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Culture de mort : Avortement

L’expression “foetus” est déshumanisante et manipulatrice

Jeanne Smits a traduit une intervention du Pr John Finnis. Extrait :

F "On cesse d’être appelé – par convention – un embryon au bout de 56 jours de votre vie, et vous devenez alors, dans le jargon médical – mais la limite est purement conventionnelle – un fœtus, et vous le resterez, pour les besoins des discussions entre médecins – fœtus jusqu’à la mise au monde. Mais évidemment, un site internet décrivant la procédure d’échographie pour futures mères ne parle pas de son fœtus mais de son bébé, comme le font aussi les médecins d’une future mère, à moins d’être ses avorteurs ou de penser qu’elle a été ou est  à ce moment-là intéressée par l’avortement. Il y a donc un thème qui est le statut moral du fœtus, et il y a aussi le thème du statut moral de l’expression « le fœtus ». […]

A propos du statut moral de l’expression «le fœtus», je dirai seulement ceci. Telle qu’elle est utilisée dans le programme de cette conférence et sur le site internet, en dehors du contexte médical, elle est injurieuse, déshumanisante, pleine de préjugés, manipulatrice. Utilisée dans ce contexte, exclusivement et en priorité par rapport à d’autres expressions possibles, c’est un mot obscène, à mettre dans la même catégorie que l’emploi du mot « Juif » et d’autres mots de ce style que nous connaissons, qui ont aujourd’hui ou qui ont eu une signification acceptable dans un contexte approprié mais qui, utilisés dans un contexte plus large, deviennent le symbole de la sujétion aux préjugés et aux préférences des plus puissants. Ce n’est pas un mot loyal, et il n’est pas le signe d’un cœur ouvert. Ceux d’entre vous qui avez un esprit ouvert ou un cœur loyal pourraient essayer d’écouter chaque conférencier ici, pour voir s’ils sont disposés à parler, au moins quelquefois, de l’enfant à naître ou du bébé pas encore né, et à le faire sans restriction oratoire et sans ironie.

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3 commentaires

  1. En effet. Cette réticence est flagrante chez la quasi totalité des gynécologues. Le mien, alors qu’il m’annonçait à la première échographie: “le foetus a arrêté son développement, le coeur ne bat plus”, a été choqué de m’entendre répondre: “à quel âge le bébé est-il mort?”
    Hé non, ce n’est pas un gros mot docteur…..

  2. L’usage montre qu’on emploie couramment les mots les plus courts. Foetus, ce n’est peut-être pas bien, mais cela a l’avantage d’être court.
    L’enfant à naitre ou bébé pas encore né, ça ne prendra pas dans le milieu médical ni médiatique, quant aux futures mères elles continueront de parler de leur bébé tout court.
    C’est dommage, regrettable mais cela est.

  3. Sauf qu’en général, le cadre de la conversation permet très bien de situer si l’on a affaire à un bébé né ou à un bébé in utero.
    Et j’espère que “Jean Theis” me pardonnera, mais je crois qu’il est un peu na¨f de penser que cette histoire de dénomination ne tient qu’au syndrome “sms”.
    Je crois pour ma part que ce choix de vocabulaire reflète, plus ou moins consciemment selon les personnes, un choix idéologique.
    Il est tellement plus facile de tuer un “foetus”, un “embryon”, après tout ce ne sont pas tout à fait des hommes!

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