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Bioéthique

Les fruits du chiraquisme auront été amers

Les fruits du chiraquisme auront été amers

Peu avant l’ouverture des débats parlementaires qui devaient être consacrés à la dénaturation du mariage, Jean-Louis Debré, grand chiraquien, alors président du Conseil constitutionnel, avait été l’invité d’une émission en clair sur une chaîne Canal à l’occasion de la sortie d’un roman policier qu’il avait commis.

Pressé par les jeunes participants à dévoiler ce qu’il pensait du projet de loi, il se récriait bien sûr dans un premier temps arguant de son devoir de réserve. Puis, habilement encouragé (on connaît la fable Le corbeau et le renard), il laissait échapper avec un rien de fatuité qu’il ne voyait rien de vraiment anticonstitutionnel dans le texte devant être débattu.

Et voilà que, dans son premier numéro tout juste sorti, La Croix L’Hebdo propose (de façon audacieuse…) un entretien avec Alain Juppé, grand chiraquien et… membre du Conseil constitutionnel.

L’Hebdo pose la question suivante à propos du projet de loi sur la bioéthique en discussion à l’Assemblée nationale :

« En autorisant la PMA hors diagnostic médical, ne va-t-on pas vers un « droit à l’enfant » illimité ? ».

Or il se trouve que, s’il arrive au bout du processus parlementaire en étant adopté, ce texte sur la bioéthique sera très probablement soumis au Conseil constitutionnel, au minimum au vu des obligations contractées par la France via la Convention internationale des droits de l’Enfant.

On pouvait donc s’attendre à un refus d’Alain Juppé d’évoquer ce sujet au titre de son devoir de réserve. Mais pas du tout. Il commence ex abrupto : « Je suis radicalement hostile à la GPA ». Ce qui, en ne répondant pas à la question posée sur la PMA, indique immédiatement en creux une préférence. Il continue :

« Sur la PMA… (soupir). J’avais été très hésitant pendant ma campagne des primaires. Honnêtement, j’ai du mal à trouver mes repères. A quel moment faut-il dire qu’on ne fait pas, au nom de l’éthique, ce que permet la technique ? ».

Et Il termine un peu plus loin en disant :

« Il faut aussi tenir compte de l’esprit général, qui fait aussi « l’esprit des lois ». Et aujourd’hui, l’esprit général va dans le sens de l’extension de la PMA ».

« Esprit général ». Cher lecteur, il faut que vous sachiez que le titre de l’article était une phrase dite par A.Juppé lors de cet entretien :

« Le rôle du politique, c’est de tirer les Français vers le haut » !

Et il paraît, au surplus, que le chiraquisme se déclarait d’inspiration gaulliste !

Bien sûr, par esprit général, Alain Juppé entendait « esprit général de ma petite caste ». Car, faut-il lui rappeler quelques conclusions issues des Etats Généraux de la bioéthique à propos de la PMA :

Maintenant, quand on se rappelle que Jean-Paul Delevoye, celui qui, avec un grand courage, avait déclaré que la pétition contre le mariage homosexuel était irrecevable (700 000 signatures, sans les moyens ni les délais accordés actuellement au référendum contre la privatisation d’Aéroports de Paris qui n’atteint pas actuellement ce nombre), était aussi chiraquien, on se dit que les fruits du chiraquisme auront été amers.

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