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Pays : International

Les conflits en Afrique

Bernard Lugan publie Afrique : la guerre en cartes. Près de 300 pages composées de 100 cartes accompagnées de leurs commentaires. Ce livre atlas a été construit à partir de ses cours à l’Ecole de Guerre et aux Ecoles de Saint-Cyr-Coëtquidan. Il répond à Présent :

"[…] Avec cet atlas, je donne aux militaires, aux investisseurs, aux hommes d’affaires et à tous ceux qui s’intéressent à l’Afrique, un outil expliquant le présent et éclairant le moyen terme par la mise en évidence des zones qui vont connaître des problèmes ou qui sont susceptibles d’en connaître.

Pouvez-vous nous donner des exemples ?

Je classe cette question autour de trois grands cas. Le premier concerne ceux des actuels conflits qui sont inscrits dans la durée et qui vont se prolonger sous une forme ou sous une autre. Qu’il s’agisse de la question du Sahara occidental, de l’irrédentisme touareg, de la dislocation libyenne, de l’arc de rupture sahélo-saharien, de l’archipel de crise de l’Afrique centrale, de la question du Kivu, de celle du Soudan du Sud ou encore de la Somalie, toutes vont rester au cœur de l’actualité car leurs causes n’ont pas été réglées.

Le second cas se rapporte aux conflits qui peuvent se réveiller à tout moment. Parmi ces derniers il est possible de mettre en évidence les menaces d’éclatement de la RDC, la question de l’enclavement de l’Ethiopie avec, en corollaire, la question de savoir si, entre l’Ethiopie et l’Erythrée, la guerre est inévitable. Quant à l’Algérie, la crise latente s’y transformera en révolution le jour où les revenus des hydrocarbures ne permettront plus d’y acheter la paix sociale. Avant de considérer l’Algérie comme l’arc-boutant de la stabilité régionale, il est donc important de connaître ses faiblesses.

Le troisième cas concerne les nouvelles formes de conflictualité qui vont être liées aux ressources alimentaires, à l’eau, aux conséquences d’une démographie devenue folle qui va nécessairement conduire à des guerres ou qui va changer la nature de certains conflits traditionnels. Les conflits futurs seront également une conséquence des recherches pétrolières et gazières. Le triangle du Canal de Mozambique va ainsi devenir une zone hautement convoitée, en raison de ses immenses réserves en hydrocarbures et, là encore, les immanquables conflits de délimitation des eaux territoriales seront porteurs de bien des orages. Or, comme nous y sommes présents avec un chapelet d’îles, nos états-majors doivent intégrer cet élément. Quant aux hommes politiques, ils doivent donner à nos marins les moyens d’y défendre nos intérêts, qui y seront nécessairement contestés et menacés."

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