moines embellissent alors l’église, enseignent la théologie, rassemblent une grande bibliothèque, construisent de grands bâtiments etc… Bref, on pourrait y croire !

Mais malheureusement ce n’est que de courte durée, et la Révolution signe la fin de près de 12 siècles d’Histoire ! Les derniers moines, déjà peu fervents, quittent l’abbaye, qui devient pour certains une carrière de pierres… Triste sort !

L’abbaye termine dans les mains d’un certain Benoît Lebrun, architecte parisien installé à Orléans, qui avait pour projet d’en faire une manufacture. Mais quand le projet capote, il démolit les bâtiments, puis vend les terres à un suivant…

La renaissance de l’abbaye de Fleury

Dès 1850, Félix Dupanloup, évêque d’Orléans, souhaite restaurer la vie bénédictine, neutralisée depuis la Révolution, mais sans y parvenir… La bonne nouvelle arrive en 1935 quand la communauté de la Pierre-Qui-Vire, rentrée d’exil quinze ans plus tôt, rachète les terrains de l’abbaye de Fleury, et y envoie ensuite 13 moines en octobre 1944 !

Et hop, l’observance étant rétablie et les reliques préservées, les reconstructions des bâtiments peuvent commencer. Chouette !

Ci-dessus, frère X. en pleine fabrication des bonbons au miel de l’abbaye de Fleury !

Abbaye de fleury : et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, l’abbaye Saint-Benoît-sur-Loire (Fleury) compte 32 moines bénédictins qui vivent toujours selon la règle de saint Benoît : « Ora et Labora » : Prière et Travail.

Ils prient ainsi 6 fois par jour (premier office à 6h30), et travaillent de leurs mains pour assurer leur subsistance grâce à leur artisanat monastique de bonbons. Entre les touristes (plus de 100.000 par an), la fabrique de bonbons artisanaux, la peinture sur porcelaine, la boutique, l’hôtellerie, les tâches ménagères, la cuisine etc… autant vous dire qu’ils ne chôment pas !

Bien connue pour ses bonbons, l’abbaye de de Fleury est en effet la seule abbaye française qui produit des bonbons de A à Z, le processus étant très complexe… On vous recommande notamment leurs pastilles miel-sapin ! Le frère en charge de la confiserie forme même d’autres abbayes !

Les petits moinillons, qui font la renommée de l’abbaye de Fleury.

Et pour découvrir les bonbons de l’abbaye de Fleury ?

Le mieux est bien sûr de se rendre sur place : Abbaye de Fleury, Place de l’Abbaye, 45730 Saint-Benoît-sur-Loire. Mais si ça fait un peu loin pour vous, vous pouvez cliquer ici pour acheter en ligne les bonbons de l’abbaye de Fleury !

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services