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L'Eglise : François

L’Eglise ne doit pas faire le choix de l’anarchiste et de la rue

Dans l'avion du retour de son voyage en Amérique du Sud, le pape a répondu aux questions des journalistes. Extrait :

"Dans votre discours en Bolivie aux Mouvements populaires, vous avez parlé de l'idolâtrie de l'argent qui domine l'économie et impose des politiques d'austérité qui pénalisent les plus pauvres. Aujourd'hui la Grèce risque de perdre l'Euro. Que pensez-vous de la Grèce et de l'Europe plus généralement?

Je suis proche de cette réalité, car il s'agit d'un phénomène qui existe dans le monde entier. Même dans l'Est européen, aux Philippines, en Inde, en Thaïlande. Ce sont des mouvements qui sont liés…et qui protestent pour aller de l'avant et être en mesure de mieux vivre. Ces mouvements intéressent beaucoup de gens qui ne se sentent pas représentés par les syndicats, parce qu'ils disent que les syndicats ne se battent plus pour les droits des plus pauvres. A cela l'Eglise ne peut être indifférent. La doctrine sociale de l'Eglise implique un dialogue avec ce mouvement, et le dialogue fonctionne bien. Vous avez vu l'enthousiasme de sentir la présence de l'Eglise, qui dispose d'une doctrine capable d'aider à lutter et dialoguer. L'Eglise ne doit faire le choix de l'anarchiste et de la rue. Non, ces mouvements populaires ne sont pas anarchistes. Ils travaillent, ils essaient de transformer ces déchets sociaux en véritables travailleurs… Quant à la Grèce et au système international, je n'y comprends pas grand chose…mais certainement il serait trop facile de dire que la faute est seulement de cette partie… J'espère qu'on trouvera un moyen de résoudre le problème grec mais aussi d'aider d'autres pays à ne pas tomber dans le même problème… On m'a dit qu'il y avait un projet des Nations-Unies… pour éviter à un pays de se déclarer en faillite… Mais je ne peux rien dire de plus. Ensuite, en ce qui concerne les nouvelles formes de colonisation, évidemment tous aller sur des valeurs. La colonisation se fait déjà par la consommation. L'habitude de consommer a été un processus de colonisation car elle amène à une attitude qui ne nous appartient et finit par déséquilibrer la vie. Le consumérisme déséquilibre également l'économie nationale et la justice sociale, et aussi la santé physique et mentale, juste pour donner un exemple".

Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez vu le marteau et la faucille avec le Christ, offert par le Président Morales ? 

Je ne savais même pas que le Père Espinal était aussi un sculpteur et poète…Pour moi ce fut une surprise". Ce crucifix "peut être décrit comme un genre d'art de protestation. Par exemple, à Buenos Aires il ya quelques années a été faite d'une exposition d'un sculpteur…qui avait l'art de la protestation… Il avait réalisé un crucifié dans un bombardier en train de tomber. C'était un critique du christianisme, allié de l'impérialisme symbolisé par le bombardier… Dans certains cas, cet art peut être offensant pour certains. Dans ce cas, le Père Espinal a été tué en 1980, à l'époque où théologie de la libération" envisageait l'analyse marxiste de la réalité… La même année, le Général de la Compagnie de Jésus, le Père Arrupe, avait publié une lettre sur l'analyse marxiste de la réalité société selon la théologie. Et quatre ans plus tard, la Congrégation pour la doctrine de la foi a publié sa première déclaration critique sur la théologie de la libération… Le Père Espinal était un passionné de cette analyse marxiste mais aussi de théologie confrontée au marxisme. De cela est venu son travail artistique. Ses poèmes aussi sont une sorte de protestation. C'était sa vie, sa pensée. Il était un homme spécial, avec un grand génie, qui s'est battu en toute bonne foi… Cet objet, je l'ai pris avec moi…tandis que j'ai laissé les deux décorations que le président Morales a voulu me décerner, l'un est le plus important de la Bolivie, l'autre est su nom du Père Espinal… J'ai pensé que si je les ramenais au Vatican…personne ne les verraient. J'ai donc pensé qu'il était juste de les laisser à la Vierge de Copacabana, la Mère de la Bolivie.

Au cours de la messe à Guayaquil vous avez dit que le Synode doit mûrir un véritable discernement pour trouver des solutions concrètes aux difficultés des familles. Et puis vous avez demandé aux gens de prier pour que Dieu transforme même ce qui nous semble impur, nous scandalise ou nous effraye… Quelles sont les situations impures, épouvantables ou choquantes auxquelles vous avez fait allusion?

Encore une fois, je vais à l'herméneutique du texte. Je parlais ldu miracle du vin aux noces de Cana, en disant que les amphores étaient pleines d'eau, mais pour la purification. Cela signifie que chaque personne qui achève sa vie fait sa purification et laissé sa crasse spirituelle. Il existe un rite de purification avant d'entrer dans une maison, ou même dans le temple. Un rituel que nous avons maintenant dans l'eau bénite. Jésus fait le meilleur vin avec de l'eau ou de la saleté… En l'occurrence, la famille est en crise, nous le savons tous… Pour tout cela, j'ai parle en général. Le Seigneur nous purifier de ces crises, de tant de choses qui sont décrites dans l'Instrumentum Laboris… Je n'y ai pensé à rien de particulier".

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