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France : Politique en France

Les succès d’Emmanuel Macron et d’En Marche ne doivent rien au hasard

Lu dans Minute :

2850_page_01"[…] « Je crois qu’Emmanuel Macron a tout à fait le talent pour être présidentiable un jour. » Celui qui a prononcé cette phrase, c’est Jacques Attali, un homme de réseaux qui ne cesse de traîner dans les hautes sphères du pouvoir depuis qu’il a conseillé François Mitterrand. Quand a-t-il dit cela ? En août 2014. A l’époque, Macron venait tout juste de prendre les rênes du ministère de l’Economie. Voilà une belle anticipation d’initié, qui voyait ce qui se tramait en arrière-salle : une recomposition du paysage politique français.

Les événements ont d’ailleurs été annoncés au plus haut niveau. François Hollande en personne l’a affirmé : « Il faut un acte de liquidation. Il faut un hara- kiri. Il faut liquider le PS pour créer un Parti du Progrès » (propos tenus le 12 décembre 2015 et rapportés par Gérard Davet et Fabrice Lhomme – Un Président ne devrait pas dire ça, éd. Stock, 2016). On aurait dû le prendre plus au sérieux. Car, un an plus tard, c’est justement cette thématique que reprenait Emmanuel Macron sur le plateau de TF1 : « Je veux réunir tous les progressistes contre les conservateurs. »

[…] Face à la montée du Front national, il fallait créer un grand parti unique. Avec des têtes nouvelles. Le battu de la primaire du PS, Manuel Valls, s’en était agacé : « J’en ai marre de voir que le se- crétaire général de l’Elysée aide à lever des fonds pour celui qui veut tuer notre parti » (« L’Obs », 19 janvier 2017). La brusque exposition de l’affaire Fillon procédait probablement de ces projets de recomposition. Depuis, Valls est rentré dans le rang et Fillon est parti. Le PS est laminé et LR continue de naviguer à vue. Le projet de grand parti progressiste avance. « La recomposition politique est bien loin d’être achevée. La poutre travaille encore », lançait le premier ministre Edouard Philippe le 18 novembre dernier. Elle pourrait s’accomplir lors des prochaines élections européennes, en 2019. […]

La préparation du candidat Emmanuel Macron remonte loin. Elle commence dès 2015. A l’époque, son cabinet au ministère de l’Economie freinait déjà les notes du secrétaire d’Etat chargé du numérique Axelle Lemaire, afin de réserver au seul ministre l’image de la modernité. En 2016, Emmanuel Macron employait à lui seul et en huit mois seulement 80 % des frais annuels de représentation du ministère afin de préparer sa campagne présidentielle, selon les journalistes Frédéric Says et Marion L’Hour (Dans l’enfer de Bercy, éd. JC Lattès).

Par ailleurs, l’homme aux allures de gendre idéal a très tôt dragué la frange bourgeoise de l’électorat LR et les très influents courants de la Manif pour tous. En juillet 2015, il effectuait une sortie soudaine dans « Le 1 Hebdo» sur la«figure du roi»: cette intervention, qui n’avait pas de précédent et qui n’aura aucune suite, enflammait les milieux catholiques. En mai 2016, on le retrouvait à Orléans pour la fête de Jeanne d’Arc. En août, il était reçu en grande pompe au Puy du Fou par Philippe de Villiers. L’opération a fonctionné : lors du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat progressiste souvent invité dans les loges maçonniques arrivait en tête dans la majorité de la France de l’Ouest…

Les moyens employés afin de pousser à la création du parti unique ont été à la hauteur des enjeux. Pour financer les meetings à 400 000 euros et le paiement de ses 50 salariés, En Marche (dont la marque a été déposée à la Commission des comptes de campagne dès février 2016) avait réuni des millions d’euros en faisant appel à de riches donateurs.

Emmanuel Macron a en outre bénéficié du soutien de l’Elysée, tant pour ses voyages à l’étranger avant le premier tour que pour son exposition dans les médias publics.

Surtout, l’ancien associé-gérant de la banque Rothschild s’était assuré du plein soutien des médias industriels après la défaite d’Alain Juppé à la primaire. L’actionnaire militant Pierre Bergé (« Le Monde », « L’Obs », « Télérama », « Challenges », Rue 89, etc.) avait affiché publiquement sa préférence pour le candidat progressiste, tout comme Bernard Arnault (« Les Echos », Radio Classique, « Le Pari- sien »/« Aujourd’hui en France »). Le groupe SFR Presse (BFM, RMC, « L’Express », etc.) avait vu son directeur rejoindre directement En Marche. […]"

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13 commentaires

  1. Plus le temps passe, et plus je crois qu’il faudra autre chose que la démocratie parlementaire classique pour mettre fin aux agissements des progressistes…
    Ils sont en train de tuer la France, l’Europe (ensemble des nations chrétiennes) et l’Occident !

  2. Décidément la bêtise et la crédulité humaines sont insondables ! Quand il s’agit de gens de gauche, rien d’étonnant; mais les gens de droite devraient, “normalement,” se montrer un peu moins niais à propos du Macron… “En politique, ce qui est cru est plus important que ce qui est vrai” (c’est, me semble-t-il, Talleyrand qui a rappelé cette profonde vérité)

  3. oui, c’est parfaitement clair que Macron est un produit-marketing qui a été bien étudié, bien lancé, bien promu.
    Cela ne fait pas de doute.
    C’est le triomphe des médias officiels et de la “politique” réduite au marketing sectoriel.

  4. Quand va-t-on en finir avec ce systeme proto-monarchique qui concentre la quasi-totalité des pouvoirs entre les mains d’un seul(e).
    Ne peut-on avoir un president qui se contente de presider sans intervenir dans la politique de son gouvernement où le premier ministre est le seul responsable des orientations, à l’instar de l’Allemagne ou de l’Italie.

  5. La “prophétie” de J. Attali, n’en était pas une, c’était simplement l’exhibition anticipée du pouvoir occulte que lui et ses semblables détiennent sur le sort de la France.

  6. Tout bien réfléchi , qui sont en réalité les “véritables ennemis de l’occident ” et des
    nations européennes??????
    Les clandestins ,les migrants qui arrivent pas millions ,ou les dirigeants Français et européens qui orchestrent l’invasion migratoire avec la bénédiction “du système ” ???
    Mais, il faut croire que les Français n’ont pas encore assez soufferts,vu qu’ils votent comme des glands ou s’abstiennent .
    “Un peuple qui élit des renégats ,des corrompus,des voleurs ,des menteurs et des traîtres ,n’est pas victime IL EST COMPLICE ”
    Georges Orwell
    http://www.bvoltaire.fr/livre-vrais-ennemis-de-loccident-alexandre-del-valle/

  7. Quand je pense que même RCF n’a pas manqué de chanter les louanges de Jupiter, non seulement pendant la campagne présidentielle, mais encore maintenant !!!

  8. Tout simplement:
    a) la politique est une comédie
    b)Macron est un comédien (formé au théâtre par maman Brigitte)

  9. Une des raisons pour laquelle, je ne me joindrais pas à ceux qui chantent à l’unisson les louanges d’Ormesson.

  10. Il n’y a qu’une seule chose à faire pour venir à bout de cet énergumène: que tous ceux qui se disent catholiques sortent leur chapelet et le récitent tous les jours ,et il n’ira pas bien loin même les atlas et autres intrigants ne feront pas le poids face à Notre Vierge Marie

  11. Très bien vu sur :
    ” il effectuait une sortie soudaine dans « Le 1 Hebdo» sur la «figure du roi»: cette intervention, qui n’avait pas de précédent et qui n’aura aucune suite, enflammait les milieux catholiques”.
    Cela m’avait beaucoup frappé à l’époque. Les catholiques ont un espèce d’idéalisme incroyable, désincarné incroyable et qui fait abdiquer tout esprit critique alors que c’est la religion de l’intelligence spéculative et prudentielle.
    Aujourd’hui, – ce n’est pas une obsession mais la pauvreté des arguments me frappe vraiment – dans la presse catholique de droite est à l’œuvre le même processus et chacun semble reprendre en boucle les mêmes analyses sur le FN.. sans aucune mise en perspective, d’analyse différente…
    Il y a un coté très angoissant de ce déficit.

  12. David : Rcf, en bien des lieux, n’est qu’un repaire de franc-maçons ; ils y sont chez eux comme le ver qui ronge le fruit de l’intérieur, pour en hâter le pourrissement.

  13. Il faut malgré tout garder l’Espérance.
    Si Macron veut unir TOUS les progressistes contre le conservatisme, pas d’autre voie aujourd’hui que d’unir TOUS les conservateurs contre le progressisme.
    Malgré les carences de Wauquiez et sa couardise, il n’y a pas d’autres alternatives crédibles pour le moment.

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