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L'Eglise : François / Pays : Irak

Le terrorisme et la mort n’ont jamais le dernier mot

Le terrorisme et la mort n’ont jamais le dernier mot

Le pape François est en Irak du 5 au 8 mars. A son arrivée, il a rencontré les autorités, la société civile et le corps diplomatique, à qui il a déclaré :

La présence très ancienne des chrétiens sur cette terre et leur contribution à la vie du pays constituent un riche héritage qui veut pouvoir se poursuivre au service de tous. Leur participation à la vie publique, en tant que citoyens jouissant pleinement de droits, de liberté et de responsabilité, témoignera qu’un sain pluralisme religieux, ethnique et culturel peut contribuer à la prospérité et à l’harmonie du pays.

Lors de sa rencontre avec le clergé, il a précisé :

Je voudrais dire maintenant une parole spéciale à mes frères évêques. J’aime penser à notre ministère épiscopal en terme de proximité : notre besoin de rester avec Dieu dans la prière, à côté des fidèles confiés à nos soins, et de nos prêtres. Soyez particulièrement proches de vos prêtres. Qu’ils ne vous voient pas seulement comme des administrateurs ou des managers, mais comme des pères soucieux que leurs enfants se portent bien, prêts à leur offrir soutien et encouragement avec un cœur ouvert. Accompagnez-les par votre prière, par votre temps, par votre patience, en appréciant leur travail et en guidant leur croissance. De cette façon vous serez pour vos prêtres un signe visible de Jésus, le Bon Pasteur qui connaît ses brebis et donne sa vie pour elles (cf. Jn 10, 14-15).

Lors de la rencontre interreligieuse, il a plaidé pour la liberté des chrétiens :

De ce lieu source de foi, de la terre de notre père Abraham, nous affirmons que Dieu est miséricordieux et que l’offense la plus blasphématoire est de profaner son nom en haïssant le frère. Hostilité, extrémisme et violence ne naissent pas d’une âme religieuse : ce sont des trahisons de la religion. Et nous, croyants, nous ne pouvons pas nous taire lorsque le terrorisme abuse de la religion. Au contraire, c’est à nous de dissiper avec clarté les malentendus. Ne permettons pas que la lumière du Ciel soit couverte par les nuages de la haine ! Au-dessus de ce pays, se sont accumulés les sombres nuages du terrorisme, de la guerre et de la violence. Toutes les communautés ethniques et religieuses en ont souffert. Je voudrais rappeler en particulier la communauté yézidie, qui a pleuré la mort de nombreux hommes et a vu des milliers de femmes, de jeunes filles et d’enfants enlevés, vendus comme esclaves et soumis à des violences physiques et à des conversions forcées. Aujourd’hui nous prions pour tous ceux qui ont subi de telles souffrances, pour tous ceux qui sont encore dispersés et séquestrés, afin qu’ils puissent vite revenir chez eux. Et nous prions pour que la liberté de conscience et la liberté religieuse soient respectées et reconnues partout : ce sont des droits fondamentaux parce qu’ils rendent l’homme libre de contempler le Ciel pour lequel il a été créé.

Le 6 mars, le pape a célébré la messe à Bagdad. Dans son homélie, il a évoqué les Béatitudes :

La proposition de Jésus est sage parce que l’amour, qui est le cœur des Béatitudes, même s’il paraît faible aux yeux du monde, en réalité est gagnant. Sur la croix il s’est montré plus fort que le péché, dans le sépulcre il a vaincu la mort. C’est le même amour qui a rendu les martyrs victorieux dans l’épreuve, et combien il y en a eu au siècle dernier, plus que dans les précédents ! L’amour est notre force, la force de nombreux frères et sœurs qui, ici aussi, ont subi des préjugés et des offenses, des mauvais traitements et des persécutions pour le nom de Jésus. Mais tandis que la puissance, la gloire et la vanité du monde passent, l’amour demeure : comme nous l’a dit l’Apôtre Paul, « l’amour ne passera jamais » (1 Co 13, 8). Vivre les Béatitudes, alors, c’est rendre éternel ce qui passe. C’est porter le Ciel sur la terre.

Ce matin, à Mossoul, avant une prière pour les victimes de la guerre, le pape a déclaré :

Aujourd’hui nous élevons tous nos voix en prière vers Dieu Tout-Puissant pour toutes les victimes de la guerre et des conflits armés. Ici à Mossoul les tragiques conséquences de la guerre et des hostilités ne sont que trop évidentes. Comme il est cruel que ce pays, berceau de civilisations, ait été frappé par une tempête aussi inhumaine, avec d’antiques lieux de culte détruits et des milliers et des milliers de personnes – musulmanes, chrétiennes, les yézidis, qui ont été anéantis cruellement par le terrorisme, et autres – déplacées de force ou tuées !

En l’Eglise de l’Immaculée Conception à Qaraqosh, le Saint-Père a évoqué la guerre et le terrorisme :

En même temps, avec grande tristesse, nous regardons tout autour et nous voyons d’autres signes, des signes du pouvoir destructeur de la violence, de la haine et de la guerre. Que de choses ont été détruites ! Et combien doivent être reconstruites. Notre rencontre montre que le terrorisme et la mort n’ont jamais le dernier mot. Le dernier mot appartient à Dieu et à son Fils, vainqueur du péché et de la mort. Même au milieu des dévastations du terrorisme et de la guerre, nous pouvons voir, avec les yeux de la foi, le triomphe de la vie sur la mort. Vous avez devant vous l’exemple de vos pères et de vos mères dans la foi qui ont adoré et loué Dieu en ce lieu. Ils ont persévéré dans une ferme espérance sur leur chemin terrestre, faisant confiance à Dieu qui ne déçoit jamais et qui nous soutient toujours de sa grâce. Le grand héritage spirituel qu’ils nous ont laissé continue de vivre en vous. Etreignez cet héritage ! Cet héritage est votre force ! Le moment est venu de reconstruire et de recommencer, en se confiant à la grâce de Dieu qui guide le destin de tout homme et de tous les peuples. Vous n’êtes pas seuls ! L’Eglise toute entière vous est proche, par la prière et la charité concrète. Et dans cette région, beaucoup vous ont ouvert les portes quand il y en avait besoin.

Lors de la messe à Erbil, il a appelé à l’Espérance :

« Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai » (Jn 2, 19). Il parlait du temple de son corps, et donc aussi de son Eglise. Le Seigneur nous promet que, par la puissance de sa Résurrection, il peut nous relever, nous et nos communautés, des ruines causées par l’injustice, par la division, et par la haine. C’est la promesse que nous célébrons dans cette Eucharistie. Avec les yeux de la foi, reconnaissons la présence du Seigneur crucifié et ressuscité au milieu de nous, et apprenons à accueillir sa sagesse libératrice, à nous reposer dans ses blessures, et à trouver la guérison et la force de servir son Règne qui vient dans notre monde. Par ses blessures nous avons été guéris (cf. 1 P 2, 24), dans ses blessures, chers frères et sœurs, nous trouvons le baume de son amour miséricordieux parce que lui, le Bon Samaritain de l’humanité, désire oindre toute blessure, guérir tout souvenir douloureux et insuffler un avenir de paix et de fraternité sur cette terre.

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