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Pays : Italie

L’erreur fondamentale des chrétiens, c’est de s’être mis à genoux devant le monde

Mgr Negri, évêque de San Marino, écrit dans un texte traduit par Benoît-et-moi :

N "Les bêtes sont parmi nous. La violence s'inscrit dans le cadre de la vie quotidienne. Violence sur tous, avant tout sur les enfants, de la façon la plus terrible et détournée, utilisés de plus en plus comme des objets; violence sur des groupes sociaux minoritaires qui refusent de s'insérer dans la vie de la société violente. Et là s'ouvre le terrible chapitre de la haine envers les chrétiens et envers les signes de la tradition chrétienne dans les pays à majorité non chrétienne; la violence contre les handicapés, les malades; la violence, dans de nombreux cas justifiée par trop de "mauvaise science", contre la vie humaine et son indisponibilité structurelles à tout pouvoir humain.

Demandons-nous si, dans cette perversion de notre monde, nous les chrétiens, nous n'avons pas une certaine responsabilité. Je recommande à chacun de lire le livre extraordinaire de Jacques Maritain, "Le Paysan de la Garonne", contribution majeure à la compréhension de l'histoire et des difficultés de l'Eglise depuis les années 50 du siècle dernier jusqu'à aujourd'hui. Selon Maritain, l'erreur fondamentale des chrétiens, c'est de s'être mis à genoux devant le monde. "Dans une large frange du clergé et du laïcat, mais l'exemple vient du clergé, à peine le mot <monde> est-il prononcé qu'une lueur d'extase passe dans les yeux des auditeurs". S'agenouiller devant le monde a signifié et signifie pour trop de culture chrétienne, partager largement l'idée de la bonté naturelle de l'homme et du monde.

Si l'homme est structurellement bon, alors il n'y a absolument pas besoin de rédemption. Un mélange de pélagianisme, de manichéisme et de catharisme amène les chrétiens à accepter l'anthropologie du monde sans aucune instance critique. On a perdu la vérité du péché originel, confiné au domaine de la mythologie, et les limites de l'homme sont détournés vers le domaine des troubles psychologiques, objets de thérapies psychanalytiques qui finiront par les éliminer totalement. Même nous, chrétiens, nous avons apporté notre contribution, théorique et pratique à cet "irréalisme anthropologique" dont a parlé si souvent et avec tant de pertinence Jean-Paul II.

[…] Nous avons été silencieux, c'est-à-dire que nous n'avons pas été des témoins, témoins de la vérité et de la libération. Seul un témoignage humble et sûr du Christ rencontre l'homme d'aujourd'hui comme l'homme de tous les temps: à la lumière du visage du Christ émerge toute l'inexorable positivité du cœur humain, mais émerge aussi la tendance inexorable au mal et à la haine qui caractérise le cœur humain. L'homme a besoin d'être éduqué. Le témoignage chrétien est un facteur fondamental d'éducation qui favorise, par son être même, une vie humaine plus positive et meilleur sur la terre. Si l'Eglise reste silencieuse, n'annonce pas Jésus-Christ, n'implique pas la liberté des hommes dans le grand événement du salut chrétien, alors cette absence favorise la propagation du mal dans le cœur de l'homme et de la société."

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