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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Les partisans des propositions du cardinal Kasper veulent redéfinir le péché

Le père Gerald E. Murray, curé de la Sainte Famille à New York et docteur en droit canon, a lu le compte-rendu des débats qui se sont déroulés à Rome entre partisans du cardinal Kasper, au mois de mai, à l'initiative des présidents des conférences épiscopales d'Allemagne, de France et de Suisse. Sur France catholique :

"La campagne visant à promouvoir la proposition du cardinal Walter Kasper d’autoriser les catholiques divorcés et remariés à recevoir la sainte communion est-elle simplement inspirée par une sympathie malavisée mais compréhensible ou bien par des motifs plus sinistres et révolutionnaires ? La publication des débats de la « Journée d’études communes sur des questions de la pastorale du mariage et de la famille » organisée à Rome le 25 mai 2015 à l’initiative des présidents des conférences épiscopales d’Allemagne, de France et de Suisse fait apparaître que le programme des partisans de la proposition du cardinal Kasper ne se borne pas à rappeler aux couples adultères que Dieu les aime. Pour parler franchement, il s’agit en fait d’une redéfinition du péché. L’adultère n’est que l’un des sujets pris en compte ; l’homosexualité aussi se profile à l’horizon.

L’un des intervenants, le père Alain Thomasset, S.J., est rebuté par l’idée que certains actes sont intrinsèquement mauvais : « L’interprétation de la doctrine des actes dits « intrinsèquement mauvais » me paraît être l’une des sources fondamentales des difficultés actuelles de la pastorale des familles, car elle détermine en grande partie la condamnation de la contraception artificielle, celle des actes sexuels des couples divorcés et remariés et celle des couples homosexuels, même stables. Elle apparaît à beaucoup comme incompréhensible et semble contreproductive sur le plan pastoral. »

Par essence, cette affirmation oblitère la différence entre le bien et le mal. Rien ne peut être intrinsèquement mauvais ; tout dépend des circonstances et des intentions des personnes impliquées. Le père Thomasset écrit qu’un couple stable de personnes remariées avec le projet de reconstruire une famille ne devrait plus être considéré comme adultérin. Et qu’une « relation homosexuelle vécue dans la stabilité et la fidélité peut être un chemin de sainteté ».

Comment un théologien catholique peut-il formuler de pareilles affirmations ? Il contredit l’enseignement constant de l’Eglise sur la nature objectivement mauvaise du péché et l’imputabilité morale des péchés à leurs auteurs. Cette redéfinition élimine l’existence du péché. Agissez comme bon vous semblera et ne vous préoccupez pas de catégories dépassées qui suscitent des sentiments de culpabilité. En fait, la culpabilité est conçue comme une preuve de la cruauté, et partant de la fausseté, de l’enseignement moral de l’Eglise. Si vous vous sentez coupable d’avoir agi selon vos désirs, c’est qu’on vous a privé de votre liberté et que vous êtes la victime d’un système dictatorial. Ceux qui rejettent la doctrine de la nature intrinsèquement mauvaise des rapports adultérins et homosexuels ne sauraient concevoir la mission de l’Eglise telle qu’elle l’a toujours conçue. Cette mission est le salut des âmes. L’enseignement de l’Eglise est un guide infaillible à suivre pour vivre en harmonie avec le plan de Dieu et éviter les actes qui nuisent à notre âme et peuvent nous amener à perdre notre âme à l’heure de notre mort.

Pour les innovateurs qui rejettent cet enseignement sûr et certain, la mission de l’Eglise se borne à offrir consolation, réconfort et assertions. Le salut n’est pas une question à examiner : il est présupposé. La tâche urgente de l’Eglise à l’heure actuelle est de justifier ceux qui violent les préceptes qu’elle a toujours imposés dans le domaine de la moralité sexuelle. Selon cette nouvelle approche, la culpabilité et la stigmatisation qui frappent ceux qui étaient autrefois considérés comme des pécheurs sont autant d’obstacles les empêchant de vivre en harmonie avec Dieu et leurs coreligionnaires. Ce ne sont pas les pécheurs, mais ces préceptes moraux constants et immuables qui offensent Dieu. Il faut les changer.

Les débats suscités par la proposition du cardinal Kasper ont révélé que beaucoup de fidèles dénaturent totalement le christianisme. Jésus est mort sur la croix pour nous sauver du péché et nous ouvrir la voie du paradis. Jésus n’est pas mort sur la croix pour nous offrir la fausse assurance que, en fin de compte, vous pouvez agir comme bon vous semble, sans vous soucier de ce qu’Il a révélé à ses disciples sur la moralité et la justice. L’idée que la moralité dépend de l’interprétation que vous en donnez est une contrainte révolutionnaire imposée à l’Eglise. C’est en renonçant au péché que le pécheur trouve un vrai réconfort et non en prétendant qu’il n’a pas péché.

Les actes de la « Journée d’études communes » se terminent par un « Résumé » non signé des débats. La tentative de nier l’existence du péché en le redéfinissant est clairement évidente. En voici la preuve : "Les images directrices du mariage et de la famille définissent un référentiel éthique de haut niveau dont les êtres humains ne peuvent jamais, autrement que graduellement, transformer les différentes facettes en réalité. D’un autre côté vaut ce principe : qui aime vit une expérience transcendantale. Il se trouve donc aussi dans les relations d’amour qui ne se conforment apparemment pas aux normes de l’Eglise, des aspects qu’il faut considérer comme d’authentiques témoignages de l’amour de Dieu et de l’action de l’Esprit. Nous devons chercher Dieu partout ! Dans ce contexte a été signalée l’importance de la réflexion théologique sur les « logoi spermatikoi » (semences du Verbe). Face à ces structures de la réalité se pose pour l’Eglise le défi de surmonter toute forme de réflexion sans nuances. Relativement à la thématique de l’homosexualité se pose ici un défi particulier auquel il faut répondre dans la réflexion. [sic]"

Bref, la doctrine de la foi est privée de sens si des relations « apparemment » immorales comme les unions homosexuelles sont, de l’avis des auteurs du « Résumé », des « expériences transcendantales » et « d’authentiques témoignages de l’amour de Dieu et de l’action de l’Esprit » qui révèlent les « semences du Verbe » de Dieu cachées dans ce qu’une réflexion « sans nuances » a considérées à tort comme de graves offenses à Dieu.

Le devoir de soutenir l’enseignement catholique est d’une suprême importance pour tous les disciples du Christ, surtout pour les pasteurs de l’Eglise. Car le salut de nos âmes dépend de notre connaissance et de notre observance des enseignements du Christ. Les présidents des Conférences épiscopales d’Allemagne, de France et de Suisse ont manqué à ce devoir en encourageant cette tentative de redéfinir la mission de l’Eglise et en offrant le faux réconfort d’un enseignement radicalement nouveau à ceux qui refusent d’accepter et de vivre la doctrine catholique. Une initiative funeste pour les âmes."

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