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France : Société / Valeurs chrétiennes : Education

L’école à la maison : une réelle liberté en restriction

Le Monde (version papier) consacre un article à l'école à la maison et apporte ces précisions :

"Contrairement à une idée répandue, ce n'est pas l'école, mais l'instruction que Jules Ferry a rendue obligatoire. Pour enseigner en famille, il suffit, à chaque rentrée scolaire, de faire une déclaration au maire de sa commune et à l'inspecteur d'académie. Le phénomène reste marginal mais tend à se développer. Selon le ministère de l'éducation nationale, 3 240 enfants de 6 à 16 ans étaient instruits à la maison par choix des familles en 2007-2008, soit une hausse de plusieurs centaines d'élèves par rapport à la précédente étude, conduite en 2000-2001. […] Un élève de 9 ans témoigne :

"à l'école, on a une maîtresse pour trente enfants. On prend une journée pour faire ce qu'on fait en deux ou trois heures à la maison. Moi, je peux aller au musée, faire des sorties l'après-midi."

Quant à la fameuse socialisation de l'enfant, un psychiatre indique :

"Si les parents sont attentifs à ce que leurs enfants aient une vie sociale avec d'autres référents adultes, il n'y a aucune raison qu'ils développent une quelconque pathologie […]. On peut se socialiser en dehors de l'école, avec la famille, les cousins, ou au travers des activités sportives et culturelles."

Mais cette liberté non négociable est compromise :

"Craignant dérives sectaires et maltraitances, soucieux d'unifier les enseignements, l'Etat, depuis dix ans, a renforcé les contrôles des enfants instruits en famille, au grand agacement des parents. La loi du 18 décembre 1998 donne priorité à l'école et les enfants font l'objet d'une enquête sociale tous les deux ans et d'un contrôle annuel des connaissances par un inspecteur de l'éducation nationale. Très peu d'enfants font l'objet d'une obligation de rescolarisation. […] Le 5 mars, un décret est venu imposer aux enfants instruits à la maison de maîtriser, à l'issue de la scolarité, le socle commun de connaissances et de compétences prévu par la loi sur l'école d'avril 2005.

Une mère déplore ainsi :

"L'instruction en famille est considérée comme un sous-choix. Nous n'avons plus de réelle liberté dans nos enseignements."

En février 2007, le gouvernement a interdit à plus de 2 familles de s'associer pour effectuer ce mode d'instruction (en fait, l'instruction est interdite pour les enfants d'une autre famille, cf commentaire de Jeann Smits).

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12 commentaires

  1. Est-il possible d’avoir des détails sur ces familles ? :-)
    Il faut vraiment que l’Inéducation Anationale soit en plein effondrement dans certaines zones pour que le quoquotidien de déférence (allusion à la remarque ironique du regretté SdB en 1981) ose admettre cette solution.
    Numériquement, cela ne fait pas encore beaucoup certes.
    D’après le FC, certaines familles le font, mais cela demande beaucoup de travail tout de même.
    A suivre…

  2. A propos du socle commun des connaissances, il faut lire ce qu’en dit une prof de math de collège sur le site “transmettre savoir et méthode”.
    C’est édifiant. Comment l’EN peut-elle demander à l’instruction à la maison ce qu’elle interdit d’exiger dans les collèges ?
    http://www.transmettresavoirsetmethodes.fr/index.php?page=article&id=17

  3. Non, l’instruction à domicile est réservée à une seule famille, comme le précise l’article 32 de la loi :
    Le quatrième alinéa de l’article L. 131-10 du code de l’éducation est complété par une phrase ainsi rédigée :
    « Il vérifie notamment que l’instruction dispensée au même domicile l’est pour les enfants d’une seule famille. »
    La tolérance pour “deux familles” avait été suggérée par un amendement qui n’a pas été adopté.
    D’autant plus idiot que le regroupement de familles permettait justement cette “socialisation” des enfants et la mise en commun de compétences d’enseignement.

  4. C’est tout-à-fait exact, et si le Monde en parle, c’est que notre nombre augmente de façon préoccupante. Les enfants réussissent mieux en travaillant moins longtemps, donc la formule est plus efficace et fait logiquement de nouveaux adeptes…
    Pour l’Education nationale (qui devrait s’appeler l’Instruction nationale car l’éducation revient à la famille et non à l’école) cela correspond à un constat d’échec, désagréable à avaler.
    D’où la multiplication des contrôles, souvent dans un esprit de perquisition assez pénible. Heureusement les sites internet donnant des conseils sur nos droits face à ces inspecteurs sont nombreux.
    C’est beaucoup de travail pour la maman, mais d’une part c’est un travail gratifiant, et d’autre part ce n’est pas plus prenant qu’un emploi à l’extérieur de chez elle, avec des accompagnements scolaires à gérer et des fins de journée surchargées. Toute la famille bénéficie d’un rythme moins stressé !

  5. Conférence sur ce thème de la liberté de l’enseignement, ce soir au Centre Charlier : http://bernard-antony.blogspot.com/2009/09/le-centre-charlier-et-bernard-antony.html

  6. Vous avez l’air dérangé par le contrôle annuel des connaissances… C’est la moindre des choses, non ?
    Et puis il me semble que les enfants instruits à la maison n’auront pas grand mal à avoir le niveau demandé par l’éducation nationale.

  7. Ici, aux USA nous avons la liberté d’éduquer nos enfants, les lois auxquelles nous devons nous soumettre dépendent de l’état dans lequel nous visons.
    voici le programme catholique dont nous nous servons. Il est agrégé par le National education board et l’Eveque de Virginie.
    http://www.setonhome.org/

  8. Il est prouvé que les enfants ont un meilleur niveau, aux USA, les universites maintenant acceptent les homeschoolers et parfois meme les recherchent.

  9. Pres de 3% des eleves aux USA sont maintenant eduques a la maison.
    http://www.usatoday.com/news/education/2009-01-04-homeschooling_N.htm

  10. @ V.TLse
    Pour quelle raison l’État aurait à « vérifier » les connaissances des élèves à la maison alors qu’il ne le fait pas dans ses propres institution ?
    Il y a un contrôle à la fin du CE1 et du CM2… et encore, juste pour en tirer des stats à l’échelon nationale sur des échantillons (parce qu’à l’EN, on n’est manifestement pas capables de collecter tous les échantillons pour faire une vraie statistique).

  11. Dans mon université, aux Etats-Unis, j’ai l’exemple d’un enfant de 13 qui d’ici deux ans sera à même d’attaquer son master…
    Et le pire, c’est qu’il est fichtrement épanoui !

  12. @ PK : “Pour quelle raison l’État aurait à « vérifier » les connaissances des élèves à la maison alors qu’il ne le fait pas dans ses propres institutions ?”
    Cette vérification est faite par les enseignants à travers les contrôles, interros et autres examens (quel que soit le niveau d’exigence de ces examens). Il paraît même que certains redoublent, justement quand ils n’ont pas le niveau.

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