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Pays : Russie

Les accords de Minsk, une étape vers la grande Europe des patries ?

Consultant pour l’agence de presse russe Sputnik, Ivan Blot est également expert au club de discussions internationales Valdaï. Il répond à Présent à propos des accords de Minsk signés la semaine dernière censés régler le conflit en Ukraine.

Les indépendantistes pro-russes ont-ils gagné, comme semblent le déplorer les médias occidentaux ?

Un accord ne peut être signé que si un compromis est fait. Kiev est en train de perdre la guerre sur le terrain. Donc, le président Porochenko a besoin d’un cessez-le-feu. En échange, les républiques de Lougansk et de Donetsk, appelées pro-russes, ont obtenu des garanties : adoption d’un statut spécial décentralisée pour leurs régions, autorisation légale d’utiliser le russe, nomination des juges en accord avec les autorités locales, compétence donnée aux milices locales pour maintenir l’ordre public dans les deux régions.

Ce sont des concessions importantes faites aux autonomistes. De plus, l’Etat ukrainien devra rédiger et adopter une constitution décentralisée et favoriser la coopération économique transfrontalière avec la Russie : ce dernier point est assez ignoré des médias, or il est essentiel pour sauver l’économie ukrainienne, surtout le Donbass à l’est.

Enfin, c’est un accord pris sans les Américains, entre représentants de la Grande Europe (encore à mettre en place). Le président Poutine a toujours appelé à la constitution de cette grande Europe des patries, Russie comprise. Il peut donc être satisfait de ce compromis de Minsk, auquel il a participé personnellement.

Croyez-vous possible la mise en place d’une constitution tenant compte du statut particulier du Donbass, comme prévu par les accords ?

C’est dans le nouvel accord de Minsk. La question est de savoir si l’accord sera respecté. Aucune paix n’est possible en Ukraine sans une nouvelle constitution fédéraliste, ou au moins acceptant la décentralisation avec un statut spécial pour le Donbass. La constitution actuelle est centralisée et « jacobine ». L’Ukraine est un pays hétérogène, que cela plaise ou non. La centralisation par Kiev et l’interdiction de la langue russe sont des mesures irréalistes, comme on a d’ailleurs pu le voir. C’est à cause de cela que s’est développée cette guerre civile. L’est voulait des référendums pour avoir l’indépendance ou bien au minimum l’autonomie. Kiev a répondu à coups de canons contre son propre peuple. […]

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