Partager cet article

France : L'Islam en France

Les jeux du foulard

Les jeux du foulard

De l’abbé Michel Viot :

Cette « distraction » de certains jeunes enfants, et même adolescents, avait cours dans les années 2000. Il sagissait ni plus ni moins que de frôler la mort par asphyxie, en s’étranglant, voire en s’étouffant avec laide dun foulard serré autour du cou. On avait paraît-il des visions, on se défiait les uns les autres, on jouait à se faire peur en sapprochant le plus près possible de la mort. Mais voilà, la mort aime être prise au sérieux, elle ne se laisse pas approcher comme une bête sauvage enfermée dans une cage. La porte peut brusquement souvrir et aspirer limpertinent curieux !

En 2009, ce jeu fit officiellement 12 morts. Aussi le député Philippe Goujon put-il faire voter à lunanimité par lAssemblée nationale une loi punissant de trois ans de prison et de 75 000 € damendes les sites Internet ou autres organismes faisant la promotion de ce jeu (voir le journal Le Parisien du 12/02/2010). À ma connaissance, ce fut dissuasif.

Mais voici quun autre foulard a réapparu depuis, associé à dautres symboles, liés à un mouvement global, composé dune association terroriste internationale quon appelle l’État Islamique, le califat ou encore DAESH, et de ceux qui sy affilient ou lui font allégeance. Ils tuent des soldats français, ils commettent des attentats visant des civils sur notre sol et dans dautres pays dEurope qui ont provoqué de nombreuses morts ainsi que de graves blessures. Ceux et celles qui portent et revendiquent les mêmes symboles que ceux de ce mouvement ne peuvent donc apparaître que comme suspects dans un pays quil attaque régulièrement.

Ce point de vue que je défends est celui de nombreux Français, y compris de confession musulmane. Ces derniers, tiennent à vivre en paix, à leur manière, dans leur pays sans être confondus avec des terroristes. La grande majorité se tait pour les raisons que lon imagine et compte sur les pouvoirs publics , et même parfois sur les différentes Églises chrétiennes pour sonner lalarme.

Le lundi 28 octobre dernier, le chef de l’État recevait les responsables français du culte musulman pour quils confirment ce qui avait été dit par leur prédécesseurs quelques années auparavant – certains de ces prédécesseurs étant même dailleurs toujours en poste, directement ou indirectement. Oui ou non le foulard fait-il partie des signes et accoutrements religieux commandés par la religion musulmane ?

À la place du « non » qui avait été la réponse de ces édiles jusqu’à présent, le Président sentendit dire que

« le port du voile est une prescription religieuse mais celles qui ont décidé de sen affranchir ne sont pas moins musulmanes et restent dans la communauté des croyants ».

Je trouve cette réponse parfaitement irrecevable dans la France de 2019. Je ne maventurerai pas sur le terrain religieux pour polémiquer sur la question parce que je suis prêtre catholique et quil ne mappartient pas de dire ce qui est religieux ou non dans lislam. Et la République française ainsi que ses représentants en sont réduits à la même position que la mienne à cause de leur laïcité de principe, inscrite dans le préambule de la constitution de 1958.

Ne touchons pas à la loi de 1905 pour autant : bien que ne laimant pas, pour les mêmes raisons que les Papes Pie X et Pie XI, il serait extrêmement dangereux à mon sens den modifier quoi que ce soit en ce moment, et ce dautant plus si la raison particulière devait en être la question de lorganisation de lislam en France. La loi de 1905, avec son aménagement pour les catholiques de 1924, ne saurait être retouchée. Elle ne saurait pour autant être appliquée aux communautés musulmanes, sans graves dommages pour lordre public. La raison majeure est la suivante : les religions dont lEtat sest séparé en 1905 reconnaissent toutes à leur manière la distinction du religieux et du politique, et possèdent de plus une forme de magistère. Ce nest pas le cas de lislam. Cest ainsi manifester une ignorance coupable, ou mentir effrontément que de parler dislam politique pour le distinguer dun islam qui ne serait que religieux. Lislam forme un tout : une religion guidant une politique, une politique qui est religieuse par essence. Dîn wa dawla wa dunya, religion, justice, loi, État et vie profane, selon lexpression musulmane. La religion musulmane nécessite donc un traitement législatif particulier. Dans un sens, cest ce que la France de la laïcité de 1905 avait déjà compris puisquil fut décidé en 1907 quun régime dérogatoire à la loi éponyme sappliquerait en Algérie, cest-à-dire à lislam. La religion musulmane ne fut donc pas traitée comme le furent les religions métropolitaines mais selon un régime adapté à ses spécificités.

Le sinistre jeu du foulard ressuscité appelle à la résurrection de ce traitement spécifique. Voilà en effet que cet accoutrement féminin préconisé sous peine de terribles châtiments par les mollahs dIran et les cheikhs de Daesh, cest-à-dire par lislam que nos politiciens qualifient de « dévoyé et fanatique » (pour parler leur langage), devient aujourdhui chez nous « une prescription religieuse » des plus officielles. Certes, elle est encore facultative, mais le constat de son « évolution », de sa « promotion » n’échappe ainsi à personne, sauf à ceux qui le veulent bien, pour des raisons aussi inavouables quobscures. Quen sera-t-il demain, quand la population musulmane aura encore augmenté et que les meneurs constateront que limmobilisme des autorités permet daller encore plus loin ?

Il est plus que jamais nécessaire de siffler la fin de partie de ce jeu mortifère du foulard par voie législative et par règlement de police, avec des suites judiciaires appropriées. En 2010, le député Jean Goujon cherchait à éviter des morts supplémentaires. Ny en a-t-il pas déjà eu suffisamment en 2019 et ces dernières années pour légiférer à nouveau ? À moins que certains nestiment quil en faudrait davantage.

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services