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France : Société

Les médecins refusent de s’installer dans certains quartiers

Lu dans l'Homme nouveau :

M "Selon une enquête du Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom), les violences à l’encontre des professionnels de la santé ont explosé en 2010. Elles sont passées de 512 en 2009 à 920 en 2010. La plupart de ces agressions, perpétrées en règle générale par des « jeunes » « malades » et en centre-ville ou en banlieue, sont verbales (63 %). Viennent ensuite les agressions physiques (13 %) suivies la plupart du temps de vols (25 %). Quelques fois, ces agressions deviennent mortelles : en 2002, une rhumatologue valenciennoise avait été retrouvée morte, égorgée dans son cabinet… De nombreux dérapages surviennent après un refus de prescription ou d’arrêt de travail. Parfois, c’est simplement parce qu’une carte Vitale n’a pas été mise à jour. Le reproche d’une mauvaise prise en charge ou un temps d’attente jugé excessif sont également cités comme causes des agressions, outre les tentatives de vol. […]

Une insécurité grandissante qui, forcément, refroidit les jeunes médecins et accentue la désertification médicale de certains quartiers « sensibles ». Tel est le cas notamment de la Seine-Saint-Denis qui, année après année, détient le triste record du nombre de déclarations par les médecins d’actes de violence (39 en 2008, 54 en 2009, 79 en 2010). Dans ce département du « 9-3 » dont la réputation d’insécurité n’est plus à faire, peu de jeunes médecins songent à y ouvrir un cabinet.

Quand un courageux ou un inconscient s’y installe, comme ce « médecin qui s’est installé à la cité des 4 000, il fuit au bout de six mois », explique un généraliste, le dernier à avoir gardé ouvert son cabinet à La Courneuve, qui a déjà eu droit, en dix ans de présence, à neuf voitures cassées, trois cambriolages, deux vols de recette. Et de préciser : « L’environnement est infect. J’ai dû mettre des barreaux aux fenêtres de mon cabinet. » Rappelons que la ville de Pierrefitte, toujours dans le département de Seine-Saint-Denis, avait perdu récemment sa seule gynécologue et son unique pédiatre. Face à cette insécurité grandissante, un protocole d’accord a été signé en avril dernier entre le Cnom et les ministères de la Santé, de l’Intérieur et de la Justice afin de protéger les cabinets médicaux. Avec l’annonce d’une série de mesures garantissant leur protection au quotidien : géolocalisation des médecins de garde la nuit, numéro d’appel spécial vers Police-Secours, traitement accéléré des plaintes… À l’avenir, le préfet aura la responsabilité d’organiser dans chaque département des réunions régulières pour recenser les points d’insécurité et y répondre de manière adaptée. Des formations seront dispensées par des policiers et des gendarmes, afin de délivrer aux médecins volontaires les conseils élémentaires de prudence."

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