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Culture de mort : Avortement

L’équivalent de la population de Lille exterminée chaque année

Homélie prononcée par Monsieur le Chanoine Gérard Trauchessec, ICRSP, le 28 décembre en la fête des Saints Innoncents :

"L’Evangile retenu pour la messe de ce jour relate le massacre des enfants qui n’avaient pas plus de deux ans ordonné par Hérode. Sans doute le total des innocentes victimes de Bethléem et des environs ne dépassa-t-il pas la vingtaine. Toutefois ce sang versé engendra bien des souffrances dans les cœurs de celles et ceux qui avaient perdu un être cher !

Aujourd’hui encore se produisent de tels massacres de par le monde et à une beaucoup plus grande échelle dans une indifférence quasi généralisée. En effet pour la France seule ne déplore-t-on pas 225.000 avortements par an, selon les chiffres communiqués par l’Institut National des Statistiques, soit l’équivalent de la population d’une ville comme Lille, soit 600 avortements par jour !

De tels crimes abominables, ainsi qualifiés il y a 50 ans par le Concile Œcuménique Vatican II, appellent réparation. C’est la raison de notre présence en ce sanctuaire érigé à cette intention à l’initiative du regretté Docteur Christian-Michel Doublier-Villette et des Croisés du Sacré – Cœur.

La centaine de petites croix blanches qui l’entourent, depuis 1997, représente chacune 10 millions d’enfants avortés, soit un milliard d’enfants comme il est écrit sur le socle de la croix érigée, la même année, auprès de la chapelle placée sous le vocable de Saint Joseph, père nourricier de la Sainte Famille, comme le rappellent les vitraux.

Ces chiffres communiqués d’une part par l’Institut National des Statistiques et d’autre part par l’Organisation des Nations Unies ne sont pas majorés. Espérons qu’ils ne sont pas minorés ! 16 ans après ceux communiqués par l’Organisation des Nations Unies combien de victimes faudrait-il ajouter ?

D’année en année il semble toujours plus nécessaire de venir en pèlerinage en ce lieu de mémoire et d’offrir le Saint Sacrifice de la messe – le plus beau et le plus efficace qui soit puisqu’il renouvelle invisiblement mais réellement le sacrifice de la croix – en réparation  de ces meurtres et pour implorer la miséricorde divine envers tous ceux et toutes celles qui, de près ou de loin, ont participé à ces abominations.

En effet le Seigneur ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse. En chacune de ses apparitions Notre Dame ne nous demande-t-elle pas de prier pour la conversion des pécheurs ? Alors prions pour la nôtre et celle des autres afin que la vie soit respectée du premier instant de la conception à la mort naturelle comme l’a demandé le Bienheureux Jean-Paul II dans son admirable encyclique Evangelium vitae qu’il nous faut lire, méditer et diffuser.

Si l’Eglise nous invite à fêter, le 8 décembre l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie, depuis la promulgation du dogme, le 8 décembre 1854, par le Bienheureux Pie IX, c’est parce qu’Elle reconnaît son existence humaine dès cet instant dans le sein de Sainte Anne.

De nos jours la science a prouvé qu’il y a un nouvel être humain dans le sein maternel dès le premier instant de la conception et pas seulement quelques cellules dont on pourrait disposer librement. Le rejet du rapport Estrela, au début de ce mois, par le parlement européen est une victoire encourageante pour tous ceux qui militent pour le respect de la vie. Toutefois il faut rester très vigilants pour que le résultat de ce vote ne soit pas détourné comme d’autres l’ont été !

Au centre de la conférence des Evêques de France, le Cardinal Poupard déclarait le 13 décembre : « La baisse croissante de la fécondité européenne s’accompagne d’une promotion de l’avortement et même de la tentative, en Belgique, de légaliser une euthanasie de mineurs que même la barbarie nazie n’avait pas osé afficher. » Conférence pour le 50eme anniversaire de la mort de Robert Schuman.

Par ailleurs «  la recherche sur l’embryon humain conduit à sa destruction, portant atteinte à la vie et à la dignité de l’embryon. Exiger de ne pas financer des travaux détruisant l’embryon n’a pas pour but de freiner la recherche, mais d’obtenir que celle-ci soit conduite par des procédés respectant la dignité de chaque être humain. »

Le commandement de Dieu «  Tu ne tueras pas » ne doit-il pas protéger en priorité les plus faibles ? Les enfants à naître, qui ne peuvent se défendre, les vieillards qui n’ont plus la force de pratiquer la légitime défense ne devraient-ils pas être les premiers bénéficiaires de cet article du Décalogue ? «  Ce que vous aurez fait aux plus petits d’ente les miens, c’est à Moi que vous l’aurez fait » nous dit Notre Seigneur Jésus-Christ.

N’est-ce pas l’appel que nous lance le Pape François dans la récente Exhortation Apostolique Evangelii gaudium ?

« 213 Parmi ces faibles, dont l’Eglise veut prendre soin avec prédilection, il y a aussi les enfants à naître, qui sont les plus sans défense et innocents de tous, auxquels on veut nier aujourd’hui la dignité humaine afin de pouvoir en faire ce que l’on veut, en leur retirant la vie et en promouvant des législations qui font que personne ne peut l’empêcher. Fréquemment pour ridiculiser allègrement la défense que l’Eglise fait des enfants à naître, on fait en sorte de présenter sa position comme quelque chose d’idéologique, d’obscurantiste et de conservateur. Et pourtant cette défense de la vie à naître est intimement liée à la défense des droits humains. Elle suppose la conviction qu’un être humain est toujours sacré et inviolable, dans n’importe quelle situation et en toute phase de son développement. Elle est une fin en soi, et jamais un moyen pour résoudre d’autres difficultés. Si cette conviction disparaît, il ne reste plus de fondements solides et permanents pour la défense des droits humains, qui seraient toujours sujets aux convenances contingentes des puissants du moment. La seule raison est suffisante pour reconnaître la valeur de toute vie humaine, mais si nous le regardons aussi à partir de la foi, « toute violation de la dignité personnelle de l’être humain crie vengeance en présence de Dieu et devient une offense au Créateur de l’homme ».

214. Précisément parce qu’il s’agit d’une question qui regarde la cohérence interne de notre message sur la valeur de la personne humaine, on ne doit pas s’attendre à ce que l’Eglise change de position sur cette question. Je veux être tout à fait honnête à cet égard. Cette question n’est pas sujette à de prétendues réformes ou à des « modernisations ». Ce n’est pas un progrès de prétendre résoudre les problèmes en éliminant une vie humaine. Mais il est vrai aussi que nous avons peu fait pour accompagner comme il convient les femmes qui se trouvent dans des situations très dures, où l’avortement se présente à elles comme une solution rapide à leur profonde angoisse, en particulier quand la vie qui croît en elles est la conséquence d’une violence, ou dans un contexte d’extrême pauvreté. Qui peut ne pas comprendre ces situations si douloureuses ? »

A cette interrogation du Saint Père, répondons en soutenant et en faisant connaître les œuvres qui accueillent les jeunes filles et femmes en détresse pour qu’elles gardent l’enfant qu’elles portent en elles, le mettent au monde et si elles ne peuvent ou ne veulent l’élever qu’un couple qui en désire et qui ne peut en avoir l’adopte généreusement ! Une fois encore prouvons que l’amour est plus fort que la mort !

Ceci rejoint tout à fait le Mouvement français d’Adoption Spirituelle d’enfants en gestation dont le siège est ici. A l’issue de cette messe nous pourrons renouveler ce parrainage spirituel ou prendre cet engagement qui consiste en la récitation d’une petite prière quotidienne suivie d’une dizaine de chapelet en méditant si possible successivement, les mystères Joyeux, Lumineux, Douloureux et Glorieux du « Rosaire pour la Vie ».

Ce Rosaire pour la Vie nous sommes invités à le rejoindre chaque Premier Samedi du mois, à 17 heures ou aux alentours de 17 heures, dans la cathédrale la plus proche et à en faire connaître l’existence aux nombreux fidèles qui l’ignorent encore tant il nous faut mettre en œuvre les moyens surnaturels pour atteindre le but poursuivi. Quand on ne peut rejoindre la cathédrale on peut se regrouper dans une église, dans une chapelle… «  Là ou 2 ou 3 sont réunis en mon nom Je suis au milieu d’eux » nous dit Notre Seigneur Jésus-Christ.

N’oublions pas non plus les Rosaires publics de réparation initiés par le courageux Docteur Xavier Dor et l’association SOS Tout – Petits. Rejoignons-les pour autant que nous le puissions.

A celles qui, malheureusement, ont eu recours à l’avortement faisons connaître ces paroles du Bienheureux Jean-Paul II extraites de l’encyclique L’Evangile de la Vie n° 99 :

«  Je voudrais adresser une pensée spéciale à vous, femmes, qui avez eu recours à l’avortement…L’Eglise ne doute pas que, dans bien des cas, cette décision a été douloureuse et même dramatique….Le Père des miséricordes vous attend pour vous offrir son pardon et sa paix dans le sacrement du pardon. C’est à ce même Père et à sa Miséricorde qu’avec espérance, vous pourrez confier votre enfant. »

Au lendemain de cette fête des Saints Innocents que nous avons tenu à célébrer en ce lieu, soyons plus que jamais des apôtres du respect de la vie du premier instant de la conception à la mort naturelle en demandant prochainement à celles et ceux qui solliciterons nos suffrages de s’engager clairement et fermement sur ces valeurs non négociables comme l’a demandé en ces termes le Pape Benoît XVI dans l’Exhortation Apostolique Sacramentum caritatis n° 83 du 22 février 2007:

« …le culte agréable à Dieu n’est jamais un acte purement privé, sans conséquence sur nos relations sociales : il requiert un témoignage public de notre foi. Evidemment cela vaut pour tous les baptisés, mais s’impose avec une urgence particulière pour ceux, qui par la position sociale ou politique qu’ils occupent, doivent prendre des décisions concernant les valeurs fondamentales, comme le respect et la défense de la vie humaine, de sa conception à sa fin naturelle, comme la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme, la liberté d’éducation des enfants et la promotion du bien commun sous toutes ses formes. Ces valeurs ne sont pas négociables. Par conséquent, les hommes politiques et les législateurs catholiques, conscients de leur grave responsabilité sociale, doivent se sentir particulièrement interpellés par leur conscience, justement formée, pour présenter et soutenir des lois inspirées par les valeurs fondées sur la nature humaine. Cela a, entre autres, un lien objectif avec l’Eucharistie (cf.1 Co 11, 27-29). Les évêques sont tenus de rappeler constamment ces valeurs ; cela fait partie de leur responsabilité à l’égard du troupeau qui leur est confié. »

Puissent ces paroles être connues et suivies par tous les catholiques ! Puissions-nous nous retrouver nombreux le dimanche 19 janvier à Paris, à la Marche pour la Vie !

Dans son Message A l’occasion de Noël Mgr Pontier, Archevêque de Marseille,  s’exprimait ainsi :

« Je pense encore à ce projet de modification de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse qui loin de permettre aux femmes en détresse d’être laissées moins seules devant leur responsabilité face à la vie renaissante sont quasiment incitées à ne se poser aucune question quant à l’élimination de l’être qu’elles portent en leur chair.

…Ne pas faire place à l’enfant à naître, ne pas accompagner la vie jusqu’au bout, ne pas offrir un avenir professionnel à des milliers de jeunes et adultes, ne pas regarder la vie à partir des plus fragiles, tout cela est un déni de fraternité et d’humanité. »

Puissent aussi ces paroles du Président de la Conférence des Evêques de France être suivies d’effets !

A Sainte Jeanne Beretta Mola, à Notre Dame de Guadalupe «  Patronne des enfants à naître » confions les enfants menacés de mort dans le sein maternel ainsi que leurs futures mamans pour que leur intercession les aide à rechercher avant tout le Royaume de Dieu et sa justice sachant que le reste leur sera donné par surcroît."

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