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Valeurs chrétiennes : Education

Les collèges sous contrat pris au piège de la réforme de Najat Belkacem

Clotilde Hamon montre dans Famille chrétienne que l’autonomie scolaire n'est pas au rendez-vous. Obligés d'intégrer des Enseignements pratiques interdisciplinaires sans pouvoir pour autant accroître le nombre d'heures d'enseignements, les établissements sous contrat doivent sacrifier une partie de leurs cours. Directeur du collège Sainte-Marie à Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais), José Bonte s’arrache les cheveux pour sauver les postes de ses enseignants et garder la spécificité de son collège :

« Nous n’avons plus le droit d’offrir plus de 26 heures de cours hebdomadaires à nos élèves. Avant, je pouvais faire davantage en fonction de ma dotation horaire. Nous ne pouvons plus proposer l’allemand à nos sixièmes, nous perdons des heures d’anglais renforcé et de DP 3 (Découverte professionnelle). » 

« Quand on est contre l’excellence par principe, c’est de l’idéologie, pas de la pédagogie. On nous a vendu de l’autonomie et de l’accompagnement, mais cette façon de présenter la réforme est erronée, car ces heures sont prises sur celles de l’enseignement disciplinaire que nous avions avant. Même pour la création des EPI (Enseignements pratiques interdisciplinaires), l’autonomie est de façade. »

« C’est dramatique pour nos collèges de l’Enseignement catholique, qui sont en train de perdre leur spécificité

Professeur de lettres classiques depuis vingt-cinq ans, en poste au collège Sainte-Marie, Isabelle Dignocourt déclare :

« Les textes sont très complexes et ont été lus trop vite. Les 20 % d’autonomie ont été présentés comme une carotte, mais c’est un leurre, car tout est très cadenassé et on n’aura ni l’autonomie, ni les moyens. Moi-même, au début, j’ai failli tomber dans le panneau. Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est que nos instances continuent à soutenir la réforme aujourd’hui. C’est sans doute difficile d’admettre qu’on s’est trompé. »

Il existe une forte pression au niveau du rectorat : lors des réunions d’information sur la réforme, certains émissaires se permettent de proférer des menaces sur les contrats d’associations des collèges qui n’appliqueraient pas la réforme à la lettre. À une question sur l’autonomie dont disposerait l’Enseignement catholique, une enseignante du privé s’est entendue répondre :

« Le recteur a été catégorique : le privé sera inspecté dès la rentrée. L’établissement qui n’appliquera pas la réforme perdra son contrat d’association immédiatement et si c’est le prof, eh bien, la note, le rapport, vous connaissez… »

La solution pour l'enseignement sous-contrat consiste alors à maintenir les enseignements en heures hors contrat (c’est-à-dire non payé par l’État)… Une solution déjà préconisée par Anne Coffinier pour donner plus de liberté à l'enseignement diocésain. La Fondation pour l’école est à la disposition des directeurs et professeurs concernés pour les y aider.

Les écoles catholiques sous contrat regrettent que l'APEL ait soutenu cette réforme sans aucun discernement. On comprend mieux pourquoi plusieurs collèges viennent de rompre avec cet organisme, qui n'a pas su défendre la spécificité de l'enseignement diocésain.

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